lundi 31 décembre 2007

Psycho Killers, New York city and other casual stuff

Désolé de retomber dans la new wave, mais je ne peux pas m’en empêcher, je suis dans ma période alors, vous pauvres lecteurs martyrisés, vous allez devoir en faire les frais.

On va causer aujourd’hui des Talking Heads, ça ne vous dit pas grand chose n’est-ce pas ?


Un groupe chelou et limite fadasse vous dites?
Oui, je m’en doutais, et bien figurez vous que la réponse est non, essayez de figurer mentalement leur son en imaginant un Elvis Costello new yorkais gentil mâtiné de pop.

Un Elvis sorti d’Art School, pour le côté reflechi, métissé, tout aussi intelligent que l’original, limite intello, on écoutera pour s’en convaincre les claviers transcendantaux de « The Book I Read », l’histoire d’un type obsédé et obnubilé par son bouquin qui le fait voyager, quand d’habitude, ce sont les filles qui bénéficient d’un tel traitement créatif.
Image de premiers de la classe dont ils se moquent eux même sur un fond de percussions caribéennes « Uh-Oh, Love Comes to Town ».

La pochette de l’album est d’ailleurs le fruit d’un effort graphique osé de Byrne, le chanteur, celui de laisser la place à la musique ou plutôt comment réussir à rentabiliser sa licence office word 3.1.

Il va sans dire qu’avec leurs habits bien propres et leurs raies sages sur les coté, les Talking Heads se démarquent clairement des autres combos new yorkais cru 77.

Point de punk, très peu de saturation, une rythmique simple, maîtrisée, mixée en retrait lui conférant un aspect timide, accompagnés des lignes de basses mutines et imaginatives de Tina Weymouth des petites touches funky et disco pour égayer l’ensemble et ponctuer ces chansons, autant de petites vignettes de vie.

Vignette de l’ado crasse porté à bout de bras par ses parents avant de se tailler « Pulled Me Up » où nos amis s’énervent un peu et accélèrent le tempo à base de guitares scintillantes et de petits riffs funk saugrenus.
Funk et basses disco que l’on retrouve sur « Who Is It ? » un interlude à mon avis purement conceptuel, minimaliste au niveau du songwriting (la totalité du texte est dans le titre).
Est aussi traité le moment sacré où chacun a découvert la musique « New Feeling ».
Au milieu de celles-ci, au détour d’une strophe sont cachés de petits piques seconds degrés acerbes et grinçants comme l’illustre « Don't Worry About the Government » où est parodiée une pub immobilière version jeune cadre dynamique sincère et ébahi période Carter (un peu nos jeunes giscardistes à nous quoi).
On retrouve une bonne dose de cynisme et d’égoïsme sur « No Compassion », chanson lancinante où le businessman américain de base se plaint des impôts trop lourds et des problèmes des pauvres dont il se contrefiche sur ce ton « soyez radin ça fous fera du bien ».

On est ébahi du début à la fin de l’album par la performance vocale charismatique de David Byrne, par son ton de voix de grand malade et sa diction de forcené sous xanax tour à tour dérangeante, douce, mélodieuse (le béa « Happy Day », qui n’a rien à voir avec la fameuse série) voire carrément flippante, encore plus comme des thèmes comme la folie sont explorés, comme sur l’excellent single « Psycho Killer » (et ses quelques paroles en français s’il vous plaît !).

D’ailleurs vous aimeriez savoir d’où vient ce nom de groupe saugrenu, hein ?

Et bien je suis trop bon car je vais vous le dire, c’est en lisant un stupide magazine TV dans leur local de Rhode Island que le groupe dégotte cette expression, désignant les hommes troncs du JT restant stoïques face aux dures réalités du monde et s’effaçant devant le contenu.
Ah oui que ça fait du bien un peu de réfléchi et de consistant de temps en temps, de signifiant/signifié, d’être un intellectuel le temps de l’écoute d’un album.

Attention, Talking Heads : 77 bientôt au programme de d’éducation nationale, ce disque rend intelligent.

lundi 17 décembre 2007

Rock and roll in your daily life (part 2)

Do you know what this means ?
If, you don't, just go check here and there.
Your life will taste better, i guarantee.
Poets write odes about seas, clouds, forests, and genius retards about high fat chocolate candies.
It's exactly what rock and roll is about.

dimanche 16 décembre 2007

Noël approche, les lutins ressortent

J’ai longtemps pensé, sans même les avoir écouté que les Pixies étaient une chimère entretenue par les trentenaires de Menilmontant un peu indé sur les bords.

L’âge aidant, j’ai fini par comprendre ce que ces gens avaient de si génial.

On pensait en cette fin des années 80 que le rock était définitivement mort, enterré dans les cendres froides du punk, devenu une caricature de lui-même, la new wave passée.

On attendait des gens, il devait se passer quelque chose, quelque part, le grunge n’était pas encore là, le heavy metal et le hard rock ne bouleversaient vraiment que les bikers moustachus et les teenagers en mal de rébellion.
MTV diffusait ses premières émissions estampillées d’un logo fluo.
Une fois de plus, une bande d’étudiants appliqués (on se souvient des Wire et des Gang of Four) vont redonner le goût de vivre aux amateurs de saturation sonique.

Cette guitare distordue et blessante, ces paroles de malade mental et cette noirceur étalée était déjà l’apanage de la scène alternative américaine de l’époque (Sonic Youth, Hüsker Dü) mais jamais aucun groupe ne l’a autant poussé dans un registre plus pop comme les Pixies (lutins dans le texte).
Doolittle est le troisième album du groupe, celui de l’entrée dans des premiers charts européens.

La première chanson de l’album « Debaser » concentré d’énergie, scandée par le gros Black Francis avec une voix rauque de malade mental illuminé ivre d’action.
En remettant en perspective l’œuvre des Pixies on s’aperçoit que cet effort est délibérément pop avec des mélodies plus accrocheuses, touillées à grands coups de guitares punk décharnées et surf à la fois (Joey Santiago, intéressant guitariste). Les chœurs diaphanes de la très cool et très douée Kim Deal et ses lignes de basses ingénieuses y sont aussi pour quelque chose. On écoutera pour s’en convaincre le très plaisant et original « Here Comes your Man » (personellement j’y vois un hommage au Velvet).

Mais ne nous y trompons pas, Doolittle est bien le petit almanach des perversions et horreurs modernes, la basse et la guitare oppressante de « Dead » illustrent parfaitement la rythmique Pixienne, faite de couplets calmes et contenus et refrains débridés complètement dingues, un autre bon exemple, plus noir celui-ci est « Tame ».

Comment ne pas citer, et je pèse mes mots, le monumental, l’atlantique au sens grec du terme « Wave of Mutilation » où Francis le noir vous dévoile en un murmure de confession nocturne son projet de fuite sans retour : « Je fais mes adieux, je jette ma voiture dans l’océan, vous penserez que je suis mort, mais je naviguerais sur une vague de mutilation, vague de mutilation… ». Une saison en enfer, ni plus ni moins.
On enchaîne avec une mention spéciale sur le chorus pété par Kim Deal sur « I Bleed ».

Les obsessions mystiques du gros poète s’expriment avec brio sur la balade violonée, très justement intitulée « Monkey Gone to Heaven ».
L’amour aussi trouve sa place dans cet effort avec un morceau un peu convenu « La La Love You » mais toujours agréable où tous les membres du combo vous déclarent tour à tour leur flamme.
Pour le côté excentrique du sentiment on s’intéressera à « Hey », chanson au titre proverbial mainte fois reprises où il est question d’amour et de prostituées.

Bien que plutôt froids et sombres, les bostoniens sombrent par moments dans un rock aux accents latinos style Clash période London Calling - Sandinista - Clash Black Market, « Mr Grieves » aux mélodies mexicaines, « Crackity Jones » chantée en Spanglish (c’est aussi le cas de « No. 13 Baby ») et soutenue par un rythmique à tout casser (mention spéciale à l’endurante batterie de David Lovering).
On continue dans le coté western avec « Silver », que l’on jugerais échappée d’un disque de Morricone.
L’album se termine par « Gouge Away », la chanson préférée de Black Francis pour l’anecdote, je ne suis pas d’accord avec lui mais vous vous en foutez un peu hein ?

samedi 8 décembre 2007

Rock and Roll in your daily life (part 1)

Yeah i know, it's an easy one, but it's the first to inaugurate a new category of posts.
Like the title shows it beautifully, it will illustrate very commons facts in life, dealing indirectly with some Rock and Roll references.
And by the way, i love the idea of being AC/DC wired at home, what at name...those Aussies are awesome !

Hard Rock mark II : Full Throttle

Don’t you think that this blog is turning into a punk/new wave arty joke?

Where is the good old rock and roll and stuff? The one which hurts, and fears no danger?
Jeeze, it’s a definition that suits perfectly to a legend, the first creators of Metal ever.

The magnificent Deep Purple.

A UFO among all the stoners of the 70’s, the kind of hippies didn’t really like, and the young first skaters used to adore.

They didn’t learn much of The Jimi Hendrix’s lessons, but they understood one only simple thing, turning on their amps, and playing fast,0 one level over hell, the hard rock outer space.

Put the CD in the machine, listen the very first track of the album, the intro and the devil multi voice gently coming out of the grave and exploding in a cymbal wreck, a hundred miles per second.
This guy really loves his car, the best of the entire motorised world, the “Highway Star”.
That rock and roll anthem will be nothing without some hard but classical keyboards cathedrals.

At the drums, Ian Paice, a fatso but one of the fastest and heaviest drummers of the century, (listen to the fists second on “Pictures of Home”), a job magnificently done without any overdub takes.
Nowadays, some drummers like him would never make surface, at the time, some sonic space was fully accorded and left to the drummer, most of the fans loved a rock band only because of a drummer, now, out of the drumming intelligentsia, you’ll never heard two kids at recess arguing about which band has the best drummer, Avril lavigne or Good Charlotte?

I don’t even have to mention that this album was recorded live, showing a demoniac coherence and unity of this band, all set and fastly jamming on the same tempo!
Speaking about the recording of this hard rock masterpiece, did you know that the recording of this album was pretty unusual?
When hard rocker used to rent a mansion or a Scottish manor to record an album all winter long, the Deep had their scene at the Montreux casino burned to the ground, they borrowed the Rolling Stones mobile record plant and theirs engineers and recorded the entire album in one week in their hotel room.

Saying that the Deep was only a band of hard rock metal workers, is untrue or half false.

When the warriors are tired, the rhythm calms down and a poppier song tone appears “Never Before”, a hurt young man, totally knock down by a woman for the first time, it is in a certain way, their own version of “Help”.

I told you guys, so familiar and so special at the time, one of my “it’s a pretty good band” main criteria.

And you known, I won’t even insult your rock knowledge speaking about “Smoke on the Water”, heard in too many commercials and awful movies.
Try to listen it completely, like if it was the very first time…kicks ass, I’m really sorry to use such a poor vocabulary, but sometimes, things have to be said clearly.
Did some of you guys have ever heard about rock and roll science fiction, Bowie in his Diamond Dogs period, Hawkwind and its idea of future?
Well, the Deep’ are giving us their very special idea of it, a very common and realistic one, where some average space truckers drive around the solar system, stopping at each planet obsessed with booze and party.
Being a nasty trucker cruising around Mars and Venus never seemed so cool.

Did you know that before giving in the pure hard rock’ n’ roll madness, Deep Purle was a weird medieval folk combo, writings love songs and odes to brave knights?
One of this kind of old school remains is “When a Blind Man Cries”, a cool Hendrix’s style slow rock piece, featuring cloudy keyboards solos and some laid back solos (try to imagine a mix Between Hey Joe and one of their main hit, a cover of “Hush”).

Anyway who cares about that?

Just turn the volume up and bang your hairy head.

dimanche 2 décembre 2007

Céline Dion est morte, vive les Breastfeeders

Certains « grands penseurs et autres intellectuels en vogue » voient hors de France les dernières frontières de la langue française, eh bien en écoutant le dernier album des Breastfeeders on tombe pour une fois d’accord avec eux.

Nos amis de Montréal se mettent un point d’honneur à faire vivre le rock’n’roll nord américain et, belle province oblige, en bon français.

Fini, le lourd ennui et le ton obséquieux avec lesquels on accorde trop souvent la langue française en musique. Spéciale dédicace à mes anciens profs de français.
Enfin, des mots de Molière son mâchouillés et crachés avec indifférence à l’auditeur médusé.
Ben ouais on parle français simplement, comme le chante Luc Brien avec sa voix d’adolescent en colère « Chanson pour destinée», jamais en retard d’une révolte ordinaire ni d’un cri de victime de l’amour (« Qui a Deux Femmes » au solo ahurissant et « Tu n’est pas mon Chien »).

Un ton qui contraste admirablement avec la voix délicieusement sexy et sixties de Suzie Mc LeLove.
On écoutera pour preuve « Funny Funiculaire », « Pas Sans Saveur » chansons légères ou une femme à la vertu incertaine vous entraîne dans un tourbillon de fête et de couleurs et vous défie de la suivre, pourriez-vous le faire ?
Que de fraîcheur, revigorante comme une gorgée de sirop d’érable !

On retiendra aussi le batteur Freddie Fourteen, admirable d’audace et de courage sur ses breaks incroyables sonnants comme une volée de bois vert sur les fesses (« Viens Avec Moi » min 0 : 40’).

Ces chansons jouées à toute allure et portées un triple attaque de guitares dures et rageuses genre punk fifties soutenus par une basse vicieuse on valu à ces drôles de zigues une solide réputation de bêtes de scène remuant sans vergogne le moindre espace mise à leur disposition, comme par exemple durant le très connu et respecté festival américain SXSW (on trouvera un témoignage de leur coolitude absolue ici).
La plume acide de nos cousins d’outre atlantique écorchent la cruelle réalité actuelle où on les retrouve dansant entre une voiture piégée et un discours de politicien véreux « Tout Va Pour le Mieux Dans le Pire des Mondes » et critiquant les médias tout puissants « Le Roi est Nu ».

L’énervement et l’excitation n’est pas le seul trait de caractère des Breastfeeders, se dégage aussi de leurs compositions une saveur rétro, nostalgique et surannée.

On citera comme exemple « Et j’Apprendrais que c’est l’Hiver », une histoire de rupture difficile et de fuite pour oublier, « Où Allez Vous si Vite ? » ou Suzie décrit la vie qui passe et son lot de questions avec le brio d’une Nancy Sinatra québécoise, sans oublier la cornemuse mélancolique de « Septembre Sous la Pluie ».
Car ces esthètes cultivent l’art de la métaphore et de l’ellipse, insufflant une dimension à la fois mystérieuse et onirique à leur second album.
Et avouez-le, faut en avoir une belle paire pour que l’instrument fétiche de l’un des songwriters soit… le tambourin qu’il manie avec une dextérité exemplaire et une energie démentielle (sans parler de son habit de scène, une sorte de boléro en fourrure lui donnant un air de diablotin infernal).

On pourra répondre, avec notre mine impertinente à Voltaire que des arpents de neige qui produisent des groupes et des albums comme ça, on en voudrait bien plus.