dimanche 28 octobre 2007

Made in Oz'

Rien n’allait plus, les choses devenaient pourries, aux Etats Unis Elvis n’était plus qu’un bourrelet géant, se gavant de ice cream cloîtré dans son Amérique fantasmée.
En Europe, les destroyers hard rock regardaient grandir avec satisfaction leurs derniers enfants, Genesis en tête, aussi balourds et ennuyeux qu’eux.
La forme avait pris le dessus sur le fond, les pros et se complaisaient dans la fioriture inutile et dans la facilité. D’où le salut pouvait-il venir dans cet occident boursouflé ?
Les New York Dolls hantaient encore les caves new yorkaises, les Stooges zonaient encore dans un Michigan quasi indifférent.

Il ne restait qu’une île du bout du monde, encore saine, poussiéreuse et brûlée par le soleil, peuplée de rustres fêtards, d’immigrés écossais et de bushmen prêts à tout.
Cinq d’entre eux allaient sortir du lot.
Leur but était simple : remettre au goût du jour les penchants fondamentaux naturels des hommes à savoir la musique, la boisson frelatée et la luxure
Le tout en remettant à l’honneur les premiers éléments qui avaient fait les beaux jour des Stones à savoir un retour aux racines avec un mélange de blues et de rock classique, et diaboliquement primaire, et de délivrer l'ensemble avec rapidité et une brutalité de routier pas content.

Un groupe d’australopithèques nourris au kangourou qui allait envoûter la planète avec des sortilèges aborigènes basiques, de ceux qui vous démangent l’épine dorsale.
L’idée y était, mais les individualités aussi, le combo faisait peur, mené par un Bon Scott plus grand que la vie, un grand gamin ex roadie et frondeur, capable de toutes les folies avec son ton reconnaissable de grand-mère en colère.
Les frères Young, deux écossais grand teints, touchés par la grâce du dieu de la six corde, violant sans fin leurs accords bluesy pour épauler le gaillard dans sa tâche.
Phil Rudd, batteur binaire et Georges Young, bassiste monolithique viennent parfaire à merveille la rythmique. AC/DC méritant parfaitement son surnom de groupe binaire et hormonal.

Et les chansons me direz vous ?

Je vous répondrait sans hésiter qu’elles sont très bonnes, la première « It’s a Long Way to the Top (If you Wanna Rock’n’Roll) » met en garde d’entrée le newbie tenté par une vie de pacha prétendument facile, des cornemuses déjantées rendant hommage au lieu de naissance des frères Young, à savoir les froides pleines d’Ecosse.
« Rock’n’Roll Singer » est du même acabit, un jeune homme chantant à tout crin son envie d’en découdre, malgré l’avis des autres.
Mais après l’amour du rock, quels sont les autres thèmes purement ACdéciens abordés ?
C’est simple le sexe avec « Can I Sit Next to Your Girl », le chanteur répandant en sous entendus graveleux aussi lourds qu’une nuit de Melbourne et « The Jack » ne raconte pas une belle partie de poker mais l’éventail des maladies vénériennes contractée par cet incorrigible Bon Scott, dans le lot on peut ajouter « She’s Got Balls » et « Little Lover » un cours de cabotinage amoureux en règle, Marivaux et Musset n’en aurait pas rougi.
Vous me direz qu’il manque un autre thème récurrent dans la mythologie de ce groupe, c'est-à-dire des odes à la puissance pure, animale et incontrôlable.
Le contrat est rempli avec « TNT » et « High Voltage » (la moindre des choses concernant un groupe portant comme étendard le nom courrant alternatif / courrant continu.

Votre maman vous disait petit de ne pas metttre les doigts dans la prise, quelques années plus tard, vous avez le eu courage d’y mettre les oreilles.
Résultat des courses : le cerveau brûlé transformé en confiture, vous dégoulinant par les oreilles.
Un grand sourire sur la tronche.

Depuis quand les accidents domestiques se vendent-ils en magasin ?

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