Puis ça me donnera enfin une occasion de parler de quelque chose de positif et de lancer quelques ponts entre deux mondes si enclavées et ignorants les uns des autres. Ceux du rap et du rock, gangrenés par leurs clichés respectifs. Délinquance vulgaire, ignorance crasse et souillure de la langue pour les premiers et rebelle attitude maniérée et stylisée, ghetto parisien de riches bien nés et chochottes prétentieuses pour les seconds.
Et bien j’ai pris mes petites jambes potelées de rock critic à deux euroballes et je me suis rendu au Batofar, haut lieu a la fois rockistique et rapistique fort sympathique, tout un symbole en soi, comme Torgau sur l’Elbe en 1945 où les troupes Américaines et Soviétiques se donnèrent la main juste avant de vaincre le nazisme.
Le fond de l’air était moite sur le quai de Seine, la température était bonne, j’allais pouvoir goûter à un bon vieux concert de rap.
Le set a débuté de manière pour le moins nonchalante aved DJ Tip balançant de bon vieux beats old school à la Sayan Supa Crew et autres Wu Tang Clan, juste le temps de faire monter la température au niveau idéal..
Quand la salle fut chaude comme un panier vapeur vietnamien le petit crew de la Section Style 7 (SS7 pour les intimes) composé de Filiss et Blacka débarque sur les planches la rage au ventre, fermement décidés à faire péter les watts, remuant les mains comme des napolitains sous speed et aussi sautillants que Bruce Lee période Frelon Vert.
Ils faut dire que ces loustics hip hop qui ont débarqué de Bruxelles il y a quelques années ont de l’énergie a revendre, toujours guidés par les principes humanistes et philanthropes qui ont guidé depuis longtemps la capitale belge. Le tout en balançant quelques vannes casual gangsta oscillant entre premier et dix millième degré.
Autant dire qu’ils font tourner leurs classiques avec une aisance de vieux routiers du rap, rigolards et peut être un peu moins alcooliques que les originaux.
Ce qui n’est pas pour déplaire à salle, composée d’habitués mettant les mains au moindre prétexte, que ce soit sur « J’suis Speed », « Underground » ou le cheval de bataille indétrônable « De Paris à BX ».
Une mention spéciale à une nouvelle composition « Dans Dix Ans » avec son instru rétro- futuriste, une sorte de rap tout droit sorti de 2001 l’odyssée de l’espace et de Rencontre du Troisième Type pimentée de scratchs. La bande son de bienvenue d’une société martienne idéale, d’une bande terriens déjà installés sur une planète rouge hip hop. Sans oublier des textes dénotant une poursuite désespérée de l’absolu récurrente chez la section.
Et cela fait du bien.
Ce sont finalement eux les nouveaux romantiques, emprunts d’une urbanité rêveuse et contemplative, quasi engloutie par l’univers. Le rap jeunes gens n’est qu’une histoire de poésie. Lisez MC Verlaine, un gangsta du XIX eme siècle.
1 commentaire:
mais, non! mais pas du tout ! Il y en a qui le lise ce blog. Le lise et relise. Viennent et reviennent. Même s'il faut choisir son camps entre rp et rock, je crois que je préfère le rock, toujours et encore.
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