jeudi 31 janvier 2008

The last joke from Carlos

Hey everyone,

One month ago died one of the last French 70's entertainers, Carlos (not the terrorist).

A pop reference, known by no one outside the France, belonging to a glittered and old fashioned world.

You will probably ask yourselves, like me, so what?

At first I wanted to do an in depth descriptive approach of his work, using a certain among of irony and sarcasm.

I was writing that in French, and even if I like to laugh about everything, i felt that doing it on a fresh dead was pretty lame.

But, this is my duty here to inform you, bridging another cultural gap.

Did this guy was playing good music? Was he a good, an intelligent songwriter?

The answer is definitely no, even if some kind of hardcore frat boys-like fans still consider him like a misunderstood genius. I'm not so far from thinking that but...

He was nothing more than a fun, an ever partying guy, a friend of the old stars.
A voyaging character, the hero of various cartoons and TV show that kids liked.

Judge those outstanding song by yourself performed here and there

He was just a living anecdote, buy everybody likes those things right?
They're cool and silly, but the world is less a place when they leave.

Anyway, mixing in my blog Carlos and Iggy Pop...my own definition of our world.

mercredi 23 janvier 2008

Brut de pomme mec !

J’ai longtemps dit « vous n’avez pas goûté à la violence physique tant que vous ne vous êtes pas fait démolir la tronche à coup d’antenne de voiture à la sortie de votre collège… ».

Bien maintenant je me mouillerais peu en disant que vous n’avez pas goûté à la violence sonique tant que vous n’aurez pas écouté de bout en bout, les huit pistes de Raw Power par Iggy and the Stooges.

Huit pistes contenant tout leur pesant de saturation crasseuse et lubrique, d’entrelacs électriques acides enragés et d’hystérie colérique maladive.

De toute manière à cette épouqe, tout était simple, quand Iggy n’aimait pas un disque, il voulait tout simplement en tuer l’auteur (Lou Reed a même figuré un temps sur la liste avant que notre perpetuel torse nu ne se ravise!).

« Your Pretty Face Is Going To Hell » résume bien la teneur de tous ces sentiments mélangés, même les groupies n'étaient pas épargnées ...

Tout allait mal en cette année 1973, Iggy, plus dingue et défoncé que jamais claque la porte des Stooges et part mourir à petit feu à L.A. à grands coups de drogues dures et d’auto mutilations.
Bowie en parfait marionnettiste – fan transi va récupérer un Iggy Pop (qui n’a de Pop que le nom) mal en point et recolle les morceaux pour pouvoir enfin produire l’album définitif des Stooges.
Leur baroud d’honneur déglingué, plus puissant et brut que jamais, s’eloignant carrément plus qu’avant des tranches free jazz des précédents opus.
Baroud d’honneur parfaitement réussi, sur cet album au format seventies taillé pour l’époque, qui fera figure d’ancien testament Proto Punk, secouant les freaks ennuyés des frasques hippies des deux côtés de l’atlantique.

On retrouve dans la bande les frères Asheton, les historiques suppôts de Satan et un majestueux nouveau venu à la six cordes, James Williamson ravivant la flamme du blues et titillant l'iguane à grand coups de 220 volt.

Comment parler de violence crûment comme veut le faire Iggy sans évoquer la guerre du Vietnam, un des sommet en la matière, au moment où les Hueys évacuent Saigon ?
Passage obligé rempli dès la première chanson du disque avec « Search & Destroy », du nom d’un type de missions où l’armée US s’efforçait de fixer la guérilla Vietcong pour la détruire.
Pour l'histoire, le haut commandement US remédia vite à cette appellation jugée trop crue pour le public qui fût remplacée une autre accroche moins évocatrice « Sweep & Clear ».

La maturité et la production de Bowie se font sentir avec l’apparition de guitare sèche, tambourins et chœurs, donnant une ambiance plus mystérieuse, complexe et malsaine à l’ensemble.
On écoutera pour preuve le dérangeant « Gimme Danger » et le lancinant (ah l’harmonica !) « I Need Somebody » où l’iguane cowboy prend tout l’espace nécessaire pour montrer l’étendue de sa palette vocale.

Il ne faut pas croire que derrière une production et un premier mixage assez sophistiqués les thèmes habituels sont délaissés pour autant.

La violence pure, les excès de toutes sortes et autres débordements physiques et verbaux sont chantées avec force, ce que les inconséquents de base que sont les Stooges mettent sur le dos d’un puissant et ancien mojo, résidu de bestialité humaine primitive ancestrale : le « Raw Power ».

D’autres attributs personnels et exploits viril sont célébrés dans « Penetration » et « Shake Appeal » dont, pour des raisons évidentes de bienséance, je laisse le contenu de ces chansons à la discrétion du lecteur.

Les saillies de guitare de Williamson sont simplement ébouriffantes sur « Death Trip ». Annapurna final au riff surpuissant qui traumatisa les Pistols et les autres newbies de la vague 77, car ils le savaient tous, oui, Iggy, c’était lui le taulier.

Enfin, avant qu'il ne danse sur un lit de satin, téléphone à la main pour SFR.

dimanche 13 janvier 2008

Pièce à conviction(s)

Il y a des albums, posés dans l’histoire de la musique comme tant de présences inéluctables, comme les pierres sur le sol, des évidences en somme.On les adore, on les collectionne, on les jette, on les casse, ou on en fait des ricochets, mais comme des boomerangs, ils reviennent toujours dans votre vie.Il en est de même pour le coup d’envoi éponyme du Clash et sa mise sur orbite sur sillon 33 tours un jour de printemps 1977.

Autant vous le dire franco j’aime profondément cet album car il me permet de vérifier deux de mes théories les plus fumeuses et donc de flatter mon pitoyable ego :

La première est que les groupes qui vous sont proches, qui vous respectent et vous aiment sont les meilleurs (ici les tirades bien senties d’action Joe lors d'une interview qui vous le prouvent).

La seconde, stipule que les premiers albums, ceux des absolute beginners ne sont pas toujours les meilleurs, mais les plus frais, spontanés, revigorants et souvent bouleversants.

Que pourrait-on dire d'autre à l’écoute de toute cette conviction désinvolte dans la voix de Joe Strummer? Comment ne pas applaudir à l’écoute de la batterie plus qu’approximatives de Terry Chimes? Cet album est une vraie tranche de courage collectif en fin de compte.
Le grand (au sens physique du terme, et plus tard technique) Paul Simonon, jouant depuis quelques mois tresse ses lignes mélodiques furibondes à l’aide de scotchs indiquant les accords sur le manche de sa basse precision.
Quand à Mick Jones, qui, noyé dans le speed au moment de l’enregistrement vous balance ses boules de fils de fer Thunderiennes, solos taillés à la tronçonneuse à la tronche.

Tout est là déposé dans cet album au son produit à la va vite et si pauvrement mixé qu’il illustre parfaitement le propos de la chanson « Garage Land » et de son harmonica lancinant, et, ce monoxyde de carbone qui vous reste dans la gorge, comme une bouffée de cigarette âcre et délicieuse.

Et tous les aspects de la vie y passent, tout un catalogue d’emmerdements quotidiens est taillé à la hussarde par le gang de Portobello Road.

Soucis personnels présentés de manière triviale, comme les cadres en bois mous du slip « Janie Jones », les menteurs de merde « Deny », les préservatifs qui vous poursuivent partout « Protex Blue », l’ado barré en pleine crise identitaire adolescente, tombé dans la petite délinquance « What’s my name?» dont les paroles sont hilarantes « j’ai essayé de m’inscrire dans un club de ping pong mais le panneau sur la porte disait complet… », et même l’ennui pesant qui va avec « London’s Burning » (Londres brûle d’ennui).

Une forte dimension politique, locale et internationale y est adossée, car comme ils disaient « trop de chansons d’amour on déjà été écrites », avec à la clef une des plus féroces critiques de la grisaille mondiale de l’orée des années 80 pas très gaies, avec l’impérialisme américain des années Reagan « I'm So Bored With the U.S.A. » et les guerres sans fin « Hate & War » portée vocalement par Mick Jones himself.

Les politiciens (forcement vieux, gros et véreux), en prennent pour leur grade sur fond de chœurs plaintifs de « Remote Control». Le générationnel « Career Opportunities » initialement parti d’une brève d’actualité révélant que le Royal Mail ne proposait des emplois au squatters de Londres que pour trier des colis éventuellement piégés par l’IRA.

L’émeute, symptôme primaire de souffrance et de malaise social a aussi sa place avec le fameux « White Riot » (à tort compris par certains comme un hymne d’extrême droite de première bourre). On oubliera pas « Cheat » qui en résumé vous incite à tricher si vous voulez vous en sortir comme vous le voulez (pas recommandé d’écoute en période pré Bac).

On se penchera par curiosité le très symbolique reggae de Junior Murvin « Police and Thieves », premier pont tendu entre punks et rastas.

Certains génies ont dit que ce premier effort était la bible du Clash et que plus rien ne restait à dire, et bien ils se trompaient.
Je dirais à ces amateurs de spiritualité que ce n’était que le cri de Moise dans le désert. L’évangile ne sera écrit que quelques années plus tard et portera le nom de London Calling.

Rassurez vous, nous le relirons ensemble un jour, si vous le voulez bien.