mercredi 29 décembre 2010

Quatre anglais en K-Way

Pas évident d’écrire à son aise ces derniers temps, et je m’en excuse auprès de vous, rares lecteurs de ce vague radeau moribond. Les putes, l'excès de chair et mon skyblog passion consacré à la Wehrmarcht m'ont considérabl Le boulot qui me prend pas mal de temps, les projets à coté, le permis de conduire, et toutes ces choses prenantes m’ont tenue éloigné de vous. On va donc parler de choses compliquées, difficiles, de combat véritables combats quotidiens à mener.

Les choses n’étaient pas simples non plus pour les rockers anglais du début des nineties. Il en fallait une bonne dose de courage pour tenter de se mesurer à 40 ans de passif local à la fois génial et révéré. Il en fallait des louchées de sueur pour tenter de damer le pion à Oasis, un rival aussi stupide qu’encombrant par sa verve démoniaque et elle aussi toute british.
Cerise sur le gâteau, le mal être, dernier refuge des désespérés venait d’être tiré des cendres encore tièdes de Joy Division par une bande d’américains aussi chevelus et crasseux que géniaux : Nirvana.

Damon Albarn savait que son petit groupe devait la jouer fine et que Blur devait frapper fort une bonne fois pour toute : un album et dedans un hit qui devait conquérir l’Angleterre toute entière de pubs en stades, de school shuttles en tube stations. Ces quatre jeunes devaient opérer le grand syncrétisme, la grande synthèse pour fédérer et enfin exploser. Pour reconquérir les juke-boxes de leur Essex natal et aller chatouiller ceux de Manchester en mettant au passage les tempétueux frères Gallagher à l’amende.
Les dosages sont simples : une base de Velvet Underground mais livrée comme si les Kinks auraient repris du Iggy Pop. Ajouter à cela un accent à la David Bowie, des harmonies vocales piquées aux Beatles et vous obtenez « Blur » l’offensive rock la plus marquante de 1997.

On entame l’ouvrage fort avec le hit N°1 de l’album « Beetlebum » et son riff mélancolique et paresseux, aussi flou que le groupe-lui-même. Soudain, après une minute d’écoute, la pépite arrive, ces grands couplets d’harmonies vocales volées aux Beatles eux-mêmes qui disparaissent avant de revenir, fugace, comme le souvenir de votre premier baiser. 
Doux et amère comme le souvenir de cette peau devenue inaccessible à jamais. 
La nostalgie à portée du jeune urbain encapsulée dans une seule chanson. Le clou est enfoncé plus loin avec « Song 2 » qui est avant tout une super chanson rock avant (aïe) d’être entonnée en soirée par une bande de bourrés (malaise) bas de plafond. La fuzz est de sortie, Albarn et Coxon sont allés la piquer dans la tombe de Bolan avant de la poser sur une batterie aussi musclée qu’entêtante.
« Country Sad Ballad Man » prend le contrepied total de cette énergie et livre une ballade folk piquante et distordue ponctuée de grandes échardes de guitares et de petits effets sonores électroniques croquignolets.
Bizarrement, l’énergie pure reprend sur « M.O.R » comme si le groupe ne pouvait se retenir de jouer piano. Une montée de guitare et de batterie bâtissant un punctum de pression relâchée comme une catapulte projetant le son dans une mer de fuzz et de charleys à laquelle Dinosaur Jr ou The Jesus and Mary Chain nous avait déjà bien habitué avant que nos amis se noient dedans.

La chanson suivante est bien plus relax. Il s’agit d’une petite fresquette si réaliste qu’elle sera officiellement prise comme hymne de la Britpop. L’auditeur attentif saura se passer de ce genre de considération et il appréciera « On Your Own » pour ses chœurs et ses voix en canon répondant les unes aux autres. 
Décidément, les Beatles ont bel et bien fait des émules. « Theme From Retro » est une expérimentation un peu flippante que l’on croirait tout droit tirée d’un Luna Park abandonnée de Blackpool. Ces orgamonds entêtants évoquent une salle de jeux hantée par une horde de clowns morts (on pourra les entendre distinctement à la fin de la chanson). Si le rétro badant était visé, c’est bel et bien réussi.
La chanson suivant est chère au cœur de votre serviteur, car elle a constitué ma porte d’entrée à cet album (en savoir plus sur cette théorie fumeuse ici). Cette petite mélodie croisant guitare sèche et électrique, est la parfaite chronique de la dépression quotidienne. Rarement ces moments de fin de soirée ont été mieux évoqués.
Le morceau suivant fait lui aussi partie de la série d’expérimentations entamées par le groupe sur ce disque. « Death of a Party » raconte très bien cette minute où la musique s’éteint pour laisser les convives éparpillés dans l’appartement sombrer dans un sommeil comateux. Cet orgue tremblant c’est la radio qui grésille encore, ce robinet qui goutte, cette fille éméchée et poisseuse de whisky coca qui vous ronfle dessus.

Le combo renoue pile après avec une énergie folle sur « Chinese Bombs » où la fuzz hurle encore et résonne comme l’écho d’un réacteur de Mig rugissant  dans une passe de l’Himalaya avant de blaster un monastère tibétain.
Le rythme ralentit pour laisser la rythmique de Alex James et Dave Rowntree prendre le contrôle à grands coups de ride fainéante et de basse groovy qui, a vrai dire,  nous perd un peu en route. C’était  « I’m Just a Killer for your love ».  
La chanson venant juste après est « Look Inside America » et autant dire que le groupe reprend du poil grâce à l’excellent songwriting de Damon Albarn qui dépeint avec simplicité la vie ennuyeuse et pétrie d’obligations d’une tournée américaine. Un point de vue rare sortant de la trilogie dope-alcool-déconne (voire filles). Le tout porté par une mélodie et des arrangements des plus classieux.
Le son n’en cesse plus de monter et de durcir. Les guitares et claviers se décomplexent sur le remuant « Movin’On ».
L’album se clôt sur un interlude expérimental de plus « Essex Dogs ». Une piste laissant une fois de plus libre cours aux méditations mélancoliques et leur lot de souvenirs confus.

C’était donc cela Blur. Un opus alternant pistes courtes et nerveuses de power pop-rock terminales et de longues plages d’expérimentations sonores.
C’est cela que Blur a réussi à accomplir par sa musique. Remettre vitesse et énergie au centre de l’équation, se défaire des oripeaux inutiles tout en montant le son encore un peu plus. Quelque chose capable de vous faire danser. Verglas ou non.

dimanche 3 octobre 2010

De l'autre coté de la grande muraille

Il y a des endroits où jouer de la guitare en chantant ce que l’on pense est dangereux.
Dans ce genre de pays, chanter des textes sortant du politiquement correct ne vous mènera qu’à une chose : faire parvenir à vos parents par lettre recommandée une facture de 20 yuans. Une somme correspondant au prix (taxes comprises) de la balle de 9mm parabellum logée dans votre nuque par les soins d’un fonctionnaire pénitentiaire.
Avec les compliments du comité central du parti communiste de Chine populaire.

Les Carsick Cars (un nom qui est un paradoxe en soi) prennent ce risque et se font discrets dans les médias francophones. Peut-être parce que les textes chantés, sont incompréhensibles à moins de posséder de solides notions de Mandarin. Un désavantage pour une culture qui a toujours dans son cœur placé les mots avant la musique. Mais une partie de la beauté du travail des Carsick Cars se trouve ici. Elle nous pousse à nous rappeler l’époque candide et bénie où l’on ne comprenait rien aux paroles affligeantes des Beatles (au moins pour le début de leur carrière, avouez-le).

La visite Pékinoise commence avec « Zhi Yuan De Ren - 志愿的人». Le morceau démarre comme une Geely hors d’âge. L’arbre à came frappe sur la basse et la seconde s’enclenche, ce vent, c’est celui qui siffle par les fenêtres entrouvertes et vous balaye les cheveux. Zhang Shouwang vous parle de sa ville et vous raconte ces grands immeubles et ces jeunes qui fument des cigarettes à la sortie de l’école en vous dévisageant.
Après cette mise en bouche très américaine, cloches et carillons reviennent. Les palais d’or de l’Asie éternelle entrouvrent leurs portes, renfermant leur lot de secrets et d’horreurs sur Zhang et Li Quing (la sorcière  des cloches, oui ce n’est pas un homme). Sur « Gun - 棍 »  ce n’est pas l’opium de Pou Yi le dernier empereur que l’on fume, mais bien de la coke dangereuse que les jeunes sniffent sur des tables en bois rouge laquée. C’est la descente, cette grande plage noise, c’est la peur, qui borde cette lente descente aux enfers.

La chanson suivante  «Zhong Nan Hai 中南海 » est le hit de cet album. La basse semble rouler comme celle des débuts de Joy Division et la guitare gratouille un petit riff que l’on jurerait piqué à Sonic Youth. On dérivera ensuite dans une plage de noise et de reverb complètement maitrisée est ahurissante de finesse et d’harmonies. Cet éther sonique vous laisse abasourdi après avoir dégoupillé vous-même la grenade chinoise. La mélodie revient ensuite et se reforme alors qu’ encore hébété, vous vous relevez des pavés de la place Tiananmen le visage collant de sang pour vous relancer en courant  vers ce Zhong nan hai, cette partie de la cité interdite d’où dirige le tout puissant parti.
Le ton s’apaise et s’allège sur le titre suivant sur «Hou Dao - 厚道 ». Les musiciens cabotinent, la basse s’arrondie et Zhang se relâche, se permettant des vocalises alors inédites sur cet album. On est bien là, à siroter notre Tsing Tao sous les grands platanes des quartiers résidentiels.

« Xiong Mao - 熊猫 » est une chanson comme on les aime. Une voix trainante, celle de Zhang, qui sonne nostalgique er rêveuse, comme absente. Li chante dernière les nappes de guitares, comme les deux Kims l’on fait en leur temps (Gordon et Deal). La section rythmique complétée par Lei Weisi fonctionne superbement bien.
Pour preuve, le véritable wall of sound hallucinant et vertigineux présent sur la piste suivante. On ne sait plus si l’on écoute les enfants des amours des Ramones, de Jesus and Mary Chain et de Dinosaur Jr ou juste une resucée punk minimaliste des Who, mais une chose est certaine « Guang Chang - 广场 » met le son chinois sur la carte du rock mondial. Ces vagues, ce rythme alterné de batterie est proprement incroyable. Puis la voix de Zhang, plaintive et cassée, qui sonne comme celle d'un Viêt-Cong blessé pris dans les barbelés de l’ambassade américaine le soir de l’offensive du Têt… Cette complainte, cette voix trainante et écorchée, est aussi moche que touchante.

La batterie de Li ouvre « Re Shen - 热身 » un des morceaux chantés en anglais sur l’album. Une chanson sur des gens qui ne se parlent pas, qui s’ignorent et ne disent rien. Sur l’inhumanité de la fourmilière. Cette analyse se poursuit sur un deuxième pendant le la réflexion  « He Sheng - 和声 ». Tous ces gens qui marchent dans le rue, leurs rêvent se perdant dans le fracas des machines sur lesquelles ils travaillent à longueur de Journée. La seule fuite possible, la seule issue face à cette routine, c’est de devenir, à l’instar de Johnny un rock and roll hero. Il faudra attendre faire nos adieux à nos amis pékinois sur « Hui Shou - 回授 » au tempo ralenti et à l’ambiance éthérée et aux sonorités de cordes chinoises. On est triste de partir, à contrecœur. Les valises bourrées de faux polos Lacostes et les tympans pleins de ce son de transistor écrasé. Cette bouillie de puce électronique agressive, aigue et rugueuse qui est celle de la ville, qui est la notre.

C’est cela Carsick Cars, des jeunes qui aiment et qui souffrent, à mille lieux des pluies de roses et des lendemains qui chantent. C’est le quotidien au cœur d’une ville de béton tentaculaire, ceinturée par 7 périphériques, au soleil masqué par des nuages de pollution marrons et aspergée par des pluies acides qui ravagent jusqu’à votre selle de vélo.

Loin de la masse impersonnelle et silencieuse, des jeunes mènent le changement et rompent avec le masque de cire d’une société forcenée de travail et cosmopolite s’étirant de Pékin à Canton. Loin de la clinquante image d’une génération ambitieuse, avide et sans morale ni scrupules.

C’est ce tour de force que les Carsick Cars sont en passe de réaliser : nous faire embrasser la beauté et la fragilité des multitudes.

mercredi 1 septembre 2010

La presse Rock à l'heure du digital, lettre ouverte à Rock & Folk

Pour une fois, je pense faire un billet utile. Ecrire quelque chose d’éducatif, structurant et si possible un peu humble, comme un prof du collège de France. Ce serait agréable. Les gens resteraient là, à m’écouter déblatérer ma prose dans un luxe de style et d’intelligence. Cependant non, je ne vais pas le faire comme cela, mais avec un ton agressif et maladroit, en espérant dire toutefois quelque chose d'utile. C’est un peu le deal entre nous non ?
Vous me donnez un peu de temps d’audience (qui me donnera l’impression de combler le vide de ma vie) contre l’impression d’un enrichissement éphémère (qui vous fera sourire un peu, si possible).
Mais ce n’est pas la question d’aujourd’hui alors reprenons, et disons ces choses utiles.

Je me suis plongé, à l’instar de quelque uns d’entre vous dans le grand dossier central de l’édition d’aout de Rock & Folk.
Et bien j’ai été surpris, par une publication qui devrait être ni plus ni moins la NRF de la musique pop en France (je n’ai pas dit de la musique française). Tout d’abord une super couverture, annonçant d’alléchantes spéculations sur le retour éventuel de noir désir. Force est de constater que le lecteur sera déçu, car il devra se coltiner les divagations de quelques oncles Paul. Qui savent bien faire ce que l’on attend de l’oncle Paul, c’est à dire raconter de belles histoires. Ce qui n’est pas gênant en soi, car tout le monde aime les belles histoires.

Mais non, car l’accroche est mensongère (Un peu comme un autre numéro précédant titrant « Jack White tacle la concurrence », tout ça pour s’entendre dire au détour d’une question un truc de ce genre « Beaucoup de gens enregistrent avec des ordis actuellement, et bien moi désolé les mecs, je préfère l'analogique [...] »).
Le résultat est le suivant : huit belles pages traitant du rock français, de cette grande obsession du grand retour. De l’être providentiel.
Un sentiment très français depuis Jeanne d’Arc et De Gaulle. Une sorte d’apparition post messianique de 4 types à même de faire se remuer tout un pays à l’unisson. Et bien sûr pas un semblant de réponse, ni sur Noir Desir, ni sur le rock français en général.
On a bien un petit moment sur le Do It Yourself un peu intéressant ou personne n’avoue qu’il aurait pu faire mieux, et puis quelques lignes croustillantes en forme d’aveux « Aucun rock critic ici n’a vu venir Phoenix ». Tout cela peu être encore défendu avec un peu d’argumentation et bien amené avec quelques pirouettes.
Mais là ou le bat blesse, c’est quand nos sages nous parlent d’internet. Ces respectables, ces puissants, ces musiciens, ces immortels évaluent les succès « au nombre de connexions internet ». Mais sans dire de quoi l’on parle, de visiteurs uniques (ce qui est le plus probable), de pages vues, etc… malgré un petit moment de bravoure sur le nombre d’écoutes, de téléchargements et le business modèle de Radiohead. Au détour de ces quelques lignes, le visage hideux de la vérité apparait, amenant avec lui son funeste cortège de désillusion.
Ces rockers respectables sont des notables. Des gens qui se retrouvent dans le 17eme en écoutant des vinyles sur des grandes enceintes JBL aux basses bien rondes, sirotant lentement leur verre de brandy. Attention, je ne blâme pas leur situation, on peu être riche et être intéressant, agréable, bien apprécier la musique et bien en parler.

Je blâme leur âge, ou peut être plus leur manque d’ouverture d’esprit. A traiter le web comme la dernière roue du carrosse, on perd le sens des réalités. On perd de vue le fait que les jeunes lecteurs sont des kids sans un rond qui téléchargent toute leur musique, roulent en mp3, échangent des titres et donnent leurs avis sur des albums obscurs et des textes apocryphes (à l’image de ce modeste blog), le tout sans compter leurs heures ni leurs efforts.
C’est quand même dommage, car le temps passant ce magazine vient à manquer sérieusement de slip. Les Ungemuth, Farkas et autres sont bons, mais sacré bon sang... Quand on me parle d’un live qui tue je veux des références Youtube, des notes de bas de page qui me redirigent vers les blogs spécialistes et les revues online qu’ils ont pompé.
Je veux que les journalistes livetwitt le Hellfest comme Alex Hervaud. Je veux une plateforme de blog brandée comme le magazine (à l’images des blogs Le Monde ou Libé) qui tiennent la route. Je veux voir des making of. Je veux voir des débats, enflammés en vidéo. A l’heure actuelle, les politiques et les économistes qui se jettent leurs notes à la tronche sont dix fois plus excitants. Je me souviens d’ailleurs d’un premier essai, le punk press club qui n’était pas mal en soi, qui amorçait un truc super  intéressant.

Et puis depuis, rien, silence radio sur le site, qui est d’ailleurs une sacrée bouse. Je suis sur qu’ils ont des rédacteurs plein de bonne volonté qui pourraient bénévolement lâcher un billet ou deux par mois. J’adorerais le faire si j’en avais le talent. Mais les Inrocks et Technikart s’en sortent et des milliers de blogs rocks pullulent et nous sommes loin de tous les connaitre. Je veux une page de ce mag consacrés aux sites et blogs du mois, chroniqués comme des albums, indiquant leurs sujets de prédilection, etc.
Je veux des reprises des meilleurs articles thématiques du web comme le fait Owni. Je veux des articles sur l’avenir de la musique payante et gratuite comme on peut en lire dans Wired. Je veux un comparatif des meilleures plateformes de streaming musicales légales, Deezer, Spotify, Grooveshark et toute la clique. Je veux que vous parliez de choses neuves, de trucs pratiques, qui donnent envie d’ouvrir son blog, de lâcher des playlists. Je ne veux pas baver sur la Triumph ou la Vespa que ne n’aurais jamais.
Je veux que l’on me parle de Pandora et des raisons pour lesquelles c’est rideau en France. Je veux de l’utile. Je veux des critiques croisées à la Pitchfork. Je veux que l’on m’en donne pour mon argent. Je veux que vous fassiez votre boulot comme en 2010. Pour que je puisse vivre ma passion, comme en 2010, comme j’espère la vivre en 2020, un verre de brandy et un iPad en main. Un peu d'allant que diable !

Merci à ceux qui ont ce roboratif article lu jusqu’ici. Et a très bientôt.

samedi 7 août 2010

Le bal des sorcières



L’été est là. Et vous le savez, l’été c’est l’ennui. La mort moite et fumante, dont la torpeur humide et collante s’exhale par tous les pores de votre peau. Accablé par la chaleur, il ne reste rien à faire, que vous soyez au travail ou au chômage, vous le savez.
Vos clients, vos patrons sont partis ou sont sur le point de le faire. C’est un moment douloureux pour tous. Personne ne se soucie plus de rien. Rome ou Berlin en feu devaient être remplis de ça, de gens qui s’en foutaient.
Il n’y a plus personne pour se soucier de quiconque.
A l’heure qui l’est on se soucie d’expedia.com, de lastminute.com, de hertz.com, de voyagessncf.com.
Autant d’institutions aux cases à cocher et aux montants à remplir qui vous insultent à chaque fois qu’ils sont prononcés.
Alors on va faire comme tout le monde et s’en foutre. Mais attention, avec élégance, avec détachement et distinction, et s’enfermer dans un délire musical dangereux.

On mettra autant de ferveur à écouter ce disque que les autres en mettent dans le choix de leurs horaires de trains et de ferry. On se recueillera devant le tourne-disque tout comme ils le feront devant la machine Selecta de l’aire d’autoroute du Loup (à 40 km de Valence environ). On choisira avec cet album avec minutie, comme un billet d’avion. Sauf que là, le décalage horaire, se comptera en bpm, l’excédent bagage en décibels et la taxe aéroportuaire en watts.
C’est drôle, car je suis justement tombé sur un album à vous faire préférer le ciel noir de vinyle à celui bleu de beaucoup de destinations.

Les Warlocks sont un groupe atypique. C’est la formation de Bobby Hecksher qui chante et gratouille la sèche après avoir passé quelques temps au sein du Brian Jonestown Massacre. Autant dire qu'il figure en bonne place dans l'aristocratie rock indé californienne.
Bien sur hautement influencé par Anton Newcombe, le leader s'entoure d'un noyau solide (JC Rees : guitare, Ryan McBride: guitare, Bob Mustachio [!!!] : batterie) et d'autres acolytes de passage.
19 personnes sont déjà passées dans les rangs du groupe cultivant un son (et un mangement) assez similaire à celui du BJM, bien qu'un peu plus noise et mélancolique. Une sorte de croisement entre les Jesus and Mary Chain et les Dandy Warhols saupoudré par un Velvet Underground ésotériquo-new age.
Si vous n’avez pas décroché après ce pot pourri foireux, le mal est fait, vous allez adorer ce groupe.

Le bal s’ouvre d’ailleurs sur un couinement de scie à métaux, orgie de reverb et de saturation dont va s’extraire peu à peu quelque chose ressemblant à un beat de batterie et une  mélodie de guitare aussi déglinguée que ses auteurs. Oui, « Jam Of The Witches » est bien un bœuf déjanté, le sabbat d’une bande de sorcières balais electriques en bandoulière. 14 minutes sombres et instrumentales qui sonnent comme des lament le prélude à une odyssée nocturne.
Les shamans sonnent le gong et posent la transe, le tambour lent et les guitares l’installent dans une ambiance aérienne et éthérée et transparente. On se retrouve transporté dans la « House Of Glass » un songe confortable, quelque par autour du feu, à demi endormi dans l’herbe sèche. Cette petite voix vous rappelle qu’il n’y a que vous, l’immensité du ciel et les étoiles et que tout va très bien comme ça.
Le « Skull Death Drum Jam » porte bien son nom. Oui, je l’affirme car on peu compter sur les doigts d’une main les groupes signés osant débuter leurs morceaux par des plages de batteries pures de plus d’une minute sont rare. Même si cet interlude tribal installe une petite atmosphère, on aurait bien voulu une petite voix sur cette disto buzzante, histoire de combler le vide percer dans notre espace limbique.
La piste suivante, « Whip Of Mercy » revient sur des variations plus classiques et plus régulières. Cette petite voix, sa batterie caressée par des pinceaux rappelleront des choses aux amateurs du Brian Jonestown Massacre et d’Elliot Smith. Et dieu sait qu’il y en a dans la salle. La petite mélodie de voix a tout ce qu’il faut pour réconforter les cow girls parmi vous. Mais tout ceci n’est rien. Non, strictement rien vis-à-vis du frisson que l’on ressentira à l’écoute du morceau suivant. Celui-ci est une sorte de caresse hallucinée. Une de celles qui partent des tréfonds de la nuit pour vous accrocher à votre plafond au milieu d’un rêve. « Song For Nico » est ni plus ni moi qu’une des plus belles chansons d’amour écrites durant la fin des années 2000. Rien que ça. Non seulement l’aspect musical de la chanson et proprement imparable (les accords d’Heroin du Velvet, mixés avec une livraison vocale digne d’Anton A. Newcombe et des plages soniques sonnant comme du Jesus et Mary Chain). On saura aussi apprécier un songwriting aussi percutant que minimaliste :

“Roses are so red
They make me want to sleep on the floor with you.
Is it okay to taste the salt and wake up on a Saturday?
I think it is.
I know it is."

Se pourrait-il que ce diable de Bobby Hecksher parvienneà reprendre le dessus ?

La confirmation nous en est donnée sur « Left And Right Of The Moon ». Rien que le rythme de batterie et de basse augurent tout d’un excellent morceau. Vient ensuite la voix de ce satané Bobby. Ce maudit qui a vendu son âme au diable. Hantant les rues à la recherche de sa dulcinée dans la nuit, il n’a d’autre choix que d’errer sous la lune laiteuse et insolente. Le solo pathétique et malingre sonne de ses cordes usées dans le vide. Décidément, cet album est celui d’un ouest fantomatique.
 « Motorcycle », la chanson suivante est encore un grand jam instrumental planant totalement maitrisé étirant ses guitares de tout leur long. C’est un retour sur terre en douceur, à la cadence des pistons qui cognent et du métal qui brûle
L’ultime chanson est le réveil «Heavy Bomber/Laser Beam » est un live. Le temps du rêve est fini, le son se dégrade. Le fantasme de la perfection disparait dans les derniers échos du songe que la foule impie ose déchirer à coup de murmures et d’éclat de rires.

Ça y est, c’est le retour sur terre, et l’on a du mal à y croire. On se retrouve dans son lit et le réveil matin nous rappelle qu’une nouvelle journée commence. Mais qu’elle était bien cette nuit bleue pétrole. Une couleur logée au plus profond de crâne, que tous les ciels et les mers du globes auront à vous envier pour longtemps.

Bonnes vacances.

samedi 24 juillet 2010

Manhood lesson

Some of you are maybe familiar with Jean Claude my school driving monitor, here is a nice piece of today’s lesson I'd like to share with you:


-Nick, why the fuck are you always stuck in second gear? Do you see this fucking sign? It says 50 km per hour, not 35 Okay?
-It’s a speed limit, I can drive under 50.
-Oh here it is, mister smart ass, I’m gonna cry. Now come on, speed this shit up. Do you know Steeve Mc Queen? Do you know Superman? That’s the kind of man I want you to be on the road.
Now try to be that man. Why wouldn’t you be such a man?
-I’ll try sir.
-Don’t call me sir, you can call me Jean Claude, I’m your pal, it’s been what, forty hours we’ve been driving together. I would have already banged the shit out of you if you’d been a girl. But now, considering the way that you drive I’m starting to wonder. Do you have a pair of balls?
-Uh yeah
-I hope so, because if you keep on driving this slow, I’ll chop yours off, put them in an ice bucket and give it to a charity like “Balls for all” if you know what I mean. You gotta be proud of it.
-Ok
-Great, now show me your balls.
-…
-Come on grab your balls!
-Like this (me grabing my crotch while driving).
-Yeah now say it “I’m a man!”
-I’m a man.
-Shit no you faggot, louder.
-I’m a man !
-Fuck yeah, do you smoke?
-No
-Oh shit, it’s exactly what it’s all about. Come on, have one.
-I’m driving.
-So pull over, right here.
-What?
-Pull the fuck over now, that’s an order, that’s an exercise. Do it.
-OK, here we are. 
-Come one, have one. Here’s a light.
-I feel like my head is spinning.
-Don’t you feel more relaxed?
-Hum, kinda.
-That’s what the deal is all about. Now drive fucking fast.
-Like this?
*Motor roaring*
-Yeah man! Don’t you feel so free and so happy you could die and still don’t give a shit?
-Yes, but someone wants to cross the road.
-Oh? That girl? She’s ugly anyway, don’t let her pass.
-Ok.
-Well, end of the lesson; let’s go back to the school.
-Right on
-Ok, now I’m gonna give you some homework.
-What?.
-Yes, what day is it, Friday or Saturday?
-Saturday.
-Perfect. Here is your homework: find a geaorgeous girl and do yourself a favor. Bang the shit out of her, and never call her again. Next week, you’ll tell me if your balls are working. Thats all I want to know as far as I’m concerned. I’m worried about you man.
-Ok, have a nice week end.
-Thanks, you too buddy.

vendredi 25 juin 2010

Les chansons incontournables [pourraves] de la fête de la musique

Un petit classement des quelques tubes à mon sens les plus repris que vous avez fatalement déjà entendu un 21 Juin au soir dans les rues encombrées. Cette digression est basée sur une idée originale de mon boss qui est d'ailleurs un lecteur occasionel de ce misérable weblog, qu'il soit ici remercié pour m'avoir consciemment laisser opérer ce ripp off honteux.




Où ? Dans le parc municipal, assis en rond

Accessoire obligatoire : Un Djumbe ou un bâton magique au cas où un jongleur de rue ivre mette en cause votre habilité naturelle aux sports artistiques

Cette chanson est à la musique ce que Bayrou est à la politique. A mi chemin entre Reggae et Pop Rock, on ne se mouille pas. Assez militante pour attirer les élèves de sciences humaines en sarouel et assez rassurante pour faire oublier vos dreadlocks à une assistante DRH en galère.

« Knocking On Heaven’s Door » (Bob Dylan)

Où ? Devant une sortie de garage

Accessoire obligatoire : jean slim gris et t shirt décolleté en V. Une paire de bottillons en daim est un plus.

Ce sont les tous premiers accords plaqués par un baby rocker à sa naissance. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est facile à faire, et que le petit trémolo de voix émue peut décider à lui seul si vous choperez ou non ce soir. Autant mal le beugler dans la rue au cas où passerait une Plasticine.

« Smells Like Teen Spirit » (Nirvana)

Où ? Devant leur garage des parents

Accessoire obligatoire : cheveux gras et chemise à carreaux, jean troué.

Parce que jamais rage adolescente n’avait jamais été mieux évoquée en musique. Cette chanson est l’exutoire de rêve pour une bande de post grunge que leurs parents ont laissé à eux même pour apprécier un concert de musique Baroque à la Sainte Chapelle. Partez de préférence avant que leurs amis à BMX ne soient saouls à la bière.

« La Foule » (Edith Piaf)

Où ? devant un troquet PMU

Accessoire obligatoire : être pied nus

Cette interprétation libre hurlée sur une sono mal réglée est bien souvent le fruit du hasard. Deux typologies d’interprètes se la disputent : Gisèle, le pilier de comptoir, chauffée à blanc après quelques ballons de rouge et les vivas de ses camarades de zinc ou une pseudo Camille arty et peinturlurée ponctuant sa prestation de cris, de claquement de langue et autres bruitages corporels inusités.


“Smoke On The Water” (Deep Purple)

Où ? Sur la scène municipale de la MJC

Accessoire obligatoire : cheveux gras, T shirt Opeth et des instruments Squier (et oui, budget limité)

Rock is not dead ! Ces jeunes chevelus sont là pour vous le prouver puissance 10 000. Privés de Hellfest à cause de tarifs prohibitifs, ils comptent bien transformer la scène municipale de Vaires Sur Marne en communion Heavy Metal orgiaque. Le tout sous le regard dépité de Love Mary & the Jeanne, la formation de Ska Festive locale assurant le prochain set.

« Memories » (David Guetta)

Où ? Dans les transports en communs, de préférence blastée via haut parleur de portable

Accessoire obligatoire : téléphone portable, bouteille de Sminorff Ice

Les putafranges sont de sortie !  :) Elles aussi kif tro grav la zik lol !!! ;) Et comptent bien le prouver en allumant pendant la soirée quelques groupes de racailles agressives. Autant commencer par un de leurs lieux de prédilection, c'est-à-dire les  transports publics. Effet lâchage de 06 et de garet’ci garanti !

« Le Diner » (Bénabar)

Où ? Devant un bar à vin – bibliothèque labélisé commerce équitable

Accessoire obligatoire : un vélib, une chemise bien coupée et une paire de lunette pour madame

Qu’on se le dise Les trentenaires n’ont pas vieilli. Même après une journée passé en conf calls, en courses de Velib’ endiablées et après en week end riche en brocantes et autre marchés éco citoyens, des tablées entières sont prêtes à reprendre à tue tête tous les classique de Bénabar. La sauterie prendra fin lorsque les enfants seront fatigués et les hôtes à cours de cubitainer de côtes de Provence bio.

« La Femme Chocolat » (Olivia Ruiz)

Où ? Un angle de rue entre le café du commerce et la Pharmacie Brugier

Accessoire obligatoire : Un chapeau trouvé dans une poubelle et un corsage à fleurs

Les petites artistes en devenir comptent bien célébrer dignement le plus long jour de l’année. Elles installent leur petit clavinova sur un tapis persan et joueront jusqu’à ce que leurs cheveux soient en bataille et que leurs petits ongles vernis transpirent dans leur bottent en plastique. Barrez vous avant que les gitans locaux improvisent de grands solos de violon electriques.

« Bulletproof » (La Roux)

Où ? Entendue à une fenêtre d’un appartement trop bien pour vous.

Accessoire obligatoire : un t shirt à tendance graphisante et un hoodie à couleur vive.

C’est ben connu, chez les 24h party people, c’est la fête de la musique toute l’année. On ne se bornera donc pas à sortir mais on optera pour un brunch musical en se trémoussant sur une resucée 2010 de David Bowie. 

Allez, à toute les amis pour une nouvelle review d'album rock nulle et non avenue.





mercredi 9 juin 2010

L'armée des tocards

Comme si l’on était tous parfaits. Comme si nous étions tous autre chose que des Karl Lagerfeld et des Lady Gaga de salon. On a tous déjà eu ce sentiment, d’être fondamentalement mauvais.
Oui, vous vous souvenez, au collège et au lycée, ce prof qui pensait que vous n’obtiendrez jamais la moyenne demandée en math…
Et bien des fois, la nature humaine se révolte, et l'on travaille d'arrachepied pour leur prouver à tous qu’ils avaient tort, et que pour une fois, une seule et unique fois que l’on valait mieux que ça.On décrochait un onze sur vingt (ou mieux pour les plus motivés) et on avait, par ces quelques traits tracés sur une copie littéralement craché au visage du responsable de nos souffrances.
Si vous avez déjà ressenti ce genre de sentiment, vous  partagerez ma passion pour les petits, les habituellement médiocres qui ont sué sang et eau une seule fois pour toute. Le tout pour une petite place au top 50 et voir leurs piles de 45 Tours fraichement pressés  fondre comme neige au soleil, avant de disparaitre définitivement dans l’anonymat.
Oui ces gens pour qui j’éprouve une passion particulière sont les « One Hit Wonders » ou «merveilles d’un titre» en français.
Ils fourmillent dans de magnifiques compilations qui comptent des quantités insolentes de gemmes et de pépites cachées.
Les compilations Nuggets, Children of Nuggets ou alors, la quantité chavirante des Pebbles disponibles sur Internet via d’excellents labels pourront vous en convaincre.
Mais vous n’aurez pas toujours besoin de courir après ces merveilles publiées avec amour sur des labels indépendants.
Car parfois des miracles ont lieu, car oui, ce genre d’accidents industriels musicaux arrivent.
Il arrive en effet que de temps en temps des Majors désireuses de rentabiliser leur fond de catalogue pressent les meilleurs hits et faces B de leurs gloires inconnues en petites quantités.
Elles empaquètent le tout sous une Jacquette aussi mensongère que putassière et cèdent cette compilation a bas prix afin de faire vite partir les stocks.
L’affaire est vite oubliée par les protagonistes eux mêmes, l’actualité étant rapidement accaparée par la sortie d’une merde grand public infâme, mais un peu plus rentable pour la boite.
Ces merveilles de bacs à solde oubliées comblent maintenant les mélomanes que nous sommes, bénissant les directeurs artistiques ou les chefs de produits de ces grandes maisons de disque pour avoir été si connaisseurs, ou  inconscients. C’est le cas pour la bien nommée « Burning Sounds! 20 power pop killer cuts ! »
On ne rentrera pas ici dans les détails biographiques des divers groupes venus de tous horizons Garage, Punk, Rock et Pop présents sur cette compile.
Cependant le fait marquant pour l’auditeur est qu’un un trait commun les unit tous : l’amour d’une musique aussi flamboyante que rythmée, donnant aux prestations des diverses formations une touchante unité.

Dès le titre d'entrée, on aura compris le ton aigre doux de la compilation avec "Shake Some Action" un titre tardif des héros Californiens du Rock Garage à savoir les Flamin' Groovies. Cette longue complainte posée sur des entrelacs amers de guitares tristes, et déjà nostalgiques d'un temps qu'elles ont crût à peine voire passer.
Le tube suivant est une cathédrale de pop rock Kitsch totalement improbable portant le nom proverbial "Overnight Sensation (Hit  Record)" implorant les dieux du succès dans une magnifique supplique. Imaginez vous mélanger du Elvis Presley (pour la voix) , du Beach Boys (pour les harmonies vocales), du Elton John (pour le piano)  et du Queen (pour la prestance et les guitares) le tout dans un élan glam anglais. Le pont proprement hallucinant à 3'00 suffira à vous convaincre du génie ignoré des Raspberries.
L'étrange patchwork  que constitue ce disque continue avec un groupe de Pub Rock, Brinsley Schwarz, notoirement connu pour avoir pillé Crosby, Stills, Nash and Young et Grateful Dead.
Les traces de ses influences dans "The Ugly Things" ne sont pas si évidentes du tout, et la tristesse et la mélancolie du groupe n'ont pas vieilli.  La chanson suivante "SubRosa Subway" dont seul le titre à quelque chose à nous offrir ne restera pas éternellement dans les mémoire, comme le groupe qui l'a produit : Klatuu.
Un groupe qui pour la petite histoire a été vu comme les Beatles de 1976. Une petite hype qui n'a pas empêcher leur unique album d'être un four, la vague pré punk et ses descendant ayant déjà tout emporté.
La création du groupe des anglais The Babys est nettement plus convaincante. "If You've Got The Time" dont les solos ardents sont tout droit tirés des Nuggets et une conviction stupide digne d'un David Lee Roth gonflé aux stéroïdes anabolisants emplissant l'effort d'un souffle épique.
Le groupe suivant, et (oui cher lecteur nous n'égrainons ici qu'une simple liste de damnés du rock, alignés contre le mur de la fatalité attendant le geste du bras d'un commandant de peloton Salvadorien moustachu et suant).
The Boyfriends, au nom aussi magnifiquement cul-cul que bravache produisent quand à eux un surprenant mélange de rock sentimental énergique émaillé de claviers qui pourraient être tout droit sortis des rêves de Steve Nieve. "I'm In Love Today" est un vrai petit bijou de rock pop au sens noble du terme.
"Starry Eyes", une chanson de The Records ressemble fort à un titre de Eddie and the Hot Rods. Encore bourré de références sentimentales amères et tristes, d'histoire de ruptures, de souffrances et de haines passionnées complétement contenues.
Celle ci ayant la simple prétention d'envoyer l'auditeur droit dans le mur et sans autre forme de procès.
La formation suivante, une des plus intéressante de l'album car menée par Glen  Matlock, bassiste original des Sex Pistols et fan inconditionnel des Beatles.
Ce dernier ayant été chassé pour cette même raison du groupe qu'il avait contribué pour une grande part à fonder (et oui, c'est sa basse que l'on entend sur plusieurs pistes de "Never Mind the Bollocks"), le tout pour être remplacé par ce petit junkie sans talent ni envergure de Sid Vicious. "Burning Sounds" est le titre éponyme de cette compilation, délivré pas la formation punk que représente les Rich Kids. Tous les ingrédients sont ici au rendez vous: guitares dures et écorchées, riff simpliste batteries sans concessions et morceaux de bravoure (le "Burn !" à 2'08 et le solo qui s'en suit dans un écho de reverb dégoulinante de volts).
Le groupe suivant, The Knack, un groupe de pop de la région de Los Angeles, solidement nourri d'influences sixties (des cœurs de Beatles, et une guitare empruntée aux Kinks aussi mutine que sautillante).
Il ne faut toutefois pas nous laisser berner par la bonhommie de la mélodie et sa livraison emprunte de fraicheur dégourdie. C'est bien de tourments que l'amour dont l'on parle ici (et oui, encore) et de fort belle manière. Je mets personnellement au défi tout mâle hétérosexuel normalement constitué  (même votre serviteur)  de ne pas se reconnaître dans "That's What The Little Girls Do" et  les imprécations empruntes de doutes et d'hésitations adolescentes qu'elle délivre.
La prochaine chanson est une création somme toute originale des Barracudas, ceci pour la simple raison que c'est une des seuls chansons issue de la vague néo Surf des années 80. [What the fuck people?].
Néanmoins on ne pourra que louer cet effort, débutant par une introduction sonore livrant avec un  brio dramatique une gravité et une solennité toute maritime (ressac et cris de mouette à l'appui). "His Last Summer" raconte de décès de Ricky, surfeur de son état et frère de vague. Son dernier été, à la recherche de la vague parfaite et du tube de trop. Les refrains entrainants sauront vous convaincre qu'un "surfing suicide" est un concept possible, viable et tout à fait crédible. On passera vite sur "Long Lonely Nights" dont les claviers 80s et les trompettes ont fort vieilli. Le titre suivant étant bien plus intéressant.
Hormis un nom aussi mystérieux qu'improbable The Pale Fountains livre un morceau tout aussi cryptique "Jean's not Happening" un mélange de pop Beatles débuté sur une attaque de guitare tournante destructrice qui meurt dans un dernier relent de Joy Divison fugace. Les violons dramatiques rajoute une touche de beauté tout aussi grandiloquente que solennelle à l'ensemble. Comme un glaviot que l'on aurai craché de Manchester Jusqu'à l'estuaire de la Mersey.
La prochaine chanson "Fell" des Let's active  est une ballade sentimentale portée par une voix déçue et plaintive, pleine d'amertume et de regrets. "Vanishing Girls" elle rappellera des souvenirs aux auditeurs émus d'une autre compilation citée precedemment "Children of Nuggets".
Vous pourrez encore me dire que vous en avez marre des noms de groupes proprement mirobolants, mais auvouez tout de même que The Dukes Of Stratosphear" est au moins aussi incroyable que  les tressaillements de la basse à 0"15 secondes.
On cessa les pleurnicherie sur un heavy beat de batterie et une batterie turgescente, sans oubliés des paroles stupides d'amertume colérique. Encore le sempiternelle histoire d'un cocu qui souffre "Hard To laugh" est un monument de chœurs collectifs et de cymbale ride. Une belle ironie globale pour un groupe portant le doux nom de Poursuit of happiness, l'histoire no vies en somme, n'est-ce pas ?
On renoue avec la guitare sèche sur "Baby's Coming Back" interprétée par Jellyfish. Autant dire que la chanson est belle malgré des arrangements au sax et au clavier totalement badant (oui, je trouve ce mot  tout à fait à propos) et une voix de chanteur à la croisée de celles de Slimmy et Mika des mauvais jours.
Autant le dire, la chanson suivante est un mix de beaucoup de choses, personnellement,  je la définis comme une voix de Happy Mondays mixée avec du Beach Boys feats Status Quoi sauce-dance-kitsch-grand-guignolesque. C'était "Everything! (A Song For Dennis Wilson)". Mes amis, je vous le dit de but en blan, la chanson qui suit est juste énorme. L'œuvre d'Orange un combo de punk californien pétris de fuzz et de Beach Boys maniant l'alternance de tempo avec une facilité et une richesse d'arrangements insolents.
Après "Lucy In The Sky" il y aura "Judy Over The Rainbow". Daryll-Ann reprend le flambeau d'une manière tout aussi bouleversante avec des grandes plages de guitare tordue, piquées aux Pixies (caisse claire sèche) et à My Bloody Valentine (guitares velociraptor) mais traitées et arrangées avec un vernis pop-rock faisant la part belle à des solos vibrants et chevrotants.
Le plus beau étant la fin "Good Thing" s'arrète tout net. Quelle audace !
Autant vous prévenir toute suite la piste d'après, Shangri-La vole les premières notes de "A Day In Life". Ne vous méprenez pas, mes amis, ce n'est pas du vol. Ce morceau n'est d'autre qu'un hommage de 7 minutes 30 aux Beatles. Les connaisseurs s'amuseront à reconnaitre des passages de "Hey Jude" et des chœurs et des trompettes de "Magical Mystery Tour".
Decidemment, The Rutles ont été un très bon tribute Band.
Et c’est avec ce fade out sonore interminable que se termine cette compilation.

Oui, la compilation, ce format maudit, celui des inconnus et des sans grades. Méprisé tout entier par certains puristes, car n’étant rien d’autre qu’une liste de courses (comme cette chronique d’ailleurs, pardon à tous).
Avec toute leur humilité ceux-ci nous ont bien montré une chose.
Même englués dans notre quotidien et nos soucis. Il faut essayer de voir plus loin. Comme ils l’ont fait.  Dans un élan contemplatif et désintéressé absolu, quitte à se prendre en plein front la vicieuse et ultime balle tirée par la citadelle du destin.
Ces chansons valent le coup, même consommées sur des grandes plateformes d’écoute de musique en ligne, des mp3 surcompressés pourraves, les uns à la suite des autres, à la manière d’un gros gamin gâté et immonde.
Oui, elles valent sacrément le coup, stéréo et mono, prises studio et lives, originales et reprises confondues, petits labels ou grandes maisons de disque.
Elles nous rappellent tous les jours qu’elles valent le coup de se battre pour elles, de toujours combattre, de ne jamais se rendre. De ne jamais nous rendre.
Ils pourront alors mettre nous dépouilles en tas sur une chariotte, avec celles des derniers forcenés du quotidien, ces derniers navrants résistants de la loose.
Le bourreau ventripotent pourra alors distinguer parmi les loques débraillées et malgré les taches de sang caillé sur nos visages un sourire satisfait. Le plus insupportable de tous à ses yeux : celui que seuls les gens heureux arborent.



samedi 15 mai 2010

Point édito

On me parle de beaucoup de choses. Des choses plus intéressantes les unes que les autres. Avec des amis on parlait d’écriture, de blog. 
J’ai avoué que j’en avais un, je l’ai confessé à ma plus grande honte.
On ne m’a pas demandé quel était son sujet, quelle était la vision que je tentais d'y développer de temps à autres.

J’aurais pu dire qu'à cent endroit on parlait principalement de rock et de jeunesse urbaine. 
Que je brossais des critiques d’albums de rock bâclées. Que je n’aimais pas l’ironie ni le sarcasme, que j’entretenais une prétention littéraire puérile tout bonnement scandaleuse etc…

Non, rien de tout ça. On ma demandé « C’est quoi ta ligne éditoriale ?». J’ai eu mal au crâne. 

(Aussi mal en crâne que maintenant quand j’écris à la première personne du singulier. Cet égocentrisme moche, dénué de tout raffinement, de toute pirouette stylistique. Un type d’écriture direct et simpliste, qui n’a aucune vertu narrative quand vous ne maitrisez pas la stance et le rythme de l’écriture américaine. Un style qui pâlit de mots en mots quand vous ne maitrisez par le langage d’uppercuts chorales chatoyants d’un Faulkner.)

Votre pauvre rédacteur à la petite semaine à du expliquer tout ça, devant un jury circonspect, tatillon et pointilleux. Il s’est dit à l’instant même où il déblatérait tout ça que tout ce ramassis de bêtises ne ferait pas un bon billet, mais un billet quand même, pour rassurer les anciens et mettre à la page les petits nouveaux.

Je voulais vous livrer ces règles de base sous la forme de commandements, mais le poids écrasant des monothéismes conjugués aurait été bien top lourd pour ma petite personne.
L’auteur ici présent se bornera donc à les liste comme elles viennent et s’arroge le droit personnel exclusif de les modifier selon son bon vouloir et sans aucun avertissement préalable.

On ne parle ici que de chose que l’on aime ou qui plaisent. On avale de la merde toute la journée. On ne va pas lui donner le privilège vulgaire de suinter jusque sur ces pages html.

On écrit en français par basse prétention littéraire, fainéantise et chauvinisme déplacé. C’est déjà suffisamment difficile comme ça de cultiver une personnalité dans sa langue maternelle, même si la perspective de pouvoir draguer un lectorat anglophone me plait bien.

On parlera de tout et n’importe quoi, mais on prendra soin de le maquiller habilement dernière un vernis rock et musique de jeunes, bruit, etc…

Le contenu rédigé primera toujours sur le reste.

On ne se prendra jamais la tête (comme je viens juste de le faire, oui je sais, je suis un sale con).

Voilà, c’est le genre de billet chiant à faire (et à lire, oui, pardon à tous, j’en suis conscient) mais c’est utile. Je pense que ça a du être pareil pour la pierre de Rosette, mais en plus sérieux.

Je vous laisse un truc marrant ici et un pour me faire pardonner.

A toute, pour des choses un brin plus interessantes.

samedi 1 mai 2010

le 27 avril 2010 au Bataclan : American band on Tour et tensions post hippies

Ils étaient là, à Paris. Les cowboys déchus, les enfants maudits du psyché américain des années 90. Ils trainaient avec eux leur démence, leur talent et leur loose magnifique. 
D'aucun diront que c'est la recette du succès à long terme. 
Le Velvet Underground, Les Flamin' Groovies, ni Lester Bangs ne vous diront le contraire.
Et bien c'était pour cela que l'on était venu en ce soir du 27 avril, accompagné de tout ce que la capitale compte de rockers stylés et de hipsters. 

Dieu merci je ne portais pas de chemises à carreaux ce soir là, sinon j'aurais rejoins la queue au bar en complétant le grand défilé Cochonou multicolore qu'offrait la jeunesse de la capitale.
Ces gens là m'ont déçu comme d'habitude, ils sont restés en rentrait avec leurs verres de bière trop chère et leurs meufs à talons trop bonnes pour être honnêtes.
Ils étaient bien trop intimidés par les working boys qui pogottaient et slammaient avec deux ou trois tarés (des filles aussi petites que folles paumées là et des grands chevelus). 
Elles étaient belles à voir ces faces juvéniles dégoulinantes de sueur pressées les unes contre les autres dans un élan suprême. 
Les épaules moites et les t-shirts spongieux qui se fondaient dans la chaleur, la musique, les volutes de cannabis et la lumière violette et pourpre. 
Ils se tournaient vers un Anton Newcombe ronchon et mentalement absent. Il se barre de la scène une minute, on hésite entre un coup de tête ou un gimmick sur lequel Rock & Folk fera un dossier illustré de 8 pages préfacé par Manoeuvre et postfacé par Eudeline, comme d'habitude.
Au delà de ça on a aussi remarque un Joël Gion hagard comme à son habitude, buvant et cherchant le vide du regard.
Il n'y avait que le reste du groupe vraiment présent mené par un Matt Hollywood qui s'est taillé la part du lion ce soir là. 

Le combo de desperados nous a resservi ses grands hits (et tant mieux, car c'était cela que l'on voulait).
"Servo" "Satellite" "Who?" et quelques petites perles de Matt Hollywood comme "BSA", "I've Got my Eye on You" et "Cabin Fever" à mon plus grand bonheur. 
C'était très bien, même sans rappel (ahah oui, ça c'est Rock'n'Roll pour les uns, mais vachement moins pour des gamins qui on déboursé plus d'un mois d'argent de poche pour leur place).
La blague était faite, et bien faite. La foule a bien bougé, quelques histrions ont réussi à grimper sur scène, on les a porté, on a bien rigolé, on s'est bien dépensé. 

On a même croisé Matt Hollywood qui trainait devant la sortie, causant aux fans. On lui a sincèrement dit que c'était un type génial, un des plus cool que la terre ait porté, que sa musique nous aidé à mieux vivre. 
Lui s'en foutait, on a fait gentiment une photo et on est parti en repérant dans le métro qui d'autre avait des blousons en jeans.
En rêvassant le long de la voie on réfléchit, et on pense à ce putain de groupe et aux enjeux qui vont derrière.
Finalement, ce qui était le plus Rock dans cette histoire, c'était de voir remonter sur scène pour des sous un combo de jeunes quarantenaires qui n'ont rien fait d'autre que d'avoir monté un des groupes les plus énormes et les plus branques de l'histoire récente du rock.


"Hey gringo, tant mieux. Si ça peut me rapporter une poignée de dollars de plus"
- Clint Eastwood -

On a eu la chance de les voir jouer leur musique sur notre bonne vieille terre de France, et ça, en soi, ce n'est déjà pas mal.

vendredi 23 avril 2010

Trailer Trash Treasure


Cette journée était pourtant simple. La journée du quotidien, du vrai, du réel. Pas de plans sur la comète, pas de discussions stratosphériques. J’avais signé pour ce genre de samedi.
Deux heures d’auto école et une nouvelle coupe de cheveux.
Ce sont ce genre de journées qui font un bien fou, des leçons d’humilités cruelles et vraies, qui étalent sur votre petite vie leur langueur poisseuse. Celle des endroits où le temps qu’il fait compte vraiment.
Poisseuse comme ton dos sur le siège conducteur de la 307 de l’auto école, poisseuses comme tes mains qui serrent le volant en sky.
Entre deux plissements d’yeux pour tenter de voir si le Renault express blanc de devant risque  de violemment déboiter devant l’échangeur de Maison Alfort, on passe le temps.
On se prend alors à chantonner des chansons qui rassurent, des choses simples, des petites comptines rassurantes.
On les chante aussi pour tenter d’apaiser Jean Claude, le proverbial moniteur d’auto école, qu’on a l’impression de déranger pendant 2 heures.
Même si il est très cool et très patient, on sent que quelque chose ne va pas chez lui.
Un type qui allume ses Dunhills avec un briquet tempête à flamme bleue et se désaltère dans un mug en inox a forcement un grain quelque part. Tu n’emportes pas tout un matos de trek dans une bagnole par hasard.
Et puis toi, l’impétrant, tu chante ta petite chanson, de la manière la plus basse et la plus minable du monde.
Mais qu’était-elle, cette fameuse chanson ? A quel genre d’arbre un babouin comme toi pouvait-il trouver des branches assez solides auxquelles se raccrocher dans ces moments de doute ?

Et bien oui, c’étaient les Eagles of Death Metal. Leurs rengaines plus basses que terre et sans prétentions se prêtaient à la situation, à l’instant sublime aussi dramatique que grotesque du créneau.
Et la chanson que tu chantais était «I Really Wanna Be In LA ».
Car sur le coup, sur le moment, c’était vrai, ça avait du sens, tu voulais vraiment être à Los Angeles et ne rien foutre sur Venice plutôt que de suer sur la A 86.
Ah oui, petit lecteur meurtri, comme je te comprends.
Mais reprenons les choses comme elles sont afin de ne pas décevoir nous visiteurs ponctuels (qui de toute façon, ne reviendront jamais).

Les Eagles of Death Metal se sont montés autour de deux leaders charismatiques. Le premier étant Josh Homme, batteur de son état et l’un des gourous du desert rock, un véritable colosse de 1m 94.
Le deuxième (et plus important) taulier du groupe est Jessie Hugues, un roux moustachu magnifique ami d’enfance de Josh Homme, que ce dernier décrit comme étant un membre de la NRA, addict au porno et à la Métamphétamine.
Autour de ses deux personnalités aussi particulières qu’intéressantes sont venu se greffer plusieurs intermittents du spectacle capable de gérer en live les débordements ou les absences assourdissantes de ces deux zigues.
Ils s’appelent David Catching(guitare) Brian O'Connor(basse).
Mais tout cela n’a guère d’importance, ce qui a de l’importance, c’est ce troisième album mirifique  et cela pour deux raisons : la première, musicale que je vais mal vous décortiquer bientôt et la seconde picturale et sémiotique : le rapport signifiant/signifié de la jaquette étant proche de la perfection.

L’effort commence sur “Anything 'Cept The Truth”, les handclaps qui entament cet album sont si honteux et la guitare si fainéante que le fantôme de Marc Bolan lui-même n’aurait pas osé les jouer. Ces cœurs tous droits sortis d’un album oublié d’AC/DC et cette guitare crasseuse annonce la couleur. On est clairement ici dans le but de racler le dernier bac à friture du dernier burger shack de ce côté ci de la cote. Et le tout en pleine nuit, le sourire aux lèvres, dans un dernier break de batterie avant le petit jour. Peut importe ce que le policeman vous demandera sur le bord de l’autoroute, vous lui direz tout sauf la vérité.
« Wannabe In L.A », le tube de l’album est encore plus obsédant, tout d’abord ce son de boite à musique à manivelle annonçant ce riff de guitare dédoublé et fuzzy, ces baguettes transformés en claves jouant sur les arceaux, rien n’est normal dans ce morceau. Sauf, peut être les paroles consternantes de classicisme et de stupidité.
« (I Used To Couldn't Dance) Tight Pants » est elle parfaitement normale lorsque que l’on connait le style vestimentaire du chanteur plus que près du corps. Cette chanson sonne comme l’une des Black Keys que l’on aurait staffé à la manière d’un groupe de soul ignorant, reprises chantées faciles et autres farces rythmiques fallacieuses à savoir des ponts et des contretemps alternés. La chanson suivante, « High Voltage » est tout aussi outrancière. On ne parlera même pas du titre, pillé à AC/DC ou encore Electric Six. Les pédales ne font pas tout sur des guitares et même si elles sont rondement bien menées, on passera vite à la chanson suivante.
Cette dernière s’appelle « Secret Plan ». Ne vous moquez pas un instant du titre, cette chanson est tout bonnement fondamentale. J’aboutis à ce jugement par le biais de deux conclusions simplistes et vraies.
La première est que peu de batteurs de Garage rock osent démarrer une chanson à un tempo si rapide.
La seconde réside dans le fait que rarement la guitare est si maitrisée, à la fois entrainante, sure et mutine. Ce genre d’attaque et de maîtrise n’est pas produite par le premier tâcheron venu. Ce serait vous insulter que de vous parler plus en détails de ces ponctuations de notes lustrées et de cette voix magnifique, collant parfaitement  au reste de l’ensemble.
On va de calmer un peu et se laisser aller sur la piste suivante. « Now I'm A Fool » ralentit le tempo et nous laisse le temps d’humer l’air tiède d’Hollywood.
Les palmiers, le soleil, le bonheur, les pierres blanches poreuses et indolentes qui chauffent au soleil, éclaboussées par l’eau chlorée des piscines. Rien de tout cela n’est vrai, et bien idiot serait le premier à croire ce qu’il voit sur les collines boisées. Les kids de Palm Desert le savent bien et nous mettent en garde, presque avec tendresse et mélancolie. Comme si ils avaient renoncé à regret aux rêves que leurs dessins animés que leurs Fruits Loops multicolores et trop sucrés leur auraient vendu.
Le moment est maintenant venu de faire donner la cavalerie (une manie dans ces contrées sauvages du grand Ouest…). « Heart On » vous colle une claque de plus, cette petite guitare contenue et scintillante sur laquelle Jessie pose des voix hallucinantes de finesse et de nuance sans en faire trop. Il monte dans des aigus et tente de suivre des guitares sans même avoir l’air de se donner du mal. Le bougre nous parle de son divorce « Falling in love is a loosing game», on parle du petit théâtre quotidien des apparences, des mensonges consentis et acceptés, de ces petites choses qui vous ronge. Votre couple et vous, sans en avoir l’air. Cette guitare qui se dédouble et passe de petites anicroches électriques à un tapis de fuzz lourde et chuintante. « Cheap Thrills »  répété par un chorus de serveuses de restau route sexy, le regard blasé, ongles peints, cheveux peroxydés et chewing-gum à la chlorophylle au bec.
Le portrait vivant et réaliste de l’Amérique white trash ne serait pas complet sans avoir brossé le portrait du pal’ buvant sa solitude à l’entrée de son trailer park. Un dude de plus, seul quand il rentre du bowling. C’est le constat trainant, triste et amer de “How Can A Man With So Many Friends Feel So Alone”, qui a le mérite d’avoir un titre assez long pour être explicite.
Le tempo retombe et se pose sur des slides de guitares progressifs, long et appliqués : « Solo Flights ». C’est sûr, on descend vers le sud, vers les frontières lancinantes les plus étranges. Personne n’est là, comme toujours, et il ne faut compter que sur soi même.
La chanson qui suit est encore plus pernicieuse et commence décalée, avant que la voix doucereuse (véritable joyaux renfermé dans l’écrin que constitue cet album) de Jessie débarque. La batterie essaye de mettre un peu d’ordre entre deux échardes électriques fades et passées. Les auditeurs éplorés que nous sommes doivent attendre la moitié de ce morceau pour qu’un break misérable apparaisse. Ce morceau fini comme il a commencé, en dérapant dans le vide, comme suspendu à une reverb d’OVNI.
On s’était bien rendu compte que l’issue de cet album a des goûts de fin de soirée, de descente d’alcool et tout ce qui pouvait trainer d’autre.
Il faut maintenant partir, se casser de cette soirée où les dernières filles encore debout essayent de vous alpaguer comme des sangsues amazoniennes.
Il faut partir, votre cerveau vous en supplie. Il faut respirer l’air frais et ne se fier qu’à cette pulsion, se casser, prendre ses jambes à son cou et se barrer.
Avant de faire n’importe quoi, avant de commettre l’irréparable et de se réveiller dans un appartement inconnu, la bouche pâteuse et le nez bouché par un truc qui ressemble à un Curly saveur vomi.
Oui, c’était bel et bien ce sentiment, celui d’être une cartouche parmi d’autres dans la chambre, attendant patiemment le percuteur. Le fait d’être une simple munition, « I’m Your Torpedo ».

L’album est fini. Les démons californiens fatigués. Comme nous. On a pris notre dose de réel, de quotidien. On a respiré le diesel, la bière et la laque à cheveux bon marché. On s’est extasié collectivement sur des corps de silicone et de Photoshop, ça nous a plu.
C’est bien ça la chose que sont les Eagles of Death Metal : un aperçu brut et pure d’une certaine esthétique rock.

Une chose reste sure : c’était un putain de samedi.

mardi 23 mars 2010

L'heure des comptes

Hey tout le monde. Enfin je dis monde, mais bon, c'est une vue de l'esprit bien sûr. Cela va faire quelques années que j'ai ouvert ce modeste blog. Et oui, le temps passe vite. Je me suis rendu compte que je ne vous avait jamais gratifié d'un petit point visites, fréquentation, analytics et tout le tintouin.Vu que je suis un gros porc narcissique et égo maniaque que je vous aime je vais le faire ici.Alors, sortons nos lunettes de comptable, retroussons nos bras de chemise de notaire de province et penchons notre nez sur les livres de comptes.


Vous avez été ce mois ci (entre le 19 fevrier et le 21 mars) 255 visiteurs uniques. C'est cool, 255 personnes, c'est une grosse salle de cinoche. Enfin, rapporté à une moyenne ça fait environ 10 par jour, ce qui est nettement moins impressionnant mais me ravit néanmoins. Peu de gens sur terre aiment se farcir des billets immodérément longs, écrits petit et sur fond noir. Et c'est tout à votre honneur.

"Well, it's called tough love kid"
                                                          - L'abbé Cottard -

Vous avez passé en moyenne 59 secondes sur le site à chaque visite. Ce qui veut dire que peu d'entre vous lisent les articles en entier (perso, je m'en bat la race, tant pis pour vous). Allez les champions, en vous forçant un peu on peut faire une minute facile. Comment ? Je sais pas moi, soyez créatifs, allez couler un bronze avec le navigateur ouvert sur la page, prenez une bonne BD et c'est marre.

Vous avez regardé 1,35 page par visite, alors allez jeter un coup d'oeil dans les archives bande de feignasses.

Niveau zone géographique le résultat est plutôt sans surprises, la plupart d'entre vous venant de France métropolitaine, de Belgique et de Suisse. Salutations également à nos cousins d'Amérique, j'ai bien nommé les québécois, une bonne quinzaine de visites par mois provenant de la Belle Province.

A propos de Québec, le mot clef me rapportant le plus de visiteurs par mois est l'indéboulonnable "Céline Dion morte" dont je ne suis pas peu fier, hé, 20 visites par moi quand même. Je dois vous avouer que le coup n'était aucunement prémédité, la faute à une chronique enflammée qui a dérapé.Pardon.

Alors vous allez me dire, quelles sont les prochaines étapes?

Pour mettre un peu de piment j'ai créée un groupe facebook, laissé depuis un bail à l'abandon. J'ai même mis sur cette page sacrée (celle que vous lisez en ce moment) une fenêtre widget à la con "devenir fan sur Facebook".

Mais quand j'ai vu cette petite bannière couleur chiotte de restau - route rendre cette page encore plus moche qu'elle ne l'était déjà, j'ai tourné casaque et je l'ai viré. 
Elle aura duré en tout une minute vingt secondes, paix à son âme.
Plus j'y pense et plus je me dit que c'est mieux comme ça. Nique cette merde, au diable le clic et le sacro-saint taux de conversion. 
Si vous voulez devenir fan, cliquez ici, et ce sera cool de voir enfin vos tronches. Pas de pression. Vous pourrez ainsi tenir compagnie aux autres, ce petit kid du Bengladesh paumé sur la page et une connasse d'ado norvégienne qui a pourri mon seul post.  C'est pour ça qu'on aime le web.
Si Facebook et ce délire de trombinoscope néo fasciste vous emmerde, vous pouvez juste laisser un commentaire (bien que ça tombe dans l'escarcelle Google, qui n'est pas mal non plus dans le genre).

Au final, si je vous fais chier, vous avez juste à hurler fuck off devant votre écran et me dire d'aller me faire mettre. Cela me va très bien.

Même si vous ne faites rien de tout cela, je continuerais à suivre la trace ténue de vos clics, et de vos frôlement de pixels, presque charnels, comme les traces des mésanges le matin dans la neige. Et ça m'ira très bien comme ça. Oui, très bien.



vendredi 12 mars 2010

Well, I'm just a modern guy

Je suis un érotomane notoire, vous le savez tous. Quiconque a déjà passé un peu de temps avec moi le sait.

Beaucoup d’entre vous connaissent mes théories fumeuses sur le « métro love » ce jeu de séduction et de regards, lointain ou close contact selon votre heure de fréquentation des transports publics. Je sais d’ores et déjà que des notions telles que le touch point mental, le regard-reflet vitre détourné, la pose désinvolte et eyes motion switch que de nombreuses filles maitrisent bien n’ont plus de secrets pour vous.

Il n’ont plus de secrets pour moi non plus, et autant vous le dire, maintenant je m’ennuie. Je m’ennuie tant et si bien que je vais me mettre à lire de beaux et grands romans avec de la musique sur les oreilles, comme le font beaucoup de gens stupides. Et bien oui, comme tout le monde le sait, soit la musique est si bonne qu’elle procure une jouissance de chaque instant et le fil de la lecture est perdu, situation initiale, personnages, style littéraire et rebondissements nous échappent à tout jamais (un peu comme un Marc Levy au final). Soit la lecture est si bonne que la musique passe pour une sorte de soupe fade et insipide. Si en plus le son est écouté au travers de ces horribles écouteurs ipod, alors là c’est le pompon.

Comme je vous le disais, j’ai trouvé un nouveau jeu de dragouille : quand je descends sur le quai du métro, je remonte au maximum le long de la rame, afin d’épier les créatures par les portes en aluminium brossé du train encore entrouvertes. Suivant la marchandise je lance des regards, des sourires, des poses d’allumeur des eighties (ah les bonnes vieilles mains dans les poches arrières du jean…) dans le but de provoquer des réactions sans conséquences, car suspendues dans le temps durant les quelques secondes de l’exercice. Autant vous dire que celles-ci sont aussi révélatrices qu’anodines.

Dans 70% des cas aucun contact visuel n’est établi (Musso et le 20 minutes sont bien plus intéressants), les 20% restants confinent à l’indifférence. Vous l’aurez deviné chers lecteurs, les 10% en bas de bilans sont les plus intéressants. On peut empiriquement relever 7% de regard mateurs un peu intéressés, 2,5% de sourire ou autre forme de réponse positive (main dans les cheveux, coup d’œil scanneur haut-bas-haut,…) les 0,5% sont mon caviar personnel, mon nirvana de métro man, la part des anges souterrains. C’est la situation que j’appelle de « Home Run ».Quand les portes du métro se referment et qu’il part en te dépassant, il faut essayer de repérer les filles restées dans la rame qui te suivent du regard durant tout le long de leur dépassement.

Bravo ! Elle te matte en train de remonter le quai jusqu’à l’escalier de manière détachée et nonchalante en sachant pertinemment que tu l’a vue et n’hésite pas te dévorer du regard, rongée par le désir et la concupiscence! Certes, vous avez raison, ce jeu est lâche et stupide, les deux parties prenantes étant séparée par 5 centimètres d’aluminium et de plexiglas roulant à 30 km/h. Il est néanmoins fort distrayant, pour un aventurier du quotidien comme moi.

Et bien figurez vous, chers lecteurs, que de temps en temps la vie vous sourie et vous offre un joli combo 3 sourires de suite en provenance du train qui part et un providentiel "Lust For Life" de la part du shuffle de votre lecteur mp3.Ce moment est de ces instants magiques et terribles durant lesquels ciel et terre se confondent et entrent en harmonie transcendantale vous faisant reluire d'une dose d'égo testostéronée aussi irrésistible que capiteuse.

You litteraly are on top of the world my friend.

Ce fix de bien être pur, ces endorphines envahissant mes synapses et mes neurotransmetteurs embrumés a aussi provoqué en moi une vague de gratitude sans précédent envers l'iguane.
Oui, décidément, je devais chroniquer "Lust For Life" et ainsi rembourser ma dette auprès de mes lecteurs déçus et frustrés. C'est une des raisons pour laquelle cette chronique est si grasse et importante. Ce n'est pas un article, c'est une offrande destinée à être immolée sur l'autel d'une des divinités du rock'n'roll. Un héros vivant, mi-homme, mi dieu, le Hercule de Ann Arbor. J'ai nommé Iggy Pop.

Vous savez tous combien mes amis et moi nous vénérons ce rejet, ce grand ordonnateur du festin sonique torse nu. Iggy sort de l'affaire "The Idiot" par la grande porte: ses fans hardcore sont transis d'amour pour ce que les journalistes appellent à présent une œuvre. Le grand public n'a rien compris (comme d'habitude). Oui, décidément, en cette année 1977 qui voit le triomphe de ses fils spirituels, Iggy se sent bien. Il veut muscler encore le son, forcer le propos, partir dans toutes les directions créatives possibles. Aller s'ébrouer dans la pop et le disco ne lui fait pas peur.

Le thème est déjà tout trouvé, il sera la précepte qui a guidé Iggy depuis toujours : "Lust For Life" ou "La Luxure Erigée En Style De Vie" pour les plus francophiles d'entre vous. La décadence commencera dès le titre éponyme, primaire et bas de plafond, sur des accords pillés et volés, qui seront eux même cannibalisés par des australiens sans scrupules. La section rythmique du combo fait mal, c'est le fruit de Hunt et Tony Sales, deux frères livrant une section rythmique percutante su laquelle Iggy s'appuie et scande ses préceptes, parle alcool et drogue, chairs en sueur. Chroniques de la luxure quotidienne. Les petits chœurs totalement kitsch et jusqu'au boutistes sont justes parfaits.
Non content de chanter sa vie et ses mœurs baroques, il les fait déteindre sur des gamines de seize ans, devient fou devant leurs bottes en cuir, veut leur montrer des explosions viriles diverse. On aurait pu faire plonger une armée de Polanskis pour moins que ça.
Ce "Sweet Sixteen" , pas celui ci hein, prend toute son ampleur lorsque la cowbell débarque pour suspendre dans le temps Mr Osterberg et ses envies contre nature, il devient fou, fou d'amour et se damne, englouti dans un fade de guitares. Une croix de plus sur la crosse du cupidon des pervers désœuvrés. Si le son s'estompe à la fin de cette chanson ce n'est que pour revenir plus fort sur "Some Weird Sin". Comme à son habitude, la batterie débaroule, caisse claire devant. L'iguane prend du recul et s'analyse, hurle annone que tout ce qu'il veut c'est du péché étrange, du bizarre, il ne peut pas se retenir. Bref, du freakshow et rien d'autre.
Bien sûr mes enfants, ce registre n'a pas été inventé par Nikola Sirkis, lui et son érotisme androgyne tout droit sorti d'un design de boite à lunch genre Emily the strange.
Les attaques et le solo de guitare totalement écorché au beau milieu de la tourmente saura vous en convaincre.
Le loup a la patte coincée hurle, et meurt à son propre piège, comme David Carradine dans une chambre d'hôtel thaïlandais. Une toute autre chose que ce que pense votre tante lorsqu'elle entend la chanson suivant, non, ce n'est pas qu'une merde de Cookie Dingler lorsqu'elle entend les premiers accords de "The Passenger". Son rythme cadencé et ses accords empruntés au reggae nous trompent et se jouent de nous.
On a tous été ce voyageur, cette personne en trench-coat gris, sac en bandoulière et clope au bec. Juste de passage, incertain, hésitant au sujet de ce que l'on quittait et de ce que l'on allait trouver. Rien d'autre que cette chanson magnifique et nostalgique à laquelle se raccrocher, en comptant les arbres le long de la voie ferrée.

The Idiot et sa pop décadente a laissé des traces, "Tonight" commence sur des chœurs aussi grandiloquents que la mélodie et le rythme disco qui s'en suit. Iggy prend sa voix de crooner ringard, pour s'ériger en maitre de cérémonie au milieu de cette boum d'adolescents morts vivants.
Tout y est: le ton langoureux et le solo dégoulinant et interminable qui s'accroche aux branches.
Le travail de Ricky Gardner et Carlos Alomar, tout en précision tendue et piquante se ressent ici.
La chanson suivante "Success" (que d'aucun diront destinée à David Bowie ou à Elvis Presley) se moque gentiment du star system qui a toujours eu horreur des artistes portant parfois des jean en plastique transparent et s'entaillant la poitrine lors de concerts.
Tout cela n'est qu'un zoo, comme le dit Iggy, l'idiot est au final peut être pas celui qui le dit. La voix de l'Iguane se révèle sur "Turn Blue" et ses mélodies vocales travaillées entre murmures et cris. Sur cette chanson que l'on pourrait croire volée à Lou Reed, Iggy tutoie Jésus. La mélancolie et le spleen peut aussi tirailler les meilleurs d'entre nous, sur une orchestration qui irait presque tirailler The Dark Side of the Moon (chœurs à gogo et batterie, guitare et synthés aériens).
Avec "Neighborhood Threat" notr ami retrouve sur des territoires plus connus. Car il connait ça le bougre, la délinquance juvénile, le sniffage de colle dans le garage et les fantasmes de catcheur amateur. On le comprendra, hein, après tout, qui ne l'a pas fait me jette la première pierre. Il y a en tout gosse de classe moyenne un loubard de Ann Arbor qui sommeille. Tout le monde le sait, ces immeubles qui s'enchainent, et ces concessions automobiles rendent fous, comme ces guitares retravaillées à l'effet. Cette menace est là, elle vous guette, et on ne peut rien y faire, tout le monde le sait, et il n'y a qu'une façon d'y échapper: partir loin.
L'album se clôt sur "Fall In Love With Me" noyé sur des nappes d'effets vocaux, rendant la voix métallique tout droit sortie d'un interphone de Mc Drive de banlieue. Les synthés prennent peu à peu
le dessus sur Iggy, qui ne peux pas s'empêcher de lâcher ses dernieres stances misérables "You're young and hot, fall in love with me". Ah ouais. Le tout avant que les frères Sales ne sonnent la fin de la recréation, batterie en avant.

On sera d'accord pour se dire entre nous que ces neuf chansons constituent sans doute le meilleur effort solo de l'Iguane à date. Assez grand public pour plaire, et assez détaché et ironique pour plaire à la fille bien trop hip qui vous a esquissé un demi sourire lorsque vous marchiez sur le quai.

Oui, ce sera une bonne journée, et même ce bitume glacé ne vous fera pas changer d'avis. Non, pour rien au monde.