mardi 16 octobre 2007
WIRE, un groupe branché.
Derrière ce jeux de mot navrant aussi foireux que naze se cache quelque chose qui ressemble à de l'amour pour un concept, celui
d'un de ces groupes, aussi absolute beginners que novateurs: Wire.
Ces Anglais ne se sont pas contenter de rajouter une simple couche supplémentaire à la vague 77'.Ils vont la styliser, la remplir de consistence artistique et la pousser plus loin.
Ils ont tout défait, destructuré, ils ne savaient pas jouer, ni accorder une guitare...qu'à cela ne tienne, ils feront de leur son crade et épuré des morceaux aussi distants qu'engeôleurs.
La batterie martiale et appliqué de Richard Gotobed, les guitares acérées de Bruce Gilbert et la basse sérieuse de Graham Lewis (tous des noms de nobody anglais non?).
Le tout enregistré ensemble,à l'ancienne dans les conditions du live, loin de leur image de robots musiciens.
D'ailleurs de quoi parlent-elles ces chansons?
L'auditeur des années 2010 y verra des critiques et des invitations à la reflexion froides, lucides et étrangement actuelles.
"Reuteurs" du nom de la fameuse agence de presse trouve un curieux écho en la situation Birmane actuelle, "12XU" aborde l'homosexualité cachée, "Field Day for the Sunday" les délires des wannabes de tous poils poussés par la presse people, "Feeling Called Love" l'amour, ce grand gouffre d'inconnu et "Lowdown" le spleen anglais moderne.
Jamais le punk, si évolué soit-il n'avait autant intelectualisé la chose, le son simple et dépouillé est là, comme un parti pris dans tout le barouf ambiant.
Une spécification par la simplicité, la jacquette simplissime photo et gouache en témoigne.
Et son équivalent se retrouve chez un groupe mythique: encore et toujours le Velvet Underground (ecoutez "Mannequin" mmm ça sent le sweet Jane), d'ailleurs, quand la BBC s'attaque à l'analyse rock critic son premier sujet est, je vous le donne en mille: Which was the most important rock band of the century The Velvet Underground or Wire ?
Mais d'ailleurs, un petit bluesman catholique du Michigan du nom de Jack White semble avoir magnifiquement retenu la leçon.
Mais derrière la froideur du ton il y a la fureur et l'energie de la conviction, ces faits plaçant donc le chanteur Colin Newman à mi chemin entre un Ian Curtis et un Johnny Rotten.
Certains y on donc vu un concentré de ces années, le sorte de livre pour initié froid, gris, violent, coupant, inconfortable et anguleux, parfois mélodique à grands coups de choeurs, de lignes de basses savantes, et de discrets effets où tout était déjà écrit.
C'est une interprétation, mais on peut le voir, comme l'on vu ces anciens étudiants de Art school, comme une oeuvre d'art complète à part entière, un assemblage de chansons atypiques ( la plus courte dure 28 secondes) parfaitement réfléchie et construite où l'enchaînement des titres est crucial, et pas un empilement de titres à la volée.
L'homme qui marchera sur Mars contemplera les paysages rocailleux en fredonnant "Ex Lion Tamer", désolé pour David Bowie.
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