Qui seraient les derniers malades assez fous pour faire un dernier bras d’honneur à tous les éléments. Qui resterait comme Khadafi le doigt sur la gâchette de son flingue plaqué or et le nez dans le saladier de coke jusqu'à ce que la grande déferlante salée du destin lui lèche les orteils ? J’ai cherché dans ma collection d’album et la réponse était simple.
Elle me provoquait sur la pile de CDs par le biais d’un chiotte tout droit sorti d’un boui-boui de la nouvelles Orléans. Qui pouvait se sortir vivant de là à part des démons clochards vibrionnant. Ces enfoirés de Stones, déjà cramés dix fois, des blagues vivantes, des running gags humains pas mécontents d’être là.
La chose était sure : ces enfoirés de Stones seraient là jusqu’à la fin des temps, jusqu’à la chute finale dans la grande étendue d’eau. Le déluge. La fin biblique par excellence qu’allait rencontrer Brian Jones dans une cinquantaine de mètres cubes d’eau chlorée peu après l’enregistrement laborieux de cet album. Le petit bain avant le grand, avec bagnoles flottantes et bateaux en flammes de rigueur. Oui c’est sur, ça, se serait une fin stonienne. Et le dernier Jukebox jouera les dernières mesures de Beggar’s Banquet échoué sur le grand toit métallique du Auchan de Fontenay sous Bois. Pourtant tout le monde savait que c’étaient eux les démons, ils l’avaient même clamé. « Simpathy for the Devil » Où l’on marche sur les traces de la bande des connards favoris de Satan sur une ligne de tambours africains, et de congas agrémentés de pianos.
On imagine très bien cet enfoiré de Mick, trahissant Jesus, traversant les steppes sèches de Russie, accoudé sur le blindage brulant d’un panzer, flinguant les Kennedys les uns après les autres. Ces chœurs de Woo hoo légers et provocants ponctués de quelques échardes de riff le savaient et se moquaient de leurs victimes passées et à venir. « I’ve got No Expectations » prend le revers du problème avec philosophie.
Le Bottleneck trainant prend d’ores et déjà la mesure de la chute. Rien ne vaut le coup, la beauté, l’amour et l’honnêteté sont des valeurs bien trop complexes et trop humaines. Il faut s’en débarrasser, car dans une situation difficile, elles ne vous servent à rien. Alors, autant se dire au revoir tout de suite.
A ces maux déchirants, un seul et unique remède est possible, c’est celui long et trainant du Blues du sud. Celui des histoires tristes à mourir et implorant le bon docteur, censé soigner à coup de bistouris un cœur mariné dans un bocal de bourbon.
L’appel au secours en question était « Dear Doctor ».
Le registre de l’harmonica trainant et du blues rauque continue avec « Parachute woman » restant dans le registre du rock du sud le plus classique. Il faudra attendre « Jig-Saw Puzzle » pour revoir le groupe ressortir de la dépression et se contenter de plus que quelques saillies improvisées de Keith Richards. La batterie se raffermie, le bottleneck arrive, enroué de quelques bruits blancs. La basse souple rebondie pour encadrée cette histoire de paumé absolu, le petit Mick Jagger semblant planer sur la chanson, comme un macaque autiste tentant désespérément de singer le Rubik’s cube Dylanien avec ses pieds. En témoignent ces quelques paroles :
On imagine très bien cet enfoiré de Mick, trahissant Jesus, traversant les steppes sèches de Russie, accoudé sur le blindage brulant d’un panzer, flinguant les Kennedys les uns après les autres. Ces chœurs de Woo hoo légers et provocants ponctués de quelques échardes de riff le savaient et se moquaient de leurs victimes passées et à venir. « I’ve got No Expectations » prend le revers du problème avec philosophie.
Le Bottleneck trainant prend d’ores et déjà la mesure de la chute. Rien ne vaut le coup, la beauté, l’amour et l’honnêteté sont des valeurs bien trop complexes et trop humaines. Il faut s’en débarrasser, car dans une situation difficile, elles ne vous servent à rien. Alors, autant se dire au revoir tout de suite.
A ces maux déchirants, un seul et unique remède est possible, c’est celui long et trainant du Blues du sud. Celui des histoires tristes à mourir et implorant le bon docteur, censé soigner à coup de bistouris un cœur mariné dans un bocal de bourbon.
L’appel au secours en question était « Dear Doctor ».
Le registre de l’harmonica trainant et du blues rauque continue avec « Parachute woman » restant dans le registre du rock du sud le plus classique. Il faudra attendre « Jig-Saw Puzzle » pour revoir le groupe ressortir de la dépression et se contenter de plus que quelques saillies improvisées de Keith Richards. La batterie se raffermie, le bottleneck arrive, enroué de quelques bruits blancs. La basse souple rebondie pour encadrée cette histoire de paumé absolu, le petit Mick Jagger semblant planer sur la chanson, comme un macaque autiste tentant désespérément de singer le Rubik’s cube Dylanien avec ses pieds. En témoignent ces quelques paroles :
“There's a tramp sittin' on my doorstep, Tryin' to waste his time; With his methylated sandwich, He's a walking clothesline; And here comes the bishop's daughter, On the other side; She looks a trifle jealous, She's been an outcast all her life”
Le moment venu est venu de pousser un cocorico avec une chanson directement inspirée aux Stones par note Danny Cohn Bendit national. « Street Fighting Man » a été en effet inspirée par les évènements de Mai 68 par un Mick Jagger littéralement sidéré par le spectacle de rue vivant livré par la police anti émeutes et des étudiant se coursant à tour de rôle dans le quartier latin.
En a résulté cette grande chanson, agressant l’auditeur avec une attaque de guitare distordue digne d’un pavé volant s’écrasant sur le coin de votre tronche. Le rythme martial de la batterie rappelle lui les bâtons en caoutchouc battant sur les boucliers des flics quelques minutes avant le choc.
La piste suivante « Prodigal Son » est elle tout à fait logique, voire banale, très basse, se contentant de singer, (certes, une fois de plus me direz vous) le vieux blues du Delta. « Stray Cat Blues » remet quand à elle au centre du disque un élément clef de la grande mythologie stonienne : celle des groupies dévouées corps et âme à leur super groupe de bad boys. De vraies chattes sauvages hurlantes, griffant allègrement le dos du petit Mick, pauvre petite souris à bouclette avides de stupre et de luxure, perdue entre les pattes de ces panthères au charme félin.
En a résulté cette grande chanson, agressant l’auditeur avec une attaque de guitare distordue digne d’un pavé volant s’écrasant sur le coin de votre tronche. Le rythme martial de la batterie rappelle lui les bâtons en caoutchouc battant sur les boucliers des flics quelques minutes avant le choc.
La piste suivante « Prodigal Son » est elle tout à fait logique, voire banale, très basse, se contentant de singer, (certes, une fois de plus me direz vous) le vieux blues du Delta. « Stray Cat Blues » remet quand à elle au centre du disque un élément clef de la grande mythologie stonienne : celle des groupies dévouées corps et âme à leur super groupe de bad boys. De vraies chattes sauvages hurlantes, griffant allègrement le dos du petit Mick, pauvre petite souris à bouclette avides de stupre et de luxure, perdue entre les pattes de ces panthères au charme félin.
On quitte ensuite le territoire de la chambre à coucher, pour celui de l’usine. Une chanson ou peuvent s’exprimer les percussions indiennes et africaines de Charlie Watts qui s’ennuyait alors à mourir derrière les futs et teste toutes les choses possibles. Sont ajoutés au mix violons européens et harpe chinoise bizarre. « Factory Girl » est une sorte de gigue dédiée au melting pot musical post moderne (nous sommes alors en 1968, ne l’oublions pas, l’année de toutes les utopies).
Cependant, avouons –le, cet album grandiose ne pouvait pas se terminer de la sorte. La copie acharnée et bâclée du style country-bluegrass livré tout au long de l’album aurait été incomplète sans une grande chanson chorale. Le forfait complet, avec breaks de batterie prévisible à deux cent miles à vol d’oiseau, piano de saloon, chœurs féminins ponctués par des gimmicks de guitares.
Cependant, avouons –le, cet album grandiose ne pouvait pas se terminer de la sorte. La copie acharnée et bâclée du style country-bluegrass livré tout au long de l’album aurait été incomplète sans une grande chanson chorale. Le forfait complet, avec breaks de batterie prévisible à deux cent miles à vol d’oiseau, piano de saloon, chœurs féminins ponctués par des gimmicks de guitares.
Ce monument sera dédié aux foules laborieuses, simples, silencieuses et discrètes, aux paysans et autres pouilleux du bayou, à la peau recouverte de tiques et au front perlant de sueur et tanné par le soleil, le sel de la terre (« Salt Of the Earth ») selon la Bible et Hattie Howard. Les mortels, les autres, les humains, les simples, ceux qui ont gagné leur place au paradis, pour les bonnes et les mauvaises raisons. Je leur dédie humblement ce 100eme billet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire