lundi 31 décembre 2007

Psycho Killers, New York city and other casual stuff

Désolé de retomber dans la new wave, mais je ne peux pas m’en empêcher, je suis dans ma période alors, vous pauvres lecteurs martyrisés, vous allez devoir en faire les frais.

On va causer aujourd’hui des Talking Heads, ça ne vous dit pas grand chose n’est-ce pas ?


Un groupe chelou et limite fadasse vous dites?
Oui, je m’en doutais, et bien figurez vous que la réponse est non, essayez de figurer mentalement leur son en imaginant un Elvis Costello new yorkais gentil mâtiné de pop.

Un Elvis sorti d’Art School, pour le côté reflechi, métissé, tout aussi intelligent que l’original, limite intello, on écoutera pour s’en convaincre les claviers transcendantaux de « The Book I Read », l’histoire d’un type obsédé et obnubilé par son bouquin qui le fait voyager, quand d’habitude, ce sont les filles qui bénéficient d’un tel traitement créatif.
Image de premiers de la classe dont ils se moquent eux même sur un fond de percussions caribéennes « Uh-Oh, Love Comes to Town ».

La pochette de l’album est d’ailleurs le fruit d’un effort graphique osé de Byrne, le chanteur, celui de laisser la place à la musique ou plutôt comment réussir à rentabiliser sa licence office word 3.1.

Il va sans dire qu’avec leurs habits bien propres et leurs raies sages sur les coté, les Talking Heads se démarquent clairement des autres combos new yorkais cru 77.

Point de punk, très peu de saturation, une rythmique simple, maîtrisée, mixée en retrait lui conférant un aspect timide, accompagnés des lignes de basses mutines et imaginatives de Tina Weymouth des petites touches funky et disco pour égayer l’ensemble et ponctuer ces chansons, autant de petites vignettes de vie.

Vignette de l’ado crasse porté à bout de bras par ses parents avant de se tailler « Pulled Me Up » où nos amis s’énervent un peu et accélèrent le tempo à base de guitares scintillantes et de petits riffs funk saugrenus.
Funk et basses disco que l’on retrouve sur « Who Is It ? » un interlude à mon avis purement conceptuel, minimaliste au niveau du songwriting (la totalité du texte est dans le titre).
Est aussi traité le moment sacré où chacun a découvert la musique « New Feeling ».
Au milieu de celles-ci, au détour d’une strophe sont cachés de petits piques seconds degrés acerbes et grinçants comme l’illustre « Don't Worry About the Government » où est parodiée une pub immobilière version jeune cadre dynamique sincère et ébahi période Carter (un peu nos jeunes giscardistes à nous quoi).
On retrouve une bonne dose de cynisme et d’égoïsme sur « No Compassion », chanson lancinante où le businessman américain de base se plaint des impôts trop lourds et des problèmes des pauvres dont il se contrefiche sur ce ton « soyez radin ça fous fera du bien ».

On est ébahi du début à la fin de l’album par la performance vocale charismatique de David Byrne, par son ton de voix de grand malade et sa diction de forcené sous xanax tour à tour dérangeante, douce, mélodieuse (le béa « Happy Day », qui n’a rien à voir avec la fameuse série) voire carrément flippante, encore plus comme des thèmes comme la folie sont explorés, comme sur l’excellent single « Psycho Killer » (et ses quelques paroles en français s’il vous plaît !).

D’ailleurs vous aimeriez savoir d’où vient ce nom de groupe saugrenu, hein ?

Et bien je suis trop bon car je vais vous le dire, c’est en lisant un stupide magazine TV dans leur local de Rhode Island que le groupe dégotte cette expression, désignant les hommes troncs du JT restant stoïques face aux dures réalités du monde et s’effaçant devant le contenu.
Ah oui que ça fait du bien un peu de réfléchi et de consistant de temps en temps, de signifiant/signifié, d’être un intellectuel le temps de l’écoute d’un album.

Attention, Talking Heads : 77 bientôt au programme de d’éducation nationale, ce disque rend intelligent.

lundi 17 décembre 2007

Rock and roll in your daily life (part 2)

Do you know what this means ?
If, you don't, just go check here and there.
Your life will taste better, i guarantee.
Poets write odes about seas, clouds, forests, and genius retards about high fat chocolate candies.
It's exactly what rock and roll is about.

dimanche 16 décembre 2007

Noël approche, les lutins ressortent

J’ai longtemps pensé, sans même les avoir écouté que les Pixies étaient une chimère entretenue par les trentenaires de Menilmontant un peu indé sur les bords.

L’âge aidant, j’ai fini par comprendre ce que ces gens avaient de si génial.

On pensait en cette fin des années 80 que le rock était définitivement mort, enterré dans les cendres froides du punk, devenu une caricature de lui-même, la new wave passée.

On attendait des gens, il devait se passer quelque chose, quelque part, le grunge n’était pas encore là, le heavy metal et le hard rock ne bouleversaient vraiment que les bikers moustachus et les teenagers en mal de rébellion.
MTV diffusait ses premières émissions estampillées d’un logo fluo.
Une fois de plus, une bande d’étudiants appliqués (on se souvient des Wire et des Gang of Four) vont redonner le goût de vivre aux amateurs de saturation sonique.

Cette guitare distordue et blessante, ces paroles de malade mental et cette noirceur étalée était déjà l’apanage de la scène alternative américaine de l’époque (Sonic Youth, Hüsker Dü) mais jamais aucun groupe ne l’a autant poussé dans un registre plus pop comme les Pixies (lutins dans le texte).
Doolittle est le troisième album du groupe, celui de l’entrée dans des premiers charts européens.

La première chanson de l’album « Debaser » concentré d’énergie, scandée par le gros Black Francis avec une voix rauque de malade mental illuminé ivre d’action.
En remettant en perspective l’œuvre des Pixies on s’aperçoit que cet effort est délibérément pop avec des mélodies plus accrocheuses, touillées à grands coups de guitares punk décharnées et surf à la fois (Joey Santiago, intéressant guitariste). Les chœurs diaphanes de la très cool et très douée Kim Deal et ses lignes de basses ingénieuses y sont aussi pour quelque chose. On écoutera pour s’en convaincre le très plaisant et original « Here Comes your Man » (personellement j’y vois un hommage au Velvet).

Mais ne nous y trompons pas, Doolittle est bien le petit almanach des perversions et horreurs modernes, la basse et la guitare oppressante de « Dead » illustrent parfaitement la rythmique Pixienne, faite de couplets calmes et contenus et refrains débridés complètement dingues, un autre bon exemple, plus noir celui-ci est « Tame ».

Comment ne pas citer, et je pèse mes mots, le monumental, l’atlantique au sens grec du terme « Wave of Mutilation » où Francis le noir vous dévoile en un murmure de confession nocturne son projet de fuite sans retour : « Je fais mes adieux, je jette ma voiture dans l’océan, vous penserez que je suis mort, mais je naviguerais sur une vague de mutilation, vague de mutilation… ». Une saison en enfer, ni plus ni moins.
On enchaîne avec une mention spéciale sur le chorus pété par Kim Deal sur « I Bleed ».

Les obsessions mystiques du gros poète s’expriment avec brio sur la balade violonée, très justement intitulée « Monkey Gone to Heaven ».
L’amour aussi trouve sa place dans cet effort avec un morceau un peu convenu « La La Love You » mais toujours agréable où tous les membres du combo vous déclarent tour à tour leur flamme.
Pour le côté excentrique du sentiment on s’intéressera à « Hey », chanson au titre proverbial mainte fois reprises où il est question d’amour et de prostituées.

Bien que plutôt froids et sombres, les bostoniens sombrent par moments dans un rock aux accents latinos style Clash période London Calling - Sandinista - Clash Black Market, « Mr Grieves » aux mélodies mexicaines, « Crackity Jones » chantée en Spanglish (c’est aussi le cas de « No. 13 Baby ») et soutenue par un rythmique à tout casser (mention spéciale à l’endurante batterie de David Lovering).
On continue dans le coté western avec « Silver », que l’on jugerais échappée d’un disque de Morricone.
L’album se termine par « Gouge Away », la chanson préférée de Black Francis pour l’anecdote, je ne suis pas d’accord avec lui mais vous vous en foutez un peu hein ?

samedi 8 décembre 2007

Rock and Roll in your daily life (part 1)

Yeah i know, it's an easy one, but it's the first to inaugurate a new category of posts.
Like the title shows it beautifully, it will illustrate very commons facts in life, dealing indirectly with some Rock and Roll references.
And by the way, i love the idea of being AC/DC wired at home, what at name...those Aussies are awesome !

Hard Rock mark II : Full Throttle

Don’t you think that this blog is turning into a punk/new wave arty joke?

Where is the good old rock and roll and stuff? The one which hurts, and fears no danger?
Jeeze, it’s a definition that suits perfectly to a legend, the first creators of Metal ever.

The magnificent Deep Purple.

A UFO among all the stoners of the 70’s, the kind of hippies didn’t really like, and the young first skaters used to adore.

They didn’t learn much of The Jimi Hendrix’s lessons, but they understood one only simple thing, turning on their amps, and playing fast,0 one level over hell, the hard rock outer space.

Put the CD in the machine, listen the very first track of the album, the intro and the devil multi voice gently coming out of the grave and exploding in a cymbal wreck, a hundred miles per second.
This guy really loves his car, the best of the entire motorised world, the “Highway Star”.
That rock and roll anthem will be nothing without some hard but classical keyboards cathedrals.

At the drums, Ian Paice, a fatso but one of the fastest and heaviest drummers of the century, (listen to the fists second on “Pictures of Home”), a job magnificently done without any overdub takes.
Nowadays, some drummers like him would never make surface, at the time, some sonic space was fully accorded and left to the drummer, most of the fans loved a rock band only because of a drummer, now, out of the drumming intelligentsia, you’ll never heard two kids at recess arguing about which band has the best drummer, Avril lavigne or Good Charlotte?

I don’t even have to mention that this album was recorded live, showing a demoniac coherence and unity of this band, all set and fastly jamming on the same tempo!
Speaking about the recording of this hard rock masterpiece, did you know that the recording of this album was pretty unusual?
When hard rocker used to rent a mansion or a Scottish manor to record an album all winter long, the Deep had their scene at the Montreux casino burned to the ground, they borrowed the Rolling Stones mobile record plant and theirs engineers and recorded the entire album in one week in their hotel room.

Saying that the Deep was only a band of hard rock metal workers, is untrue or half false.

When the warriors are tired, the rhythm calms down and a poppier song tone appears “Never Before”, a hurt young man, totally knock down by a woman for the first time, it is in a certain way, their own version of “Help”.

I told you guys, so familiar and so special at the time, one of my “it’s a pretty good band” main criteria.

And you known, I won’t even insult your rock knowledge speaking about “Smoke on the Water”, heard in too many commercials and awful movies.
Try to listen it completely, like if it was the very first time…kicks ass, I’m really sorry to use such a poor vocabulary, but sometimes, things have to be said clearly.
Did some of you guys have ever heard about rock and roll science fiction, Bowie in his Diamond Dogs period, Hawkwind and its idea of future?
Well, the Deep’ are giving us their very special idea of it, a very common and realistic one, where some average space truckers drive around the solar system, stopping at each planet obsessed with booze and party.
Being a nasty trucker cruising around Mars and Venus never seemed so cool.

Did you know that before giving in the pure hard rock’ n’ roll madness, Deep Purle was a weird medieval folk combo, writings love songs and odes to brave knights?
One of this kind of old school remains is “When a Blind Man Cries”, a cool Hendrix’s style slow rock piece, featuring cloudy keyboards solos and some laid back solos (try to imagine a mix Between Hey Joe and one of their main hit, a cover of “Hush”).

Anyway who cares about that?

Just turn the volume up and bang your hairy head.

dimanche 2 décembre 2007

Céline Dion est morte, vive les Breastfeeders

Certains « grands penseurs et autres intellectuels en vogue » voient hors de France les dernières frontières de la langue française, eh bien en écoutant le dernier album des Breastfeeders on tombe pour une fois d’accord avec eux.

Nos amis de Montréal se mettent un point d’honneur à faire vivre le rock’n’roll nord américain et, belle province oblige, en bon français.

Fini, le lourd ennui et le ton obséquieux avec lesquels on accorde trop souvent la langue française en musique. Spéciale dédicace à mes anciens profs de français.
Enfin, des mots de Molière son mâchouillés et crachés avec indifférence à l’auditeur médusé.
Ben ouais on parle français simplement, comme le chante Luc Brien avec sa voix d’adolescent en colère « Chanson pour destinée», jamais en retard d’une révolte ordinaire ni d’un cri de victime de l’amour (« Qui a Deux Femmes » au solo ahurissant et « Tu n’est pas mon Chien »).

Un ton qui contraste admirablement avec la voix délicieusement sexy et sixties de Suzie Mc LeLove.
On écoutera pour preuve « Funny Funiculaire », « Pas Sans Saveur » chansons légères ou une femme à la vertu incertaine vous entraîne dans un tourbillon de fête et de couleurs et vous défie de la suivre, pourriez-vous le faire ?
Que de fraîcheur, revigorante comme une gorgée de sirop d’érable !

On retiendra aussi le batteur Freddie Fourteen, admirable d’audace et de courage sur ses breaks incroyables sonnants comme une volée de bois vert sur les fesses (« Viens Avec Moi » min 0 : 40’).

Ces chansons jouées à toute allure et portées un triple attaque de guitares dures et rageuses genre punk fifties soutenus par une basse vicieuse on valu à ces drôles de zigues une solide réputation de bêtes de scène remuant sans vergogne le moindre espace mise à leur disposition, comme par exemple durant le très connu et respecté festival américain SXSW (on trouvera un témoignage de leur coolitude absolue ici).
La plume acide de nos cousins d’outre atlantique écorchent la cruelle réalité actuelle où on les retrouve dansant entre une voiture piégée et un discours de politicien véreux « Tout Va Pour le Mieux Dans le Pire des Mondes » et critiquant les médias tout puissants « Le Roi est Nu ».

L’énervement et l’excitation n’est pas le seul trait de caractère des Breastfeeders, se dégage aussi de leurs compositions une saveur rétro, nostalgique et surannée.

On citera comme exemple « Et j’Apprendrais que c’est l’Hiver », une histoire de rupture difficile et de fuite pour oublier, « Où Allez Vous si Vite ? » ou Suzie décrit la vie qui passe et son lot de questions avec le brio d’une Nancy Sinatra québécoise, sans oublier la cornemuse mélancolique de « Septembre Sous la Pluie ».
Car ces esthètes cultivent l’art de la métaphore et de l’ellipse, insufflant une dimension à la fois mystérieuse et onirique à leur second album.
Et avouez-le, faut en avoir une belle paire pour que l’instrument fétiche de l’un des songwriters soit… le tambourin qu’il manie avec une dextérité exemplaire et une energie démentielle (sans parler de son habit de scène, une sorte de boléro en fourrure lui donnant un air de diablotin infernal).

On pourra répondre, avec notre mine impertinente à Voltaire que des arpents de neige qui produisent des groupes et des albums comme ça, on en voudrait bien plus.

dimanche 25 novembre 2007

Un myope en colère

J’ai beaucoup de vices, est l’un d’entre eux est d’écouter de la musique en faisant tout autre chose.

En été je sors le ghetto blaster et je pratique une sorte de mini golf artisanal sur mon balcon, et l’hiver je nourris mon addiction insatiable pour FIFA 2003 (en plus toujours le même match, Wolfsburg - Manchester United en finale de ligue des champions, il y a une pathologie compulsive la dessous).
C’est d’ailleurs un bon test, quand l’écoute d’un album me bouleverse au point de me détacher de mon trio d’attaquants fétiche (KlimowiczKarhan - Monteanu), c’est que je devrai le chroniquer.

Chose vécue, chose faite, je vais vous parler ici du remarquable « My Aim is True », premier album d’un certain Declan Mac Manus, alias Elvis Costello à la ville.
Qui eût cru (à commencer par sa femme) que cet informaticien de formation travaillant dans une usine de rouge à lèvre et de crème dépilatoire ait pu devenir un des artistes et des songwriters (dans la veine de Dylan, sarcasme et intelligence) les plus doués de sa génération pourtant fertile ?
Sûrement pas les plus frileux des labels londoniens de l’époque pourtant réputés pour leur flair et leurs goûts pour le moins aventureux, qui déclinent poliment.

Il est vrai que ce petit bigleux énervé, écumant les diverses scènes Londoniennes depuis 1970 en compagnie d’amateurs et de semi pros n’a pas vraiment la bonne tronche pour des castings version 77’, en tous cas jusqu’à ce qu’il dépose une casette chez Stiff Records, sa « Honky Tonk Demo », enregistrée à mi voix tard la nuit pour ne pas réveiller son jeune fils va finalement le faire signer, avec une avance de 150 £ et un ampli Vox tout neuf à la clef.

Trois semaines plus tard il sera en couverture de magazines.

Le fruit de ces chiches mais fertiles sessions d’enregistrements va donner un disque totalement classique (chœurs et mélodies), mais sec, nerveux, tendu et épuré (vitesse rythmique, guitare féline affûtée et voix d’enragé passablement excédé) l’inscrivant totalement dans la mouvance punk, malgré des nappes de synthés adroites et malicieuses.

Toutes les chansons qui y figurent valent leur pesant d’or, énergiques, électriques et fourmillantes d’idées piquées aux grands anciens d’outre atlantique (il suffira de se procurer la riche édition double CD Rhino et profiter de très bons bonus enrichis de la susnommée démo) et d’arrangements simples, fins et directs, sans chichis.

Avec une ouverture en fanfare, cymbales et chœurs compris « Welcome to the Working Week » est une critique acide du monde du travail par cet ex employé de bureau révolté, le ton est donné froid, lucide, décalé. Ce britannique moyen se révolte contre tout ce qui pourrit la vie du Mr Smith de base, à commencer par…les femmes.

La dulcinée excessive et insatisfaite demandant toujours de l’argent « Blame it on Cain », reprochant tout et n’importe quoi pour oublier ses propres défauts « Miracle Man » et « No dancing », végète devant des séries TV stupides « She’s Watching the Detectives » et qui pour enfoncer le clou vous trompe, « I’m not Angry » (où ce coquin d’Elvis immortalise en photo les ébats avec l’amant de service depuis le placard de la chambre en vitupérant angry, angry, angry), vous largue « Pay it Back » et se marrie avec un autre « Alison ». Pauvre histrion, copie anglaise et talentueuse de Presley et de Roy Orbison malmené par la gent féminine.

Il regarde tout ce joli monde exploser en ricanant sur fond de ligne de basses groovy et de riffs aigrelets « Waiting for the End of the World », ressassant ses mythologies rockabilly «Mystery Dance» (Roméo et Juliette 50s) et tourne en dérision le leader fasciste anglais Oswald et ses tatouages en forme de croix gammées « Less Than Zero ».

On aura compris au premier coup d’œil que le bonhomme, plus fantasque qu’il ne le parait porte une attention toute particulière à son look, lunettes Buddy Holly, vestes en tweed, chemises écossaises et mocassins.
Normal qu’il concocte alors un cri du coeur scintillant et hilarant pour empêcher les anges de lui piquer ses chaussures rouges vernies préférées « (The Angels Wanna Wear my) Read Shoes ».

Vous l’aurez donc compris, la vigueur intemporelle et la justesse abrasive de cet album protège de tous les ravages du temps.

Et allez, avouez le, les lentilles, ça irrite vachement les yeux.

vendredi 23 novembre 2007

Le bon coté des choses

Oh qu’il est dur, de rentrer fourbu après une journée de dur labeur et de s’adonner à l’exercice épistolaire musical comme si de rien n’était.
Non, il faut que je vous parle d’autre chose, de mon poste d’observateur averti des réalités contemporaines, tout comme vous.
Vous parler de choses véridiques, bien moins fantasmée que la musique mais tout aussi subjectives.

Ce pourrait être le sujet de thèse d’un étudiant en psychologie ou en anthropologie humaine : la grève, agrégatrice de liens sociaux.

En effet l’usager averti pourra faire remarquer au téléspectateur repu d’images que les périodes de grève des transports ne se résument pas qu’à une succession de bousculades navrantes et de cohues grotesques.
On pourrait alors ce livrer à un exercice intéressant qui est celui de la sociologie de la rame, une étude des mécanismes individuels et collectifs qui régulent un minimum cette phase de tension et d’inconfort évidente qui est celle du transport collectif urbain.

La toute première phase, celle de gestation avant celle de la naissance sociale au yeux du petit microcosme de votre futur rame est celle de l’attente sur le quai.
Cette phase de l’amoncellement d’usager sur le quai est cruciale car elle détermine selon son déroulement le premier niveau de statut dont vous bénéficiez une fois grimpé dans la rame.
De nombreuses qualités sont nécessaires pour mener cette phase à bien et donc entrer dans le train dans les meilleures conditions possibles.
Celles-ci font partie du cycle intemporel de la sélection naturelle énoncé par le grand Darwin.
A savoir, la patience (attendre le train suivant sur un quai désagréable bondé de monde est déjà un petit exploit de mobilisation des ressources psychologiques et mentales, afin de se figurer que malgré toutes les apparences, l’attente résolue sera payante).
La roublardise (comment trouver un intervalle libre le long du quai en se faufilant avec la grâce d’un chat entre les voyageurs suspicieux).
La prise de risque : se rapprocher du quai garanti une des premières place à bord du train, sous risque de tomber sur les voies poussé par la foule à l’arrivé de celui-ci.

Ces qualités font exactement partie des principales évoquées par Darwin, au sujets des sujets dominants capable de faire perdurer leur descendance…Le métro perturbé, nouveau sélecteur d’individu génétiquement sains ?
Assez nauséabond tout de même.
Notre réaction d’animal politique socialisé est certainement plus admirable d’un point de vue humain et passionnel (mieux évalué par notre subconscient judéo-chrétien).

Le fait de faire preuve de tact et de sociabilité est alors reconnu dans la rame (quand il ne l'était pas sur le quai).
J’ai vu des gens dialoguer spontanément, s’arranger entre eux pour moins subir lors de arrêts suivant, se donner de l’eau et des mouchoirs, et rire.
Le sceau ultime de la connivence et de la compréhension mutuelle.

Cela ramène donc à la population de la rame, à une tranche de société française, la proximité en plus, le groupe primitif tribal solidaire et uni au sens de Lewis henry Morgan.
Un des premiers anthropologues qui a brillement décrit les différents stades d’évolution la société, ceux-ci, après quelques adaptations s’appliquent parfaitement aux grèves.
Pas la peine de partir en Amazonie ou en Nouvelle Guinée pour observer en condition une authentique tribu…
Oui les grèves ou le feu de camp de la société post moderne, un endroit où les gens se retrouvent, se resserrent et échangent.

samedi 17 novembre 2007

Quand j'entends siffler le train...(part 2)

En ces temps difficiles de grève, l’usager régulier du RER A que je suis n’a d’autre choix que d’emprunter la très moderne mais en ce moment très bondée ligne 1 du métropolitain parisien.

Cette ligne, jeune et récente (le modèle de rame MP89CC chroniquée est ici celui Alsthom 1996 à articulation métallique mouvante à ne pas confondre avec celle à soufflet), son isolation est très bonne, en effet les sons de basse médium et sifflements dus aux accélérations sont très bien étouffés et réduits au minimum.

Les moindres notes de guitares de John Cipollina sur l’intro de « Pawnshop Man » sont totalement audibles.

Par contre dès que les fenêtres d’aération à clapet sont ouvertes on assiste à un festival de bruits plus désagréables les uns que les autres, en particulier les crissements forts des bandes de roulement en caoutchouc des roues, dans les phases d’accélérations et de freinage.
Ces bandes d’accélération épargnent à l’usager des vibrations désagréables mais produit un son strident horrible réduisant en miettes n’importe quel morceau de Bright Eyes ou de Elvis Costello.
Les fans hardcore de Megadeth, Def Leppard et Sepultura seront moins dérangés.
Si vous avez réussi à vous glisser par chance dans une de ces rames, évitez donc les emplacements proches des fenêtres bien que même ces systèmes d’articulation ont tendance à produire un grincement sec sous contrainte importante (tendez l’oreille aux abords de Bastille…), ou alors pour le modèle à soufflet de produire des sons de ballottements caoutchoutés et de bruissements quand ils frottent.

Les ajustements intérieurs sont dignes d’une voiture allemande, pas d’extincteur qui tinte, ni de porte qui vibre et grelotte.

Reste à aborder la tonalité du « bip » de fermeture automatique des portes absolument insoutenable, probablement fait pour être entendu dans n’importe quelle situation, même durant le solo de Hendrix situé à 1 :54 sur Hey Joe.
Petite proposition aux directeurs de la RATP : pourquoi ne pas mettre à la place un petit morceau de musique sympa, les Beatles ça plait à tout le monde non ?
Personnellement je propose un extrait de « Magical Mystery Tour », vous savez le refrain commençant par Come on…yeah!

Ce serait plus gai, par les temps qui courent.



jeudi 15 novembre 2007

L' école de Palo Alto

Parceque nous sommes tous des névrosés monomaniaques polymorphes bornés, si je vous jure, je vais vous parler encore une fois de plus de mes chouchoutes de la côte ouest, oui, encore et toujours les indécrotables Donnas.

Vous commencez à en avoir l'habitude, je chronique de manière tordue les albums qui ont eu le malheur d'échoir entre mes mains (non pas tous non plus, mais quelques uns).
Certains de ceux ci sont beaux, étonnants, originaux, surprenants, puissants, dérangeants, fondateurs, appliqués voire des fois totalement fucked up.
On oublie trop souvent les albums à valeur de documents historiques, dénués de toute prétention harmonique et de concept global tenant la route, en faisant une oeuvre d'art spontané totale, un instantané sans chichis.

Quand j'évoque cette catégorie, mon interlocuteur me répondra benoitement:
"Bah et les lives alors?".
Il aura alors raison, mais en parcourant les plus grands lives de tous les temps le mélomane s'apercevra de deux choses: dans un premier cas les lives proposant la meilleure performance d'atiste et la meilleure qualité d'écoute sont dans la plupart des cas remasterisés, remixés, voire purement et simplement réenregistrés (le très bon "Live At Leeds" des Who qui n'en est pas un).

Dans le deuxième cas, les prises ont été murement préparées, la meilleure salle choisie et les musiciens brieffés et appliqués.

Là la notion de document historique perd tout son sens, n'étant plus un instantané retranscrivant fidèlement un moment, un lieu, un événement.
Imaginez une seconde un cadreur américain brieffant un pilote de zéro japonais pile avant Pearl Harbor :
"Bon alors là Nakamura tu nous fais d'abord un beau passage à basse altitude en règle, un demi tonneau renversé à droite, deux passes de mitraillages sur le cuirassier Arizona, tu remontes à 2000 pieds et tu balance ta bombe en plein sur un reservoir d'essence du port et tu repars en trombe, all right?".
Alors qu'en vrai je pauvre mec se pointe, balance sa bombe à toute allure et se barre avant qu'une escadre entière de P 40 lui tombe dessus.
Là c'est un document historique, c'est ce qui se passe en vrai, c'est le cas de cet album.

Putain ce parrèlle dogfight = concert de rock me plait vachement, tout est là, quand les types jouent leur vie dans la seconde, oui ou fuck.

Trève de digressions passionées, revenons à nos copines californiennes avec un petit retour dans le temps (je me permet la bio parce que c'est un groupe peu connu en France et cela n'a jamais été fait auparavant, eh oui il y a ce moine copiste grégorien qui someille en moi).

Tout commence pour elles lors d'un banal concert organisé par les profs à l'heure du lunch, les gosses du lycée d'embarcadero road n'en reviennent pas: quatre freaks féminines improbables grimpent sur la scène et attaquent bille en tête une cover d'un titre des très confidentiels Shonen Knives (un power trio japonais féminin).
Leur inéxperience n'a d'égal que l'energie délivrée sur scène et les pires rumeurs se mettent à courrir sur ces asociales de première catégorie: elles seraient gouines, sous crack, héroine, cocaine, des satanistes, et Ozzy Osborne serait le père de la bassiste...diantre.
L'affaire est bien partie, et après avoir écumé quelques clubs elle arrive aux oreilles d'un producteur-manager-songwriter à mi temps et accessoirement disc jockey de radio X, une radio indé de Stanford, Darren Raffaelli (d'ailleurs mort recemment).
Très vite, des premiers EP estampillées Super Teem! sortent et échouent dans les bureaux du mythique label Loukout ! records qui a signé les premières sensations pop punk de la baie de SF, parmi eux des pointures comme Green Day, Rancid, the Eyeliners et la plus anecdotique Mr. T Experience.

L'album "the Donnas" est le fruit des séances d'enregistrement des premiers EP et du début et de leur collaboration avec Loukoot! d'où le coté fourre tout et assemblage sauvage de ce dique composé d'en tout 23 chansons (la plus courte 1:10) montrant au début les séances studio et à la fin des lives à la qualité sonique capable de pousser au suicide les plus audiophiles d'entre vous.
Car oui, manque de temps, d'argent, d'experience vont réduire le potentiel musical de cet album.
Même si la prise de son parait bonne,les batteries rondes et chaleureuses de Torry castellano rendent bien, la basse langoureuse de Maya Ford se tient, mais par contre le son de guitare d'Alison Robertson est bourré de reverb (saturant completement les pauvres micros premiers prix et faisant couler tout le mix, n'est pas Phil Spector qui veut) noyant la voix sublimement morveuse de Brett Anderson. Adeptes du raw power vous êtes servi.
Pas la peine de disserter sur toutes les chansons, (ce que je ferais avec plaisir mais j'ai pitié de vous) ces anthems punk Ramones modernes se ressemblent toutes.

Les thèmes chers au Donnas jusqu'à maintenant y sont déjà, ils tiennent en peu de mots, pièces choisies:

- La consommation régulière d'alcool et de drogues douces "Everybody's Smoking Cheeba":
Every son and every daughter's, Growing cheeba in their locker, Gimme gimme, gimme gimme, It's the herb that we must see yeah, Everybody's smoking cheeba

- La fête "Friday Fun":Hey hey, I'm gonna get a Friday, Gonna get a Friday fun

- La haine et le rejet total des autres "I wanna be Unabomber":I hate all the kids at school, They all think that they're so cool, They just like to sit and taunt me, Turn those kids into salami

- L'amour incandescent. "I'm Gonna Make Him Mine"
He's so glitchy, he's so cool, He's the rabbest in the school, When I see him walk our way, My friends all talk and I don't know what to say.

On se fera aussi un plaisir de visionner le clip de "Get Rid of That Girl" totalement kitsch et décalé.
La force supplémentaire me poussant à chroniquer cet album est bien sûr la forte charge emotionnelle evidente et sincère délivrée par le combo.
Cette impression qu'il joue, sa vie sur chaque morceau, bouleversé par chaque chagrin d'amour et implorant les dieux de la fête dans des bratty songs hysteriques.
Le tout baigné dans un parfum de bubblegum trident quasi odieux et le soleil de californie qui cogne.
Vous y etes, vous savez maintenant que grandir en californie n'est pas the OC, guetto de bourges, mais San Mateo, Oakland et San Jose, ce triangle d'or de la baie faisant de vous un sale kid avide de stupre, de luxure et de rock and roll.


Un peu ce que vous êtes déjà, l'académie de Créteil en moins.

dimanche 11 novembre 2007

Did you say new wave ?

A pal living in Spain and another in Brussels told me that my modest blog was starting to be red worldwide.
So much pressure over my tiny shoulders…
Well I’ll try to post here in English more often, but you know when you come back from work it’s hard to start writing new reviews and chronicles.

In the objective to spread out there some cool musical knowledge, I’ll try to talk about French (or European) musical and cultural exceptions…if I consider them valuable.
If you know some cool bands in others countries, please let me know, I’m eager to discover new pop rock sensations that you’ve heard about.

Let’s get back to the music; the band is called Nouvelle Vague (New Wave in English).
All the concept of this collective is to play some new wave and Punk bands covers, in a bossa nova, pop, electro and definitely jazzy way.
The result is quite surprising.
All the great bands like the Clash, the Undertones, the Dead Kennedys, XTC, Joy Division, the Cure, and PIL… of this period are covered.

Some people said many things about this project like denaturalisation, jeopardy of the sacred punk rock heritage, a classy amusement or a funnier one “a stylish arty joke for bobos”.
The last one is not totally false but you know if you stop listening music because of the average audience, I’d certainly burn my collection of Blondie (again), Wampas and Ramones (new idols of the annoying more than threatening Parisian baby rockers) records.
This new approach brings a brand new sound to famous songs like “Guns of Brixton”
A realistic and dramatically banal scene of everyday life becomes a slow cynic jazz anthem, like this guy lying on the pavement, shot to death.

In the case of “Love Will Tear Us Apart”, the unfortunately conventional evidence of arty Parisian good taste, is supported by some shiny Caribbean percussions, a girl is taking the micro and sings her shattered love in a delicate and sensitive way.
If the regretted Ian Curtis would have heard that before, well maybe the rock history could have been richer.

Nevertheless, don’t think that is album is just an accumulation of sad and depressing songs always dealing with death and deceived love.

The cover of the Dead Kennedys “Too Drunk to fuck” is a real breeze of fresh air: a tipsy girl is telling you about her crazy night, helped by the some realistic party noises and some rich vocabulary that you’ll recognize if you’re used to French parties.

“This Is Not A Love song” sang years ago by the great John Lydon himself is not a pust punk joke anymore but a great slow beat love song, and almost 30 years after finally smoothly sung.
“Teenage kicks”, already mentioned in this blog sounds like a Buena Vista Social club bossa nova composition.

Yes, no more great booming drum parts or raging and aggressive guitars to carry these beautiful texts, but acoustics guitars, congas, keyboards, marimbas, accordion, and exotic night noises.
You’re not standing in the grey and freezing streets of the Anglo saxon world anymore but on the sunny beaches of Cuba, Brazil or Mexico.
Marc Collin and Olivier Libaux already had a great idea trying to give a new style to those songs by mixing influencees, but the second one is to give the mic’ to several talented French females singers, using perfectly their sexy and groovy voice tone among them, Camille (better than usal), Mélanie Plain or Marina.

Finally, despite all their defaults, those punks knew how to write some poetry, to paraphrase someone, dancing on a stash of shit.

Now you can do it on a stash of sand.

samedi 10 novembre 2007

Soft hearted Florent

One of my best friends just released a record called “Between love and hate”.
And when I say best friend (not the facebook ones) I really mean it we know each other for like 6 years and I’m twenty.
It counts no shit.
I always knew that someday I’ll write about him, on this silly blog or in some notebook I have.
And believe me it’s hard, have you noticed how easily we write thousands empty words per day: course notes, work stuff, memos, grocery list... life is unfair.

Now enough talk about my lame ass impressions.

He released a short indie pop record entirely made by him and some friends
The first time I’ve listened to this album, I was thinking yes, again a piece of fine music.
I liked the melodies, the warm voice, the clever ideas pigmenting the thing, the artisan recording, the classical indie sound production, but…
There was something wrong.
It was a damn hippie thing, full of fucking sweetness, fucking joy, fucking sun, fucking love, fucking bees, fucking peace…and there’s a rainbow drown on it.
But I realised I was certainly to prompt to judge, the funny thing is that self assured people don’t judge people.

I need some nuance, some contrast; yes it’s the key of this album, nuance to listen each one and every detail punctuating this effort.

The first track is a classic slow rock and old fashioned motion, you run in a black and white movie.
We’re running after a teenage love a first crush, a glimpse that can leave anytime and never come back.
You’re running after that during the all song, the drums kicks hard like your heart beating on those moments of doubt and hope.
And you can’t stop, if you do, you die, that’s one of the things life is about.

The second tune, “A Story” is a slow and melancholic song, crying on the things that usually leave, like great ideas, meetings and great speeches and the loner sings disabused, describing a lost heaven watching the fire burn.

The third one is a more jazzy song, led by a voluptuous and lazy ride cymbal and a repeating acid guitar part; the modified responding voices create a kaleidoscopic impression directly inspired by the Beatles (“Strawberry Fields” and “Yellow Submarine”).

“Flower” is a totally minimalist, early Velvet inspired song, are you high listening to some music or just dreaming in your bed, and to sleepy to wake up?

The song “For all the World” mixes a hard beat and an aerial melody, which sometimes gets all wild and nervous, like anger again yourself and a sudden relief, like if everything was possible again, like a shiny rebirth, the promises of sunrises.

The sixth and last one, the final explanation of the album, like floating in time and space wondering about the thin line existing between love and hate, two things for what men live and die for, and finally what if this line was someone we knew?

Love love, love like four brits said long time ago.

After all his guy is not a hippie, he’s a romantic, and not the silliest one.

jeudi 8 novembre 2007

Girls just wanna have fun

Yeah, woohoo, finally, after like 3 years of long and painful wait, the Donnas, the lively priestess of rock and roll came to our good old town of Paris to rock the place!

I bet that you can’t even picture the shock I felt when a friend of mine told me during an alcoholic night that they we’re going to tour in Europe.

I directly bought my tickets.
And yesterday night I wasn’t deceived when I saw with a couple of friends those ladies rocking the stage.
It was definitely pure energy and wild rock and roll delivered with a very cool and nice attitude. Dude they were really close of us, I’ll certainly post about them someday.

It was just awesome in every way.

The tour is called the Feather Nation Tour.

Where should I get my brand new passport?

dimanche 4 novembre 2007

Exercice 5 p 237: Les lignes parrallèles

Alors voilà, dès que je fais montre de ma passion dévorante pour la chanteuse blondie et son fantastique groupe éponyme on me jette à la gueule un tas de trucs: ringard, trop 80’s, trop fluo, trop glam, trop facile, trop pop.
J’ai même entendu parler d’Avril Lavigne new wave. Imaginez ma mine outrée.


Alors comme ça un des plus groupes les plus new wave du punk, ou le plus punk des groupes new wave ne serait-ce qu’une grotesque farce commerciale et putassière ?

Eh bien je m’insurge, croyez vous qu’un des groupes les plus familiers du regretté CBGB ait été accueilli les bras grands ouverts par un public difficile et exigeant, nourri au bon grain côte Est arty sans raison?
Laissez moi vous dire que les deux allumés de Suicide eux faisaient cartons pleins de molards tous les soirs, détestés par tous.

Loin de moi toute démagogie (le peuple a toujours raison & co), mais quand même, il devait y avoir un truc …ouais une sorte de déclic innocent et romantique, juvénile, quasi candide.
Une gamine débarquant de son coin de Floride à New York, dotée d’une furieuse envie d’en découdre et élevée à la variété 60’s la plus diverse.
Elle s’entoure d’un gang appliqué, incisif, parfois fantasque, cultivant ses références et terriblement efficace à coups de sonorités classiques et de rythmes inédits.

Blondie (et son groupe) c’est le trait d’union parfait entre punk, post punk et musique 80’s (synthés, carillons et lasers).
Une sorte d’hybride inclassable évoquant l’admiration chez les uns et dégoût chez les autres.
On rompait enfin avec le punk rock tournant en rond, devenant une blague au même titre que ses ancêtres et renouant avec un objectif mélodique clairement affichée sur des bases nouvelles. Apportant quelque chose de dansant et frais.
Sans finir dans le Boy Georges (sans déconner les mecs).

Mais alors pourquoi chroniquer cet album si en premier ?

Eh bien c’est simple, c’est le premier album vraiment grand public de Blondie, s’efforçant de sortir des limites un brin étriquées de l’intelligentsia new yorkaise.
Le groupe va rompre avec les habitudes et choisi d’être produit par le très propre sur lui Mike Chapman, le père musical de Suzi Quatro et producteur de Sweet qui arrive a faire ressortir la voix grave et sensuelle de Debbie et lui donner toute son ampleur sur un large spectre, nostalgie « Picture This » et « Go Away », minauderie « I’m Gonna Love You Too »et menaces définitives comprises « One Way or Another ».
Mention spéciale pour le batteur Clement Burke, futur Ramone qui tient son groupe en l’air, le sauve in extremis de dangereux châteaux de cartes mélodiques du début à la fin de l’album avec une force incroyable.




La playlist de Parallel Lines reste new yorkaise, c’est un veritable melting pot, claviers stressants et crissements terminaux « Fade Away and Radiate », guitares bien pendues « Hanging On The Telephone », rythmique punk « 11 :59 » (bientôt l’heure du crime, diantre) et « Will Anything Happen ? », claviers dancing et disco avec le hit radiomical « Heart of Glass ».
On remarquera aussi avec joie les pointes d’humour et sarcasme « I Know But I Don’t Know » coutumières du groupe.
Depuis l’écoute de cet album, j’aime entendre le téléphone sonner occupé et j’attends, j’attends en pensant à une vieille amie de New York, et je fredonne…


Pumping like a fugitive in cover from the night
Take it down the freeway like a bullet to the ocean
Wait until the morning, take tomorrow by the hand
Take it down the highway like a rocket to the ocean, we can run…

samedi 3 novembre 2007

Guten Abend, Bonsoir.

I don’t know if many fellows out of France and Germany can get this wonderful TV channel called Arte.
But for some of you out there those shorts intro words can seem familiar.
I’ve got to confess, I’m a great fan of it, especially of some daily and monthly rendezvous.
And because there's not only music in life here are my favourites:

The first one is the Arte Kultur starring Annette Gerlach and Elise Chassaing, right after the Arte info, airing at 9 p.m, Paris time, it’s really cool to watch this kind of culture mash up, I discovered Ken Loach and Lars Von Triers thanks to that show.
And, cherry on top, both of the hosts are pretty.

Metropolis is cool too; even if the opening credits scared the crap out of me when I was a kid (it was featuring a scene of Metropolis, a movie by Fritz Lang, a filmed in black and white futurist city like they were dreaming it in the 30’s).
(Personal message for Flo they’re talking about Andrew bird tomorrow night, gotta record it).

I’m an history fan too and les mercredis de l’histoire (history Wednesdays) are always very educative and all the subjects are always treated without any concession.

And last but not least, Tracks, the great weekly underground cultural happening, it’s aired late on the evening but It’s always a very to good way to discover good artists, and to follow some of your favourite and hardly known ones.
It’s good and really funny when you watch late in the evening some weirdoes photographing some dog poo in the streets or dancing totally naked in some dirty basements…
I’m not kidding guys I really saw those documentaries, but you know art, art, art!

For all the guys who can't get it on TV don’t worry some very good podcasts are available on the Arte's website.

Europe rocks!


PS: Woohoo second post in one day, what kind of wicked blogger Am I?

vendredi 2 novembre 2007

Hi english speaking readers

One day i was quietly thinking about our modern life, my beloved sister asked me:

“Why don’t you get your lazy ass to work and try to post in English?”

I said:

“Well there’s too many work about those verbs, words and stuff, I don’t really feel comfortable in English”

She said:

“Comfortable my ass, you can”

I said:

“Yeah, I’ll try,get off the TV now”

So later I’ll post some review in English, way smaller than the French ones, but hey it’s a start.

jeudi 1 novembre 2007

Quand j'entends siffler le train...

Ça y est, armé de mon stylo, d’un petit carnet de moleskine noir et de mon lecteur MP3, j’ai mené mon enquête acoustique en début de soirée, en rentrant du travail.
J’ai eu la joie immense de monter avec le pas allègre d’un Derrick sous vicodin dans une rame du RER, modèle n°1 datant de 1977.
Je m’installe donc sur un siège étroit au dossier défoncé, dans un de ces carrés de transports en commun chaleureux comme un mitard de Mérogis favorisant l’échange.

Assis en face d’une sorte de notaire dégarni, à coté d’une vieille assez fripée et en diagonale d’un ouvrier en bâtiment russe (je crois que j'ai reconnu la langue quand il était au portable) je me mets au test.

Laissez moi vous dire, que la qualité acoustique de ces rames est vraiment très médiocre.
A noter dans la liste des griefs, une très mauvaise isolation sonore (le coté boite de Coca en alu résonnant dans un boucan du diable même si la RATP n’est pas MTA), une finition des portes et fenêtres mauvaise laissant du jeu dans les panneaux mobiles qui vibrent et qui tintent.
De nombreux sifflements se font aussi entendre tant au niveau du freinage (souvent les bogies grincent) que du vent dans les fenêtres.

Ces bruits sont très désagréables en général dans les aigus, les claviers d’ « Infected Girls » d’Electric Six en prennent un coup.
Les basses aussi dégustent à cause des tressaillements du plancher et des bruits de baryton lors de l’accélération.
Dès que des morceaux donnent dans la guitare grasse « The American in Me » des Avengers ou « Wasted » des Donnas paraissent complètement étouffés et proprement gachés par votre trajet journalier.
Je vous laisse imaginer ce que ça rend avec du Andrew Bird.

Pour résumer, ce type de rame est à éviter absolument, le seul instant où l’on peut écouter la chose un minimum en paix est lors des phases de décélération ou le bruit généré est moins important.

Enfin comme on dit,1977 année destroy

lundi 29 octobre 2007

Métro c'est trop !

Non je ne reprends pas ce manifesto politique engagé signé Téléphone gratuitement.
Ce week end je discutais avec un ami très cher et nous devisions nonchalamment sur les occasion et conditions d’écoute de musique offertes par notre monde moderne actuel.

Oui chers lecteurs, le monde moderne, vitesse et néons.
Une notion chère à Autobahn d’ailleurs, mais passons.
De notre vie urbaine et speedée, confinée en appartement naît un vice souvent périlleux pour notre amour de la musique à savoir le manque de temps à consacrer à une écoute contemplative et béate digne de ce nom, nous permettant d’appréhender comme il se doit nos artistes préférés.
Alors, toute une communauté silencieuse de mélomanes a décidé de mettre à profit les longues heures écoulées dans les transports pour s’adonner à leur passion.
Communauté dont je fais partie.

J’ai donc décidé dans par le biais ce billet de rendre service à mes frères et sœurs d’infortune en chroniquant dès à présent les qualités et défauts acoustiques de quelques engins dédiés au transport en commun.

Comme ça vous saurez si le RER JAKA de 7h56 de type 1977 est correct où si le ROSA modèle 1992 de 7h59 vaut les 4 minutes de retard que vous aurez au bureau…
Tiens puis pour vous convaincre de cette salvatrice mission, je me suis fais chier à vous customiser un petit logo.

Et puis après tout que serait la vie sans un brin d’impertinence ?
Sûrement très chiante.

dimanche 28 octobre 2007

Made in Oz'

Rien n’allait plus, les choses devenaient pourries, aux Etats Unis Elvis n’était plus qu’un bourrelet géant, se gavant de ice cream cloîtré dans son Amérique fantasmée.
En Europe, les destroyers hard rock regardaient grandir avec satisfaction leurs derniers enfants, Genesis en tête, aussi balourds et ennuyeux qu’eux.
La forme avait pris le dessus sur le fond, les pros et se complaisaient dans la fioriture inutile et dans la facilité. D’où le salut pouvait-il venir dans cet occident boursouflé ?
Les New York Dolls hantaient encore les caves new yorkaises, les Stooges zonaient encore dans un Michigan quasi indifférent.

Il ne restait qu’une île du bout du monde, encore saine, poussiéreuse et brûlée par le soleil, peuplée de rustres fêtards, d’immigrés écossais et de bushmen prêts à tout.
Cinq d’entre eux allaient sortir du lot.
Leur but était simple : remettre au goût du jour les penchants fondamentaux naturels des hommes à savoir la musique, la boisson frelatée et la luxure
Le tout en remettant à l’honneur les premiers éléments qui avaient fait les beaux jour des Stones à savoir un retour aux racines avec un mélange de blues et de rock classique, et diaboliquement primaire, et de délivrer l'ensemble avec rapidité et une brutalité de routier pas content.

Un groupe d’australopithèques nourris au kangourou qui allait envoûter la planète avec des sortilèges aborigènes basiques, de ceux qui vous démangent l’épine dorsale.
L’idée y était, mais les individualités aussi, le combo faisait peur, mené par un Bon Scott plus grand que la vie, un grand gamin ex roadie et frondeur, capable de toutes les folies avec son ton reconnaissable de grand-mère en colère.
Les frères Young, deux écossais grand teints, touchés par la grâce du dieu de la six corde, violant sans fin leurs accords bluesy pour épauler le gaillard dans sa tâche.
Phil Rudd, batteur binaire et Georges Young, bassiste monolithique viennent parfaire à merveille la rythmique. AC/DC méritant parfaitement son surnom de groupe binaire et hormonal.

Et les chansons me direz vous ?

Je vous répondrait sans hésiter qu’elles sont très bonnes, la première « It’s a Long Way to the Top (If you Wanna Rock’n’Roll) » met en garde d’entrée le newbie tenté par une vie de pacha prétendument facile, des cornemuses déjantées rendant hommage au lieu de naissance des frères Young, à savoir les froides pleines d’Ecosse.
« Rock’n’Roll Singer » est du même acabit, un jeune homme chantant à tout crin son envie d’en découdre, malgré l’avis des autres.
Mais après l’amour du rock, quels sont les autres thèmes purement ACdéciens abordés ?
C’est simple le sexe avec « Can I Sit Next to Your Girl », le chanteur répandant en sous entendus graveleux aussi lourds qu’une nuit de Melbourne et « The Jack » ne raconte pas une belle partie de poker mais l’éventail des maladies vénériennes contractée par cet incorrigible Bon Scott, dans le lot on peut ajouter « She’s Got Balls » et « Little Lover » un cours de cabotinage amoureux en règle, Marivaux et Musset n’en aurait pas rougi.
Vous me direz qu’il manque un autre thème récurrent dans la mythologie de ce groupe, c'est-à-dire des odes à la puissance pure, animale et incontrôlable.
Le contrat est rempli avec « TNT » et « High Voltage » (la moindre des choses concernant un groupe portant comme étendard le nom courrant alternatif / courrant continu.

Votre maman vous disait petit de ne pas metttre les doigts dans la prise, quelques années plus tard, vous avez le eu courage d’y mettre les oreilles.
Résultat des courses : le cerveau brûlé transformé en confiture, vous dégoulinant par les oreilles.
Un grand sourire sur la tronche.

Depuis quand les accidents domestiques se vendent-ils en magasin ?

samedi 27 octobre 2007

Californication

Parfois, il faut, il faut se mouiller, aller contre le sens des vagues, envers et contre tout, ce que je vais faire dans ce billet.
Tel un Zola, défendant un Dreyfus dans les colonnes de l’Aurore, je me ferais ici l’avocat du coupable idéal.
Celui qui endosse toutes les critiques et accumule les tares, le bouc émissaire.

On lui prête un nom à la fois fourre tout et péjoratif : « le rock californien ».
Certes il a des défauts dans la longue liste : trop commercial, idiot, manque d’originalité, bas du front, creux et calculé, calibré par les maisons de disque.
Il est loin le temps où toute la côte ouest cassait la baraque avec les Dead Kennedys, les Flamin’ Groovies, les Avengers et Germs en tête.

Des bombinettes véritablement subversives.

Malgré un certain niveau de crétinerie, de rebelle attitude ridicule et franchement pitoyable (piques en gel cheveux, cravates en guise de ceinture, mêches roses, bracelets de force et clous à toute les sauces…) avec le recul on a pu observer certains bénéfices réellement culturels à écouter cette musique.

Comme disait de Gaulle, « il y a là un mal nécessaire ».

Ne voyons plus ces groupes comme des machines de guerres lucratives, mais comme des portes d’entrée et des ouvres boite à cerveaux (un des concept favori des Hippies) .
Parce que ça reste du rock, loin de moi l’idée d’être un corporatiste convaincu cultivant l’idée nulle qu’à part le rock, point de salut.

Les Green Day, Sum 41, Offspring, Blink182, Good Charlotte et consorts on fait l’objet de portes d’entrée, voyante, connues et facile à trouver car largement diffusées.
Des balises électriques dans un monde de Hip Hop (le premier achat musical de toute ma vie fut la BO rap de Taxi 1 lors d’un voyage familial en Andorre).
Cela ne m’excitait que moyennement mais mes amis écoutaient ça (sans verser dans le cliché label Banlieue 100 % pur jus) et je suivais de loin des conversations Fonky Family et NTM (ces derniers originaires d’environ 300 mètres du collège).

Enfin bref, la vague grunge était passée nous laissant l’image de grandes sœurs dépressives souffrant d’une dévotion christique flippante et d’un chagrin incontrôlable éprouvé pour un connard au nom imprononçable qui s’était flingué loin d’ici.

A l’heure des balbutiements de Napster, dénicher de vrais bon CDs de rock pur jus était difficile du fait du foisonnement de l’offre et du manque de connaissances basiques.
Imaginez faire ¾ d’heure de Bus et Metro, se faire racketter à moitié (malin la thune dans les chaussettes), acheter un CD en promo qui à l’air cool et se retrouver à la maison avec un live unplugged de Blues Explosion…Imaginez la détresse des kids qui préfèrent investir alors dans un achat sûr, une paire de roller de street (c’était la mode des Roces blancs).
Je connais très peu gens ayant découvert le rock quasiment seul, et ceux qui y sont parvenu ont pu y accéder par l’intermédiaire de ces mastodontes FM et de MTV.
Ils n’étaient pas seulement écoutés, par quelques uns mais par des hordes entières de gosses mutants qui n’aillaient pas tarder à devenir des skaters.
Cet entraînement collectif a aussi provoqué une certaine émulation dans la quête musicale partagée.

Puis on évoquait un mot inconnu jusqu’alors : Punk.

Comme si rien n’était arrivé ici et que l’on avait gommé de l’esprit des parents ces années fastes, alors trop occupés à bosser, divorcer et nous trouver une colonie de vacances.
Je vous le dis, je vous l’affirme, le rock californien a su démocratiser considérablement un style de musique alors oublié voire simplement ignoré, englouti par la soupe industrielle insipide générée par des premières années Popstars.

Chacun a trouvé son sésame pour un autre monde, le mien s’appelait alors Americana.

Et là, Christophe Colomb, c’était vous.

mercredi 24 octobre 2007

Les Undertones, un ton au dessus


Les choses n’étaient pas faciles dans l’Irlande de la fin des années 70, secouée par la guerre civile depuis plus d'un siècle, les factions opposées se battant allègrement à coups de glaviots, briques, bâtons, fusils et bombes interposées, sans parler de la dame de fer fermant les mines, usines et chantiers navals.
Un mur de la honte coupant en deux la ville de Belfast.

C’était la merde.

Pourtant de cette ville portuaire et industrieuse à l’avenir bouché va voir la naissance d’un des groupes les plus rafraîchissants au monde.

Preuve que sous l’acier et le béton, la vie suppure toujours.
Non, je ne parlerai de U2, mais des très injustement ignorés Undertones, et en particulier de leur premier album, le très justement nommé Teenage Kicks.
Cette banale bande d’adolescents conventionnels (une photo d’un joueur de Subbuteo va illustrer un de leurs premiers EP…) va exciter le royaume de sa très gracieuse majesté des années durant et ouvrir pour les intouchables Clash.
Mais pourquoi ?

Il suffit de se pencher sur leur album pour comprendre, on y retrouve une énergie juvénile simple, quasi innocente et gratuite, s’affranchissant avec exubérance de cet ennui mortel par l’intermédiaire de la voix du chanteur Feargal Sharkey.
Quelle organe, quel son indescriptible dont le grain se situe à mi chemin entre celui d’un castra énervé et d’un ado en pleine mue !

Les nombreuses chansons de ce copieux premier opus à la gouaille contagieuse cristallisent tous les thèmes classiques de l’adolescence sans exception, dans le désordre : Les jeunes filles que l’on veut serrer avec sa nouvelle bagnole « Girls Don’t Like It », la notion réactionnaire et commerciale de famille heureuse « Family Entertainment », être moche « Male Model », l’envie de partir « I Gotta Getta », le béguin pour une nouvelle venue dans le quartier « Teenage Kicks », la fille qui vous maltraite « Wrong Way », les mauvais garçons de votre quartier « Jump Boys », la joie de voir l’été et son lot de filles légèrement vêtues « Here Comes the Summer », le thon qui vous court après « Get Over You », celle qui vous plaque « Billy’s Third », le suicide « Jimmy Jimmy », les faux culs en général « True Confessions », la ratée du quartier « She’s a Run Around », le grand amour « I know a girl » …

Si vous avez la version bonus vous aurez aussi droit à d’autres lamentations amoureuses, et autres brûlots vitaminés, une fabuleuse ode hystérique aux barres Mars « Mars Bars » et pour finir en beauté, une reprise merveilleuse « Let’s Talk About Girls » des Chocolate Watch Band, icône du rock garage américain des 60s.

Les thèmes universels abordés, et la voix du chanteur ne sont pas évidemment pas les seules forces de cet album.

La magnificence urgente et incandescente du combo, sa sincérité désarmante, sa puissance d’attaque guitares doubles + batterie est remarquable.
Et puis ce son, dur, corrosif, agressif et granuleux, portant à merveille le message de l’instant.
Du jamais vu pour un tel groupe de gamins, surtout en Europe.
Même si l’ensemble est bien exécuté et la production est assez soignée pour un premier album de la bousculade 77-78 on trouve quelque chose de plus, comme une rémanence nostalgique toujours vivace, mélange de chaleur et d’électricité.

Quelque chose qui vous fait aller mieux, qui vous montre que l’on pouvait vivre et danser, entre une bombe de l’IRA et une émeute hebdomadaire.

Un truc qui vous montre que des choses restent possibles, qu’il ne faut jamais baisser les bras, juste traîner au pub avec ses amis et monter le son.

Ouais, encore et toujours.

jeudi 18 octobre 2007

Vos nouveaux amis, les Flamin' Groovies.



Chers amis, laissons tomber un temps les ruelles tristes et déshumanisées d’Angleterre et penchons nous sur une formation, bien plus avenante, drôle et joviale.
Les flamboyants flamin’ groovies.

Une bande de kids américains comme on en fait encore dans certains coins de la Californie, allumés et se foutant de tout.

Cette attitude nonchalante ne doit pourtant pas cacher la teneur exceptionnelle de leur culture musicale et de leur talent, comme aiment le pratiquer les fainéant et les loosers absolus.
L’uppercut dans le ventre (qui a un goût de Nirvana) que vous vous prendrez dès le premier morceau arrivera j’en suis sûr à vous en convaincre.
Ce groupe illustre parfaitement ce dilemme classique : amour absolu des anciens avec la figuration de généreuses reprises de standards américains comme (Louie Louie de Richard Petty, Carol de Chuck Berry…) et usage bottleneck (City lights) contre envie de bouleverser les conventions établies (High Flyin’Baby).
Ils vont pour ne pas céder à cette schizophrénie ouvrager des chansons aux bases rock traditionnelles, classiques et solides avec une énergie sauvage et un traitement franchement second degré.
On en a pour preuve les sémillants Scratch my Back, Doctor Boogie et Walkin’ the dog.
En plus de la prétention, mal considérée pendant la fin des 60’s de ne pas se prendre au serieux, les Flamin’ sont délibérément apolitiques, et donc ostracisés par les hippies eux même, qui les regardent comme un groupe de jeunes décérébrés passéistes réactionnaires.
Mais s’arrêter à ces considérations politico idéologiques serait réducteur vis-à-vis des Groovies.
Ce serait occulter un pan entier de la personnalité si attachante de ce groupe de banlieusards.
Leur sacro-sainte, caution et dans certains cas onction « garage ».
Cet adjectif si galvaudé, des fois appelé proto-punk, dont les sons sont volontairement (ou non) sales, enregistrés avec des moyens artisanaux trouve ici tout son sens.
Vous me direz alors quel est l’intérêt du garage ?

Bien, cette conception de la musique rejoint celle du punk, le fait de pratiquer la musique que l’on aime en toute liberté, le fait de ne pas être contraints par des prérogatives purement matérielles ou dogmatiques et de se concentrer sur ce que l’on aime vraiment.
Le fait de se créer une musique indépendante inféodée à rien, média libre d’une rébellion adolescente libre face à ce monde si dur (celui autour du garage) et aux escroqueries planantes des autres de votre âge qui ne comprennent pas.
C’est ça le garage, une sorte d’endroit utopique et protégé, où l’on peut cultiver en toute liberté sa particularité loin du regard des autres.

Un adjectif qui ne doit pas se confondre non pas avec de l’amateurisme ou de la pauvreté technique mais avec candeur, authenticité et franchise.
Et c’est ce qui saute aux oreilles à l’écoute de cet album, on est là, invité dans le garage ou la cave de cette bande de types.
Tout y est, enregistrement direct avec échos, larsen et grésillements, ces magnifiques imperfections qui donnent tout le charme légèrement désuet de cet album.
Un disque que l’on écoute sans prétention, comme on l’écouterait accoudé à un ampli de la salle, une bière à la main.

On verrait le panache Roy Loney: à l’œuvre, le gros Danny Mihn marteler ses peaux, Cyril Jordan et Tim Lynch planter de grosses échardes rockabilly-blues-country-rock dans la ligne de basse de George Alexander. Les grands Stones en étaient vert.
Recréer de vraies choses, des tranches d’émotions et de sueurs, sans fanfreluches.
Comme entre potes.

Je crois même que vous pouvez dire, oui que vous pouvez affirmer maintenant sans mentir que vous connaissez très bien un super groupe de rock indie.

« Mais Oui, je te jure, des amis de San Francisco que je connais bien… »

mardi 16 octobre 2007

WIRE, un groupe branché.



Derrière ce jeux de mot navrant aussi foireux que naze se cache quelque chose qui ressemble à de l'amour pour un concept, celui
d'un de ces groupes, aussi absolute beginners que novateurs: Wire.

Ces Anglais ne se sont pas contenter de rajouter une simple couche supplémentaire à la vague 77'.Ils vont la styliser, la remplir de consistence artistique et la pousser plus loin.

Ils ont tout défait, destructuré, ils ne savaient pas jouer, ni accorder une guitare...qu'à cela ne tienne, ils feront de leur son crade et épuré des morceaux aussi distants qu'engeôleurs.
La batterie martiale et appliqué de Richard Gotobed, les guitares acérées de Bruce Gilbert et la basse sérieuse de Graham Lewis (tous des noms de nobody anglais non?).
Le tout enregistré ensemble,à l'ancienne dans les conditions du live, loin de leur image de robots musiciens.

D'ailleurs de quoi parlent-elles ces chansons?

L'auditeur des années 2010 y verra des critiques et des invitations à la reflexion froides, lucides et étrangement actuelles.
"Reuteurs" du nom de la fameuse agence de presse trouve un curieux écho en la situation Birmane actuelle, "12XU" aborde l'homosexualité cachée, "Field Day for the Sunday" les délires des wannabes de tous poils poussés par la presse people, "Feeling Called Love" l'amour, ce grand gouffre d'inconnu et "Lowdown" le spleen anglais moderne.

Jamais le punk, si évolué soit-il n'avait autant intelectualisé la chose, le son simple et dépouillé est là, comme un parti pris dans tout le barouf ambiant.
Une spécification par la simplicité, la jacquette simplissime photo et gouache en témoigne.

Et son équivalent se retrouve chez un groupe mythique: encore et toujours le Velvet Underground (ecoutez "Mannequin" mmm ça sent le sweet Jane), d'ailleurs, quand la BBC s'attaque à l'analyse rock critic son premier sujet est, je vous le donne en mille: Which was the most important rock band of the century The Velvet Underground or Wire ?

Mais d'ailleurs, un petit bluesman catholique du Michigan du nom de Jack White semble avoir magnifiquement retenu la leçon.

Mais derrière la froideur du ton il y a la fureur et l'energie de la conviction, ces faits plaçant donc le chanteur Colin Newman à mi chemin entre un Ian Curtis et un Johnny Rotten.
Certains y on donc vu un concentré de ces années, le sorte de livre pour initié froid, gris, violent, coupant, inconfortable et anguleux, parfois mélodique à grands coups de choeurs, de lignes de basses savantes, et de discrets effets où tout était déjà écrit.
C'est une interprétation, mais on peut le voir, comme l'on vu ces anciens étudiants de Art school, comme une oeuvre d'art complète à part entière, un assemblage de chansons atypiques ( la plus courte dure 28 secondes) parfaitement réfléchie et construite où l'enchaînement des titres est crucial, et pas un empilement de titres à la volée.

L'homme qui marchera sur Mars contemplera les paysages rocailleux en fredonnant "Ex Lion Tamer", désolé pour David Bowie.

jeudi 11 octobre 2007

Le Punk et vous.




Oula mais je vous entends déjà, le peteux, le prétentieux, comme si « Nevermind » avait besoin d’être chroniqué, que l’on clame encore sa force subversive trente ans après et que l'on dise que ce putain de son aussi énorme que grandiloquent était génial.

Ben non, non, je ne ferais pas le détail méticuleux du mixage et des arrangements et autres joyesetées de ce genre.
Mais je vais vous dire combien cet album a changé ma, vie.
Mmm, le mot changé est trop fort, je n’ai pas changé d’idées, je ne me suis pas coupé les cheveux, ni même changé de pompes.
J’ai juste pris une claque et du bon temps, ou alors du bon temps et une claque, comme vous voudrez, le passage avant toute mise en perspective.

La première fois que je l’ai écouté c’était sur une bonne vieille cassette recouverte de poussière vintage.
Les cassettes qui grésillent, craquent et tremblotent dont le volume augment ou s’atténue au gré de la vieille bande magnétique usée.
La première chanson n’était pas commencée, j’étais déjà dans l’univers .
Une de mes théories est que l'on embrasse autant voire plus un groupe pour sont univers et son style que sa musique, bon c'est moins vrai quand on est mélomane.

J’avais déjà entendu parler de rebelles et de punks, mais les seuls que je côtoyaient étaient ceux fans d’Avril Lavigne (kilt roses et bracelets de force) et les seuls que je croisais étaient les punk à chien qui faisaient la manche dans le metro (keffieh et air sale).
Bref rien de très reluisant et excitant pour un gosse moyen.
Puis vous écoutez la musique, ce son de cathédrale gothique, de boucan à première écoute désordonné et libre, plus desespéré encore que celui des hippies trop timide, malingre, fallacieux et dégénéré après quelques années.
Passez outre les premiers poncifs collés à cette bande de morveux.
Puis on s’accoutume, on s’imbibe.
Vous prenez les messages avec des pincettes pour les interpréter et les actualiser, puis vous vous rendez compte que c’est ensuite une façon de penser, une esthétique.
C’était de la politique primaire, mais nos pauvres amis britanniques n’ont jamais pris de Bastille.
Ces quatre mômes vont prendre la leur à eux tout seuls : les charts anglais.
Et ils l’on payé à coups de lames de rasoir et pourtant ce n’étaient pas les premiers…
Ils ne voulaient pas qu’on les imite, qu’on les singe avec les même riffs et les mêmes protests songs remplies de slogans, souvent à la limite de la démago.
Juste des centaines d’autres groupes, plus originaux et libres les uns que les autres aussi sombres que romantiques.

Les Sex Pistols, un des groupes les plus sulfureux du monde, pères de ma maïeutique moderne inventée par Socrate, à grands coups d’apostrophes et de guitares.

Ce truc était en fait une bombe à retardement, une machine à fabriquer des hommes meilleurs que leurs pères, remuants, éveillés, critiques sarcastiques envers ce monde.
Les épingles à nourrice et la voix de chat de gouttière, n’étaient que des vecteurs, des signes de ralliement facilement repérables pour les moins malins et pour choquer le bourgeois.
Mais ce n’était pas important.

Jamais la violence arborée, stylisée (Mac Laren le vendeur de fringues) et revendiquée n’avait eu autant de recul et de réflexion créatrice derrière.
On a vu après coup bien sûr, quand les cendres avaient fini de refroidir, comme après une éruption volcanique terrible qu'avaient éclos des fleurs magnifiques.
Parmi celle-ci les Jam encore recouverte de rosée mod, les PIL aux couleurs chatoyantes, Joy Division fanée à peine éclose et autres Gang of four, couverte d’épines.
Qui sait que John Lydon était dans les premiers de sa classe au lycée de Kingsway ?
Le punk, finalement un truc d’intello.

mardi 9 octobre 2007

Une des chose la plus efficace que la Norvège ait produite depuis les vikings




Alors voilà, je voulais commencer par une review genre respects aux grands anciens, les racines du rock, les bases et tout ça, mais je ne suis pas prêt.


Allez, pour tout dire je vais l'avouer, je voulais chroniquer (terme que j'utilise avec tout le respect et l'humilité du jeune novice de Bruce Lee) le premier album du Velvet Underground.


Je me suis mis à l'écouter en continu et les mots ne me sont pas venus, on se sent faible devant une telle oeuvre, géniale par sa concision forcenée à la limite de l'autisme.


L'ombre du Lou planant au dessus vous...


Donc nous revoici un peu plus en famille, avec des bons gars du nord, des norvégiens de maintenant, le genre de type avec qui on peut se retrouver en colloc' erasmus, si, vous savez, affables et deconneurs après plusieurs pintes, enfin bref des bons gars au naturel sympa et genereux comme le montre la jacquette de leur 3 eme effort.


Puis après on met le CD dans la machine, et on écoute une avalanche de hard rock 70's genre Led Zeppelin ou encore Deep Purple, mais en plus mutin et plus sautillant, plus frais et résolument modernes, ne versant pas dans le revivalisme à deux euroballes, nul doute qu'ils ont été élevés aux Flamin' Groovies.


Ca commence avec "Burn a Hole in the Night" qui commence sur 30 secondes de big bazar free jazz flippant (Michel Fugain en moins) pour l'addict que je suis, passé ce cap la vraie sarabande commence les guitares tronçonneuses arrivent et la batterie s'emballe, vraiment péchus les bougres, les choeurs vous en convaincront.
La deuxième chanson est "It's Gonna Be Easy", au chant plus pop et plus mélodieux, limite naïf et aux saillies d'orgue joviales, met du baume au coeur "It's gonna be easy to get out of bed tomorrow...", argh le doux souvenir d'une fille qui a dansé avec vous !
La piste suivante "What a Day That Was" nous berce par une ballade du rock le plus classique racontant les tribulations d'un groupe de rock européen sur la route (des facécies Alice Coopiesques, une l'histoire d'arrestation pour ivresse sur la voie publique et de groupies) et je ne parle même pas du solo d'orgue à 2'53 digne de Steve Nieve ou de John Lord.
"Milk For Revolution" s'ouvre une ligne de batterie martiale, et creuse un ton plus punk plus appropriée pour une chanson de longs reproche.
A enfin, la basse est mise plus en avant à l'écoute de "Take It Home", une chanson de nostalgie enfantine et joyeuse portée par un piano déglingué.
Mais que ne doit-on au pub rock,quand on sait que ces gars ont écumé les bouges d'Oslo...
La chanson suivante est en fait un interlude experimental de 50 secondes de grandes giclées de Wah Wah et de fuzz (un timide hommage à Hendrix?).
Mon coup de coeur "Keep On Running" qui démarre à 3000 à l'heure avec un son "Hellacopterien" des solos stratosfériques défilent et ricochent sur la voute spatiale, ou dans le cerveau de ce pauvre type pris par sa vie moderne.
Oui Oui une chanson de voyage, avec "Drop The Anchor", humilié au lit par une fille, ce même mec pête les plombs et décide de partir, foutre les sacs de sport dans le coffre de la Mustang et de tailler la route vers l'Ouest et la soleil couchant.
La 9 eme piste "CountingDown Your Dreams" est placée sous le signe du réconfort et des bons moments passés entre amis, dans cette baraque où on se sent bien et il ne peut rien vous arriver. Les choeurs de la fin pouvent vous en persuader, j'en suis sûr.
"Big Buck" (aka Gros Dollar) est une fable idéaliste wah-watée et piquée d'orgue toute droite surgie de 1973.
La Norvège a parfois des goûts d'Alabama, comme le prouve "Evil Man" dont les partie de piano et guitares semblent empruntée à du Lynyrd Skynyrd et où le chorus de fin interminable est purement jouissif.
La dernière chanson " There's No Other place" semble être une rémanence du deuxième album des catos salsa vraiment ressemblante à la chanson "Deadbeat".
Allez faire un tour sur leur Myspace pour vous en convaincre et découvrir ce groupe encore injustement méconnu sous nos contrées .

Quand je vous dis que la Scandinavie est un vivier d'artistes formidables, et la Norvège un pays Magnifique!