Alors, on me croyait mort hein? Huits longs mois d’absence, ça semble encore plus long quand on l’écrit. Dégagé, terminé, liquidé le vieux Nico. Vous me pensiez vidé, fini, agrippé au comptoir d’un tripot de Pukhet, loin de tout ce bordel. Une fesse rebondie de travelot sous la main, à essuyer mon propre vomi sur mes derniers baths. Le tout sous l’œil incrédule de sa majesté Bhumibol Adulyadej, roi de Thailande, ni plus, ni moins.
Ou peut-être même encore pire : parti bloguer ailleurs, sans un mot, sans un au-revoir convenable, sans un adieu humide et rétrospectivement gênant. Parti comme il était venu le connard, une main devant, une main derrière, avec ses phrases malignes et ses simagrées, de toute façon, ce pauvre type ne trompait personne.
Et bien détrompez-vous, c’est bien connu, les meilleurs partent les premiers et les tâches restent. Elles s’agrippent, elles s’accrochent. Même après huit mois d’apnée, la houle les rejette des bouches d’égout, et elles finissent toujours par échouer sur vos godasses. Surprised to see me?
Ce genre de personnages méprisable va vous sortir avec aplomb une phrase coquette, joliment tournée pour vous demander pardon. Pour vous dire qu’ils sont désolés, qu’ils ne voulaient pas, que la vie est une chienne et que chaque seconde sans vous a été un déchirement. Autant vous dire que je compte, vous épargner ces salamalecs.
D’ailleurs, tout ce temps j’ai fait des trucs, mais qui n’ont intéressé que moi et ma petite personne, négligeant par la même occasion vous, mes fidèles lecteurs et bons amis de l’internet.
J’ai essayé de gagner ma croûte, essayé de sortir mon pays de l’ornière économique (avec le succès que l’on connait).
J’ai appris très peu de choses utiles et belles ces derniers temps à vrai dire. J’ai juste lu Nimier et Blondin assez pour que leur talent et leur panache me foutent les glandes. Pour que leurs phrases à la fois si belles et si sèches vous laissent étourdi comme la balle qui vous loupe. Interdit et la main sur la tempe, tiède de sang, essayant benoitement de comprendre (je pense que c’est aussi le genre de truc que doivent ressentir les emos et les psychotiques au quotidien). Oui, vous l’avez compris, ce sera cela mon projet, la coller à ces cadavres, leur prouver que les vivants peuvent être aussi bons qu’eux et que de parler de disque est un alibi aussi légitime que celui de parler vélo.
Mais s’il vous plait, parlons de vous dans tout ça. C’est con, mais je ne pouvais pas vous laisser tomber. Je me devais de rester votre fidèle et loyal compagnon, le chroniqueur zélé, sincère et maladroit de cette époque fantastique. Après une année 2011 chargée, riche en catastrophes naturelles, révolutions et cataclysmes nucléaires, je me devais, d’être à vos côté, le regard trouble et la bouteille de Whisky déformant mes poches de veste.
La récession nous chatouillant nos orteils de petits bourgeois bien nourris, des bêtises restent à dire. Cela tombe bien, un album attend sa review et je ne pouvais pas vous la balancer comme ça, à sec, comme un viol de prison. Il me fallait une petite remise en jambe après cette inactivité et cet article proprement inutile est parfait.
Non, en fait il ne sera pas si inutile que ça, car j’en profite pour vous souhaiter une bone année 2012, en tout cas meilleure que 2011.
On attaquera cette année comme on a commencé la dernière, le flingue sur la tempe, le doigt sur la gachette, mais ensemble, et ça, ça change tout. A très vite.
samedi 31 décembre 2011
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