dimanche 4 novembre 2007

Exercice 5 p 237: Les lignes parrallèles

Alors voilà, dès que je fais montre de ma passion dévorante pour la chanteuse blondie et son fantastique groupe éponyme on me jette à la gueule un tas de trucs: ringard, trop 80’s, trop fluo, trop glam, trop facile, trop pop.
J’ai même entendu parler d’Avril Lavigne new wave. Imaginez ma mine outrée.


Alors comme ça un des plus groupes les plus new wave du punk, ou le plus punk des groupes new wave ne serait-ce qu’une grotesque farce commerciale et putassière ?

Eh bien je m’insurge, croyez vous qu’un des groupes les plus familiers du regretté CBGB ait été accueilli les bras grands ouverts par un public difficile et exigeant, nourri au bon grain côte Est arty sans raison?
Laissez moi vous dire que les deux allumés de Suicide eux faisaient cartons pleins de molards tous les soirs, détestés par tous.

Loin de moi toute démagogie (le peuple a toujours raison & co), mais quand même, il devait y avoir un truc …ouais une sorte de déclic innocent et romantique, juvénile, quasi candide.
Une gamine débarquant de son coin de Floride à New York, dotée d’une furieuse envie d’en découdre et élevée à la variété 60’s la plus diverse.
Elle s’entoure d’un gang appliqué, incisif, parfois fantasque, cultivant ses références et terriblement efficace à coups de sonorités classiques et de rythmes inédits.

Blondie (et son groupe) c’est le trait d’union parfait entre punk, post punk et musique 80’s (synthés, carillons et lasers).
Une sorte d’hybride inclassable évoquant l’admiration chez les uns et dégoût chez les autres.
On rompait enfin avec le punk rock tournant en rond, devenant une blague au même titre que ses ancêtres et renouant avec un objectif mélodique clairement affichée sur des bases nouvelles. Apportant quelque chose de dansant et frais.
Sans finir dans le Boy Georges (sans déconner les mecs).

Mais alors pourquoi chroniquer cet album si en premier ?

Eh bien c’est simple, c’est le premier album vraiment grand public de Blondie, s’efforçant de sortir des limites un brin étriquées de l’intelligentsia new yorkaise.
Le groupe va rompre avec les habitudes et choisi d’être produit par le très propre sur lui Mike Chapman, le père musical de Suzi Quatro et producteur de Sweet qui arrive a faire ressortir la voix grave et sensuelle de Debbie et lui donner toute son ampleur sur un large spectre, nostalgie « Picture This » et « Go Away », minauderie « I’m Gonna Love You Too »et menaces définitives comprises « One Way or Another ».
Mention spéciale pour le batteur Clement Burke, futur Ramone qui tient son groupe en l’air, le sauve in extremis de dangereux châteaux de cartes mélodiques du début à la fin de l’album avec une force incroyable.




La playlist de Parallel Lines reste new yorkaise, c’est un veritable melting pot, claviers stressants et crissements terminaux « Fade Away and Radiate », guitares bien pendues « Hanging On The Telephone », rythmique punk « 11 :59 » (bientôt l’heure du crime, diantre) et « Will Anything Happen ? », claviers dancing et disco avec le hit radiomical « Heart of Glass ».
On remarquera aussi avec joie les pointes d’humour et sarcasme « I Know But I Don’t Know » coutumières du groupe.
Depuis l’écoute de cet album, j’aime entendre le téléphone sonner occupé et j’attends, j’attends en pensant à une vieille amie de New York, et je fredonne…


Pumping like a fugitive in cover from the night
Take it down the freeway like a bullet to the ocean
Wait until the morning, take tomorrow by the hand
Take it down the highway like a rocket to the ocean, we can run…

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