mercredi 12 mars 2008

Guys, Chicks ...whatever

Oh et puis j’en ai marre de me barrer à gauche et à droite dans mes chroniques, New York, Londres, Los Angeles, Oslo, que des adresse pour bobos branchouilles et ce, dans une démarche de déplacement à outrance pas éco citoyenne pour deux sous.

Oui, restons entre nous, au chaud, dans le moins glamour, le réaliste, allez, le premier rade du coin.

Disons Montreuil sous Bois, à coté, à peine une zone 2 RATP.

Sévissent dans cette ville bigarrée, chamarrée et un peu tristoune de banlieue Est de la région parisienne les derniers adorateurs du Glam’ (non, pas Paris glam’ la charmante émission de mode de France 3 île de France, présentée par le très pornstachu Emmanuel de Brantes).
Plus précisément de glam Punk, cultivant leur look androgyne et leur maquillage outrancier à la manière des excellents New York Dolls.
Ajoutons à leurs influences les inévitables icones glam comme Marc Bolan et David Bowie, les plus récents Queen (pour le style sur scène), en n’oubliant pas de parsemer le tout de disco et de funk.

Cet assortiment de mutants répond au nom de Fancy, groupe sympa et remuant, franco-marocain- sud américain et polonais (une vraie pub Benetton) à qui l’on pardonne de ne pas avoir de batteur fixe (un gars de Marne la Vallée en ce moment, respect les mecs, on dirait que la Eastern connection marche ces temps cis).

La première chose ébouriffante à l’écoute de l’album est la voix de simili castra Beegeesante du chanteur Jessie Chaton, qui donne tout en mode « bigger than life ».
La section cordes et rythmique (oulàlà mode victoires de la musique classique) nette et économe est quand à elle composée de Mom, Ramon et Antoine le batteur.
Autant dire que ce combo ne cache pas ses prétentions en nommant sont premier album avec un titre sobrimissime : « Kings of the world ».

Cet album est un véritable carrousel d’influences et de style musicaux.

Le plus représenté est le rock pur, d’ailleurs le disque commence sur le très énervé «To Stir Someone Like You », lourd de reproches, vous emmenant droit dans le mur à toute vitesse.
Le très carré « Inside Of You » est un régal de charleston martyrisée, matinée de chœurs, on serrera les poings en à chaque « LOUD ! » éructé par Jessie.
L’hystérie reprend aux premières secondes de « We Stay Here », véritable Everest de bassiste, un Ten Years After de la quatre corde.
Le quotidien est dépeint parfaitement par ces rockers de la France d’en bas avec « Morning », contant les matins difficiles et pluvieux de la capitale.
Là aussi la ligne de basse du début est à croquer, vite agrémentée par quelques notes de piano, et une guitare killeuse, le duo guitare- clavinova fonctionnant tout à fait.
Le kitsch et décalé « 17 (Wollmar Yxkullsgatan) » (wtf ?) traite de cette période bénie qu’est l’adolescence et de la quantité de questions qu’elle entraîne.
Les handclaps furieux de « You Never Know » mènent à paroxysme de colère.
Colère qui se calme parfois pour distiller des hymnes pop rock pailletés et sucrés, portés par des chœurs innocents « Xiomara ».
Le fuzzy et la disto max ont leurs 3 minutes de gloire sur « King Of The World » où un millefeuille de voix vous entraîne loin, plus loin que la majorité des rockers hexagonaux qui se contentent de pasticher une vague attitude seulement à base de vitesse et de gel (hey mec, tente la tecktonik, c’est dans tes cordes).

Le rock n’est pas le seul style présent dans cette rafraîchissante boite de pandore, « Dressed To Kill », ses riffs funky et sa rythmique limite disco brouillent les pistes de belle manière.
Cadence qui nous fait naturelle dériver vers des frontières pop funky éthérées avec « U.V.N.I » la basse langoureuse et les claviers ressuscitent la nostalgie des 70s fantasmées que la majorité d’entre nous n’ont pas connu.
La basse nonchalante et groovy de “What's Your Name Again?” s'obstine marche sur les plates bandes des regrettés Jacksons five.

Et en plus ils font la première partie de la tournée mondiale des dernières coqueluches du buzz planétaire répondant au nom de Justice.

Que voulez vous de plus ? Des notes d’album signées Jean d’Ormesson ?

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