mercredi 13 janvier 2010

Le rock français sur boite vocale (part 2)

Alors que je rêvassait benoitement sur un escalator du RER, accoudé à une courroie de caoutchouc collante, mon regard perdu dans le vide, quelque part entre les catégories "mattage passif " et "to do list" a eu l'impudence de tomber sur ça:

Je ne voulais absolument pas tomber dans dénigrement à la petite semaine ou le LOL poster, mais la quand même...
Sérieusement les mecs, vous êtes Indochine. Vous battez le pavé médiatique musical français depuis les années 80 (avec de bonnes périodes de creux, certes).
Toutes les adolescentes goth-punk-rebelle-clous-larmes de sang de Paris, proche banlieue et Province ont des posters de vous dans votre chambre.
La bande passante réunie de tous les skyblogs qui vous sont consacrés nourriront plusieurs générations d'ingénieurs télécom et leur famille étendue, et vous vendez encore des albums.

Bref, ON CONNAIT VOS TRONCHES LES MECS !!! Pas la peine de nous infliger ça. Sérieux, le shooting avec Mondino, vous êtes surs ? Ben merci de confirmer ma théorie déjà fort ancienne: le rock hexagonal grand public est mort avec Téléphone. Pas convaincus, sceptiques ? Alors mes amis, que pensez vous de ça :

La fameuse pochette de l'album "Crache Ton Venin" sorti en 1979 chez Pathé Marconi EMI. Une pochette qui, une fois le plastique retiré donnait ça :

Roooh, mais comme c'est bizarre ! Je vous le donne en mille, le nom du photographe auteur du forfait est... Jean Baptiste Mondino. Troublant n'est-ce pas ?Oui, je suis d'accord.
Alors de deux choses l'une : soit Mondino est en panne d'inspiration et est devenu une crapule qui recycle ses idées vieilles de trente ans, soit un des groupe les plus sexuellement ambigu de France est en cruel manque d'inspiration.

C'est quand même dommage, surtout quand une maison de disque (aussi en crise soit-elle) et un tourneur (qui se gave) est derrière ton groupe, avec un budget pub avoisinant le budget du ministère de la défense suisse.

Quand tu peux faire du carpet bombing et ainsi repeindre la jungle urbaine à ta fantaisie en payant un magnat des médias fortuné excentrique et son armée de bonshommes fluos, tu fais autre chose qu'une resucée de la fin des 70s.
Des armées de graphistes et artistes en herbes crèveraient pour te pondre des dessins colorés et des designs complétement fous et revolutionnaires à même de rompre la morosité du quotidien.
Puis par là, attirer le regard de ta cible, ou celui des autres connards blasés comme moi qui tirent la tronche. Ça s'appelle "le touchpoint".

Je parle ne même pas de toute la génération qui a connu, écouté et acheté du Téléphone et qui n'est pas dupe une seule seconde de la supercherie. Dommage pour une dépense de plusieurs centaines de milliers d'euros. Pour preuve quelques verbatims de proches amis :

"It's, hum...How do you say it in french...du gachis"

-Mick Jagger-

"Ah-ha-ha. Ever get the feeling you've been cheated?"

-Johnny Rotten-

On pourra juste dire que dans ce post, le plus dur aura été seulement de ne pas porter de jugement de valeur musical. Bonsoir à tous.

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